COMMENT FAIRE FACE À L’ANGOISSE GÉNÉRÉE PAR LE DÉBUT DE LA MALADIE D’ALZHEIMER ?>

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La maladie d’Alzheimer est un véritable enjeu de la santé publique et le nombre de personne atteinte de la maladie sera multiplié par quatre d’ici 2050. Lorsque le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est posé, un certain nombre de facteurs vont venir caractériser cette dernière. Et parmi ceux-là se trouve l’angoisse présente dès le début de la maladie. Il faut noter qu’une personne atteinte sur deux est ou sera sujette à l’angoisse ou la dépression.

Dans un premier temps, nous analyserons les causes de l’angoisse. Puis dans un second temps nous expliquerons comment accompagner une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer en cas de crise d’angoisse. Dans un dernier temps, nous vous donnerons quelques conseils pour vous faire accompagner en tant qu’aidant.

I – QUELLES SONT LES CAUSES DE L’ANGOISSE GÉNÉRÉES PAR LA MALADIE D’ALZHEIMER ?

Il faut noter qu’avant même la pose du diagnostic de la maladie, la personne atteinte se rend compte de ses troubles et les personnes de son entourage aussi. Elle remarque qu’elle perd la mémoire (symptôme de l’oubliette), oublie des rendez-vous, perd son chemin dans des lieux connus, oublie où elle va lorsqu’elle conduit, ne sait plus où sont ses clés ou encore laisse la nourriture brûlée…

En face de ces désagréments, elle angoisse à cause de la survenue possible d’une autre catastrophe qui bouleverse son planning, car il faut tout refaire : le repas, prendre le rendez-vous, passe des heures à chercher ses clés etc.

Puis arrive la pose du diagnostic fatidique, elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer, son monde s’écroule et les questions fusent de toute part comme : va-t-elle finir en ehpad ? Que va devenir la personne qui partage sa vie ? Comment réagiront ses enfants ou ses amis si elle ne les reconnaît plus ? Peut-elle être un danger pour la société, en créant un incendie involontaire ?

 

Quels sont les facteurs qui caractérisent la maladie d’Alzheimer ?

 

La maladie d’Alzheimer n’est pas seulement un trouble de la mémoire qui est le premier trouble visible. Progressivement elle va empêcher d’autres fonctions cognitives comme le langage, l’attention, la réalisation de tâches et activités quotidiennes… La maladie empêche la personne de compter sur elle-même au quotidien.

On distingue souvent trois stades de démence :

– déclin cognitif léger

– déclin modéré

– déclin sévère

 

L’échelle de Reisberg permet aux professionnels de santé de déterminer le traitement et la prise en charge la plus adaptée pour le malade d’Alzheimer et ses aidants familiaux. Chaque stade  (un total de 7) a ses propres caractéristiques

Diagnostic

Stade de la maladie

Symptômes

Pas de démence

Stade 1 : Pas de déclin cognitif

À ce stade, la personne n’éprouve pas de difficultés dans la vie quotidienne. Elle ne présente aucun symptôme de la maladie d’Alzheimer : ni trouble de mémoire ni changements de comportement caractéristiques de la maladie.  

Pas de démence

Stade 2 : Déclin cognitif très léger

Ce stade décrit les pertes de mémoire normales associées avec le vieillissement :
– oublier des noms,
– ne plus se souvenir où l’on a laissé ses clés.
Les aidants familiaux ne remarquent généralement pas ces très légers déficits cognitifs.
Ce stade s’inscrit dans l’échelle de Reisberg, même s’il ne s’agit pas encore de la maladie d’Alzheimer. Ces symptômes précèdent néanmoins souvent un déclin cognitif plus important.  

Pas de démence

Stade 3 : Déclin cognitif léger

Lorsque les pertes de mémoire et les troubles cognitifs deviennent plus fréquents et commencent à être remarqués par les aidants, la personne atteint ce qu’on appelle le stade du « déficit cognitif léger ».
Les symptômes souvent observés sont :
– pertes de mémoire plus fréquentes,
– légère difficulté à se concentrer,
– baisse de performance,
– difficulté à trouver les bons mots,
– répétitions verbales,
– tendance à s’égarer plus souvent.
Il s’agit d’une phase intermédiaire entre l’oubli bénin et la maladie d’Alzheimer.
Ce stade dure en moyenne sept ans jusqu’à l’apparition de la démence.

Stade léger

Stade 4 : Déclin cognitif modéré

À ce point, la personne présente clairement des signes de déficit mental et cognitif, indiquant un début de démence ou de maladie d’Alzheimer.
Les symptômes mentionnés au stade 3 se renforcent :
– déclin de la mémoire des événements récents,
– difficultés à se concentrer,
– difficultés à conduire ou à se rendre seul quelque part,
– difficultés à gérer ses finances,
– difficultés à accomplir précisément des tâches complexes.
Les aidants doivent faire attention aux signes d’alerte suivants :
– déni de ces symptômes de la maladie d’Alzheimer,
– retrait social,
– manque de réactivité,
– humeur maussade…
À ce stade, le médecin peut détecter des problèmes cognitifs lors de l’examen du patient.
Durée moyenne : deux ans.  

Stade modéré

Stade 5 : Déclin cognitif relativement grave

À partir de ce stade de la maladie d’Alzheimer, le patient risque de ne plus être capable de s’acquitter normalement des tâches du quotidien.
– Il a ainsi besoin d’aide pour se laver, s’habiller, préparer les repas ;
– Les problèmes de mémoire sont de plus en plus sérieux et touchent des aspects importants de la vie : le patient peut oublier son adresse, son numéro de téléphone, le jour ou l’endroit où il se trouve.
Durée moyenne : un an et demi.  

Stade modéré

Stade 6 : Déclin cognitif grave

Ce stade se caractérise par un besoin d’aide accru du patient atteint de la maladie d’Alzheimer, même pour effectuer des tâches simples du quotidien : s’habiller, manger, utiliser les toilettes et assurer son hygiène corporelle.
Autres symptômes :
– troubles du sommeil,
– incontinence,
– plus grande difficulté à parler,
– difficulté à compter jusqu’à 10 ou à finir une tâche,
– changements de la personnalité : paranoïa, hallucinations, compulsions, anxiété, agitation…
– oubli des noms des proches et très mauvaise mémoire des événements récents,
– difficultés à reconnaître des proches.
Durée moyenne : deux ans et demi.  

Stade avancé

Stade 7 : Déclin cognitif très grave

À ce stade, le patient n’est pratiquement plus capable de parler ou de communiquer.
Il a besoin d’aide pour presque toutes les activités du quotidien.
Il perd souvent ses capacités psychomotrices, par exemple la marche.
La gestion de la maladie devient très compliquée pour les aidants.
Durée moyenne : deux ans et demi.

Remarque : les durées en sont que des statistiques, on ne peut pas prédire l’évolution de la maladie dans le temps avec certitude, cela dépend des individus.

 

A la lecture des symptômes présents dans le tableau, il est évident qu’il est difficile de ne pas être angoissé par la situation.

 

Les troubles de mémorisation font que la personne atteinte ne peut plus suivre les événements de la vie comme auparavant et on peut imaginer que c’est un manque d’intérêt, excepté que c’est faux, c’est juste trop compliqué. C’est pour cela qu’avec l’évolution de la maladie vous vous trouvez en tant qu’aidant en face du : je dois aller chercher les enfants à l’école par exemple. Le présent et le passé se confondent (syndrome de la machine à remonter le temps).

 

 

puzzle alzheimer

II- COMMENT ACCOMPAGNER UNE PERSONNE VIVANT AVEC LA MALADIE D’ALZHEIMER EN CAS DE CRISE D’ANGOISSE ?

 

 Chaque individu étant unique, la réaction de la pose du diagnostic le sera aussi. Nous allons vous donner quelques pistes, selon le comportement.

Votre proche peut :

– Se refermer sur lui-même

Donnez-lui du temps et rassurer le sur le fait que vous serez là pour lui ou elle.

– Mettre en doute le diagnostic

En rentrer pas dans on jeu. S’il ne veut pas entendre le médecin, vous non plus. Dites lui plutôt que ces « soucis » de mémoire vont l’embêter et que si on peut les stabiliser cela serait bien d’essayer et que cela vous rassurerait.

– Avoir besoin de parler avec vous ou d’autres professionnels

Dans ce cas-là, tournez-vous vers le clic de votre département ou encore les associations d’aidants.

Se dévaloriser

Les jours suivants le diagnostic, elles penseront qu’elles ne sont plus capables de faire quoi que ce soit, même si elles le faisaient très bien avant. Auquel cas rassurez le ou la, et participer. Par exemple : elle ne pense plus savoir faire votre poulet rôti du dimanche. Ne la sermonner pas, mais plutôt dites : je veux bien le faire, mais j’aurai besoin de ton aide et au fur et à mesure laisser la faire la recette.

III- CONSEILS POUR BIEN COMMUNIQUER

Accompagner au quotidien une personne atteinte de troubles cognitifs évolutifs est un parcours du combattant. Il va s’agir en tant qu’aidant de s’adapter rapidement et savoir décrypter les troubles afin d’éviter les réflexions agressives et culpabilisantes. Votre relation avec elle va être un soutien primordial afin qu’elle se sente encore utile.

 

Tout d’abord il va falloir retenir un point crucial:

 

– Les conflits avec votre proche sont souvent générés par votre propre « ras le bol ». Vous vous énervez donc, il fait pareil. Et si vous étiez à sa place, ne feriez-vous pas la même chose ? (vidéo : comment analyser un trouble du comportement)

 

Essayez plutôt de suivre ses 10 commandements ( issus de la méthode Montessori pour les seniors) :

1 – Ne jamais discuter, plutôt être d’accord

2 – Ne jamais raisonner, détourner à la place

3 – Pas de honte, essayez plutôt la distraction

4 – Ne jamais sermonner, plutôt rassurer le ou la

5 – Ne jamais dire « souviens-toi », rappelez le souvenir

6 – Ne jamais dire «  Je te l’ai déjà dit », mais répéter

7 – Ne jamais dire «  tu ne peux pas », mais plutôt fais ce que tu peux et je fais le reste

8 – Ne jamais exiger ou ordonner, à la place demandé ou montrer ce que vous voulez

9 – Ne soyez pas condescendant, mais encouragez le ou la

10 – Ne forcez jamais, renforcez ce qui fonctionne

Soyez surtout dans une attitude positive au maximum, car plus vous êtes doux et gentil plus vous avez de chances d’obtenir la même chose. Pensez à lui sourire, car sourire fait apparaître un sourire sur le visage en face du vôtre.

La première chose que perd une personne atteinte la maladie d’Alzheimer c’est son estime de soi alors montrez-lui qu’elle est encore capable de faire des choses pour vous aider. Utilisez ses capacités préservées au maximum.

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Alzy récapitule pour vous :  

– La pose du diagnostic de la maladie d’Alzheimer peut être une grosse source d’angoisse.

 

– Votre rôle en tant qu’aidant est primordial pour que la personne ne devienne pas l’actrice de l’accélération de sa perte d’autonomie.

 

– Apprenez à comprendre la maladie va vous permettre de mieux faire face aux différents stades. N’hésitez pas à vous former.

 

– Restez zen et souriez. La joie et la bonne humeur sont communicatives.

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