7 phrases à ne jamais dire à une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer
Quand on accompagne une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer, ce sont souvent les mots du quotidien qui font le plus de dégâts… sans qu’on s’en rende compte.
Par fatigue, par automatisme ou par impuissance, certaines phrases sortent toutes seules.
Elles ne sont pas méchantes.
Mais elles peuvent augmenter l’anxiété, la colère ou le repli et les conflits.
👉 Une règle simple change pourtant radicalement la relation :
ne jamais dépasser 7 mots par phrase.
1- Pourquoi les phrases doivent faire 7 mots maximum ?
Ce que disent les neurosciences
Avec la maladie d’Alzheimer :
- la mémoire de travail est altérée
- le cerveau peine à traiter plusieurs informations à la fois
- plus une phrase est longue, plus elle se perd en route
Résultat :
- la fin de la phrase n’est plus comprise
- le message devient confus
- le stress augmente
👉 Une phrase courte arrive entière.
C’est un principe fondamental de la méthode LIEN :
adapter notre communication au fonctionnement réel du cerveau, et non l’inverse.
- Les phrases à ne pas dire
- « Je te l’ai déjà dit 100 fois »
Pourquoi cette phrase fait mal ?
La répétition n’est pas volontaire.
Elle est liée à l’atteinte de la mémoire récente.
👉 Cette phrase renvoie la personne à un échec qu’elle ne peut pas corriger.
À dire à la place (≤ 7 mots)
- « Ce n’est pas grave. Je répète. »
- « On recommence ensemble. »
- « Fais un effort »
Pourquoi cette phrase est délétère ?
Elle sous-entend un manque de volonté.
Or la maladie d’Alzheimer est une atteinte neurologique, pas un choix.
À dire à la place
- « Je vois que c’est difficile. »
- « Je suis là avec toi. »
- « Tu te trompes »
Pourquoi corriger frontalement aggrave la situation ?
La confrontation directe crée :
- de l’insécurité
- de l’opposition
- et parfois de l’agressivité
La personne vit sa réalité comme vraie.
À dire à la place
- « Tu penses que… »
- « Explique-moi. »
- « Tu ne te souviens vraiment pas ? »
Pourquoi cette question est douloureuse ?
Elle met en pleine lumière une perte souvent déjà très ressentie.
À dire à la place
- « Je vais t’aider. »
- « On cherche ensemble. »
- « Dépêche-toi »
Pourquoi cette phrase augmente les troubles ?
La pression du temps :
- augmente l’anxiété
- favorise les troubles du comportement
- accroît les risques physiques (chutes, fausses routes…)
À dire à la place
- « On a le temps. »
- « Vas doucement. »
- « Tu le fais exprès »
Pourquoi cette phrase casse la relation ?
Elle attribue une intention négative à un comportement involontaire.
À dire à la place
- « Quelque chose te gêne ? »
- « Comment je t’aide ? »
- « Laisse, je vais le faire »
Pourquoi cette phrase peut blesser ?
Même bien intentionnée, elle peut renforcer :
- le sentiment d’inutilité
- la perte d’estime de soi
À dire à la place
- « On fait ensemble. »
- « Tu essaies, je t’aide. »
Neurocapsule : Ce qui fait vraiment la différence
✔ des phrases courtes
✔ un seul message à la fois
✔ un ton calme
✔ un posture rassurante
👉 Le cerveau ayant la maladie d’Alzheimer comprend et ressent l’émotion bien plus longtemps que les mots.
Quand la personne se sent en sécurité, la compréhension revient souvent d’elle-même.
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Elle contient notamment :
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👉 Un outil pensé pour soutenir l’aidant, pas pour lui demander d’en faire plus.
Sources scientifiques
- Baddeley, A. (2003). Working memory: looking back and looking forward.
Nature Reviews Neuroscience.
- Belleville, S. et al. (2007). Working memory and Alzheimer’s disease.
Brain and Cognition.
- Alzheimer’s Association. Communication and Alzheimer’s disease.
https://www.alz.org/help-support/caregiving/daily-care/communications
- Haak, N. J., & Woods, R. T. (1989).
Promoting communication in Alzheimer’s disease.
International Journal of Geriatric Psychiatry.
- Damasio, A. (1999). The Feeling of What Happens.
- Livingston, G. et al. (2014).
Non-pharmacological interventions for agitation in dementia.
British Journal of Psychiatry.
- HAS – Haute Autorité de Santé (France).
Recommandations de bonnes pratiques – Maladie d’Alzheimer.
FAQ
Comment bien parler à une personne atteinte d’Alzheimer ?
En utilisant des phrases courtes (7 mots maximum), un ton calme et un message à la fois. Le plus important est de préserver la sécurité émotionnelle, pas de corriger.
Pourquoi faut-il utiliser des phrases très courtes avec la maladie d’Alzheimer ?
Parce que la mémoire de travail est altérée. Les phrases longues surchargent le cerveau et augmentent le stress. Une phrase courte est mieux comprise et mieux acceptée.
Est-ce grave de corriger une personne atteinte d’Alzheimer ?
Oui, corriger frontalement peut provoquer de l’anxiété, de l’opposition ou de la colère. Mieux vaut reformuler ou accompagner sans confronter.
Que dire à la place des phrases blessantes ?
Des phrases simples, rassurantes et orientées dans le soutien, comme :
« Je suis là. »
« On fait ensemble. »
« On a le temps. »
Les mots ont-ils vraiment un impact sur le comportement ?
Oui. La communication est une intervention non médicamenteuse reconnue. Des mots adaptés peuvent réduire l’agitation et renforcer le lien.
Pourquoi la communication émotionnelle est-elle si importante ?
Parce que les circuits émotionnels du cerveau restent actifs plus longtemps que la mémoire des mots. Le ressenti passe avant la logique.
Cette façon de communiquer fonctionne-t-elle à tous les stades ?
Oui, mais elle devient encore plus essentielle aux stades modéré et avancé, lorsque la compréhension verbale diminue.
En tant qu’aidant, comment éviter de s’épuiser ?
En s’appuyant sur des outils concrets, des checklists et des repères simples, comme ceux proposés dans la boîte à outils de l’aidant.
Cette approche fait-elle partie de la méthode LIEN ?
Oui. Elle repose sur l’adaptation du langage, le respect du rythme, la sécurité émotionnelle et le maintien du lien humain au quotidien.
- Avec la maladie d’Alzheimer, moins de mots = plus de compréhension
- Une phrase courte protège la relation
- L’émotion passe avant la logique
- Adapter sa communication, c’est déjà prendre soin
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