Plasticité cérébrale : ce que disent les découvertes récentes

Les découvertes récentes qui changent notre regard sur la plasticité cérébrale

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Pendant longtemps, nous avons cru que le cerveau adulte était « figé », que les connexions étaient déterminées une fois pour toutes… et qu’avec l’âge, tout ne faisait que décliner.

Mais la science a renversé la table : le cerveau change, apprend et se réorganise toute la vie, même chez une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer.

Aujourd’hui, nous explorons ensemble les découvertes récentes qui bousculent nos certitudes… et qui ouvrent des portes incroyablement positives pour l’accompagnement.

Pourquoi c’est essentiel pour les aidants et les professionnels ?

 

💬 Carine L., Aidante familiale :
« J’aimerais tellement savoir ce qui peut encore fonctionner… et comment l’aider sans le brusquer. »

💬 Nathalie G. Aide-soignante à domicile :
« Je veux comprendre ce qui se passe réellement dans leurs cerveaux pour adapter mes gestes et éviter les comportements difficiles. »

Bonne nouvelle : la plasticité cérébrale nous donne des pistes concrètes.

  1. Le cerveau adulte continue de créer de nouvelles connexions

 

Ce qu’on sait aujourd’hui :

👉 Le cerveau n’arrête jamais d’apprendre, même en vieillissant.
👉 Les connexions neuronales se renouvellent selon ce qu’on fait, ressent et répète.

Des études  montrent que l’environnement, l’attention portée à la personne et la stimulation adaptée renforcent réellement certains réseaux neuronaux.

Pourquoi c’est important dans la maladie d’Alzheimer ?

Parce qu’un cerveau qui fonctionne différemment n’est pas un cerveau « perdu »

Il a encore des capacités… mais il a besoin d’un cadre adapté pour les activer.

  1. Les émotions déclenchent un boost de plasticité

C’est l’un des résultats les plus marquants des dix dernières années :

👉 Une émotion positive ou un lien relationnel apaisant augmente l’apprentissage et la mémorisation.

👉 L’ocytocine (hormone du lien) et la dopamine (hormone de la motivation) favorisent la création de nouvelles connexions.

Dans l’accompagnement Alzheimer, cela donne :

Une consigne froide = pas de plasticité
Un geste doux + un regard + un sourire = apprentissage renforcé

C’est exactement ce que nous faisons dans la méthode LIEN :
créer la sécurité émotionnelle avant l’action.

3. Le cerveau compense en activant d’autres zones

C’est un phénomène fascinant :
Quand une zone est fragilisée, d’autres prennent le relais… si l’environnement est adapté.

Les chercheurs parlent de réaffectation fonctionnelle.

En pratique, pour votre proche ou votre patient cela signifie que :
✔ Il perd peut-être la mémoire épisodique
✔ Mais il peut compenser par l’émotion, le mouvement, les automatismes, et les sens

✨ C’est pour cela qu’une personne qui « ne reconnaît plus » peut pourtant
→ réagir à une voix
→ sourire à une mélodie
→ retrouver un geste du quotidien
→ faire un exercice simple… si on lui montre autrement

4. Le mouvement et l’environnement sensoriel influencent la plasticité

Les dernières recherches montrent que :
👉 Le mouvement active la neurogenèse
👉 Les stimulations sensorielles simples (odeurs, sons, toucher) renforcent les circuits préservés

Cela confirme ce que les pratiques Montessori adaptées observent depuis longtemps :
– une activité sensori-motrice vaut plus qu’un exercice cognitif « sec »
– répéter un geste simple aide plus que « réviser un souvenir »
– varier les sens permet d’atteindre des chemins cérébraux encore ouverts

5 La plasticité reste active même aux stades avancés

C’est un tournant majeur dans les recherches récentes :
📌 la personne peut encore réagir, apprendre, s’apaiser, comprendre,
même si ses capacités d’expression diminuent.

La plasticité change de forme mais elle ne disparaît pas.

Pour vous, aidant ou professionnel, cela veut dire :
Vous n’agissez jamais « pour rien ».
Votre geste est capté.
Votre intention est ressentie.
Votre adaptation change l’expérience vécue.

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Le cerveau, c’est comme une ville :
➡ Parfois un pont se casse (la maladie)
➡ Mais on peut ouvrir des petits chemins, contourner, adapter la circulation
➡ Et certains quartiers continuent de fonctionner très bien

Quand vous répétez un geste, que vous parlez doucement, que vous montrez avec les mains ou que vous créez un moment agréable…
👉 vous aidez le cerveau à emprunter un « autre chemin ».

C’est ça, la plasticité cérébrale.

6. Comment la méthode LIEN utilise ces découvertes

La méthode LIEN est construite sur 4 piliers dont le pilier E : Environnement sécurisé et apaisant

Elle s’appuie directement sur la plasticité cérébrale en :
✔ sécurisant émotionnellement avant d’agir
✔ utilisant le mouvement pour réactiver des circuits préservés
✔ proposant des actions simples, répétées, sensorielles
✔ respectant le rythme naturel du cerveau
✔ favorisant le lien social pour déclencher la dopamine
✔ transformant la relation avant de transformer le geste

C’est pour cela que votre manière de faire change tout.

Sources scientifiques

  • Marzola P. et coll. — Exploring the Role of Neuroplasticity in Development, Aging … (revue, 2023)
    Revue générale sur la plasticité tout au long de la vie, utile pour introduire la notion de plasticité adulte. PMC

  • Puderbaugh M. & coll. — Neuroplasticity (StatPearls / NCBI Bookshelf, 2023)
    Synthèse claire, accessible et régulièrement mise à jour sur les mécanismes de plasticité et leurs implications cliniques. CNIB

  • Milbocker KA. et coll. — Maintaining a Dynamic Brain: A Review of Empirical Findings (revue, 2024)
    Revue récente (2017–2023) sur interventions — exercice, stimulation — qui favorisent la plasticité : excellente source pour la partie « actions concrètes ». PMC

  • Jahan I. et coll. — Neuronal plasticity and its role in Alzheimer’s disease … (revue, 2024)
    Revue spécifique liant plasticité neuronale et pathologie Alzheimer — utile pour nuancer ce qui reste possible même en présence de la maladie. PMC

  • Zhang J. et coll. — Recent advances in Alzheimer’s disease: mechanisms … (Nature Reviews-like, 2024)
    Revue d’actualité sur les mécanismes d’Alzheimer, utile pour replacer la plasticité dans le paysage des recherches cliniques récentes. Nature

  • Froemke RC. et coll. — Oxytocin, Neural Plasticity, and Social Behavior (PMC review, 2021)
    Expose comment l’ocytocine module la plasticité liée au social — parfait pour étayer le rôle des émotions / du lien dans la plasticité. PMC

  • Triana-Del Rio R. et coll. — Modulation of emotional and social behaviours by oxytocin (revue, 2022)
    Complément récent sur les mécanismes neuromodulateurs (oxytocine) et leur impact sur la plasticité sociale. PMC

  • Lawal O. et coll. — The role of astrocyte structural plasticity in regulating neural … (revue, 2022)
    Revue sur le rôle émergent des astrocytes dans la plasticité synaptique — utile pour montrer que la plasticité ne concerne pas que les neurones. PMC

  • Castaldi E. et coll. — Neuroplasticity in adult human visual cortex (revue, 2020)
    Exemples concrets de plasticité structurelle et fonctionnelle chez l’adulte (utile pour l’argument « plasticité à tout âge »). ScienceDirect

FAQ

La plasticité cérébrale existe-t-elle encore en Alzheimer ?

Oui, elle existe sous une autre forme. Le cerveau ne guérit pas, mais il s’adapte, compense et réagit encore aux stimulations sensorielles et émotionnelles.

Peut-on vraiment « entraîner » le cerveau ?

Oui, mais pas comme un muscle : on renforce des chemins encore ouverts. Les activités sensorielles et les gestes guidés sont les plus efficaces.

Pourquoi les émotions jouent-elles un rôle aussi important ?

Parce qu’elles déclenchent la dopamine et l’ocytocine, qui augmentent la capacité du cerveau à apprendre et retenir.

Les exercices cognitifs classiques sont-ils utiles ?

Peu. Les activités motrices, sensorielles et relationnelles ont un impact bien plus fort sur la plasticité.

La plasticité disparaît-elle dans les stades avancés ?

Non. Elle reste présente, mais autrement. Les réactions émotionnelles et sensorielles restent actives très longtemps.

  • La plasticité cérébrale ne disparaît pas avec l’âge. Le cerveau adulte, même avec Alzheimer, conserve des capacités d’adaptation et de réorganisation.

  • Les émotions, le lien social et la motivation agissent comme un accélérateur de plasticité. Ce qui touche, émeut ou fait sens s’imprime mieux dans le cerveau.

  • L’exercice physique, l’apprentissage et les activités créatives stimulent la production de facteurs de croissance neuronale.

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Café, thé, chocolat : alliés de la mémoire Alzheimer

Café, thé, chocolat : alliés ou ennemis de la mémoire ?

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Beaucoup d’entre nous commencent la journée avec une tasse de café ou un thé, et certains ne résistent pas au chocolat. Mais lorsqu’on accompagne une personne atteinte d’Alzheimer, il est légitime de se demander : ces aliments stimulent-ils la mémoire ou au contraire l’affaiblissent-ils ?

La science montre que les effets dépendent de la dose, du type de boisson et de la personne, et qu’ils peuvent être des alliés surprenants pour le cerveau.

  1. Café et mémoire : quand la vigilance devient alliée

 

  • La caféine stimule le système nerveux central, améliore l’attention et la concentration.

  • Des études indiquent qu’une consommation modérée peut réduire le risque de déclin cognitif léger, surtout chez les personnes âgées.

  • Trop de café ou pris trop tard peut perturber le sommeil, ce qui est contre-productif pour la mémoire.
  1. Thé : un bouclier pour le cerveau ?
  • Le thé contient de la caféine, mais en quantité moindre que le café, et des antioxydants comme les catéchines.

  • Ces molécules peuvent protéger les neurones et réduire le stress oxydatif, un facteur clé dans le déclin cognitif.

  • Boire du thé régulièrement peut aussi favoriser la détente et la socialisation, deux éléments cruciaux pour le bien-être et la mémoire.

3. Chocolat : plaisir et stimulation cognitive

  • Le chocolat noir (70 % et plus) contient des flavonoïdes, bons pour la mémoire et la vascularisation cérébrale.
  • Il stimule également la production de dopamine, l’hormone du plaisir, et peut améliorer l’humeur, ce qui favorise l’apprentissage et la mémorisation.
  • À consommer avec modération : trop de sucre ou de chocolat au lait peut provoquer des pics glycémiques, néfastes pour le cerveau.

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Imaginez votre cerveau comme un jardin :

  • La caféine, les flavonoïdes et antioxydants sont comme un engrais léger, qui aide les plantes à pousser plus vite et plus fortes.
  • Mais si vous mettez trop d’engrais ou l’arroser trop tard dans la journée, certaines plantes (neurones) peuvent souffrir.

En résumé : un apport modéré et régulier stimule la mémoire et l’attention, alors qu’un excès peut nuire au sommeil et au fonctionnement cérébral.

4. Comment intégrer ces alliés dans l’accompagnement Alzheimer avec la méthode LIEN

L : Liberté d’agir à son rythme : proposer café, thé ou chocolat selon les préférences de la personne et son rythme.

I : Intelligence émotionnelle au service de la relation : profiter de ces moments pour créer du lien autour d’une boisson ou d’une gourmandise.

E : Environnement structuré et apaisant : organiser des pauses café ou goûters réguliers pour structurer la journée.

N : Nourrir le lien humain au quotidien grâce aux neurosciences : partager ces moments en famille ou en institution pour stimuler la mémoire affective et sociale.

Sources scientifiques

  • Eskelinen, M.H., et al. (2009). Caffeine as a protective factor in dementia and Alzheimer’s disease. Journal of Alzheimer’s Disease.

  • Arab, L., et al. (2013). Tea and cognitive function in aging adults. American Journal of Clinical Nutrition.

  • Socci, V., et al. (2017). Flavonoids and cognitive function: the effect of chocolate. Frontiers in Nutrition.

FAQ

1. Combien de café ou thé par jour pour bénéficier de la mémoire ?

1 à 2 tasses de café ou 2 à 3 tasses de thé par jour, de préférence le matin ou début d’après-midi.

🍫 2. Quel chocolat choisir ?

Privilégiez le chocolat noir à 70 % de cacao pour ses flavonoïdes, et consommez-le en petites portions.

👩️ 3. Ces conseils sont-ils adaptés aux personnes Alzheimer ?

Oui, mais toujours en adaptant la consommation à leur rythme, tolérance et habitudes, et en intégrant ces moments dans la routine quotidienne.

  • Café, thé et chocolat peuvent stimuler la mémoire et l’attention à dose modérée.

  • Les effets bénéfiques viennent surtout des antioxydants et flavonoïdes.

  • Éviter les excès pour ne pas nuire au sommeil et à la glycémie.

  • Utiliser ces moments comme occasions de lien et de stimulation cognitive avec la méthode LIEN.
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La musique et le cerveau : pourquoi les chansons restent alors que les mots s’effacent ?

La musique et le cerveau : pourquoi les chansons restent alors que les mots s’effacent ?

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Avez-vous déjà remarqué que certaines personnes atteintes d’Alzheimer ne peuvent plus se rappeler le nom de leurs petits-enfants… mais qu’elles peuvent chanter par cœur les chansons de leur jeunesse ?

La science montre que la musique sollicite des zones du cerveau différentes de celles utilisées pour la mémoire verbale, ce qui explique cette résilience étonnante.

Comprendre comment la musique active le cerveau peut aider à créer des moments de plaisir, de lien et de stimulation cognitive chez les personnes atteintes de troubles cognitifs.

  1. Comment la musique active le cerveau ?

 

La musique ne se limite pas aux oreilles : elle fait vibrer le cerveau entier.

  • Cortex auditif : analyse les sons et les mélodies.
  • Hippocampe : associé à la mémoire, il se réactive souvent avec les chansons connues.
  • Cortex moteur et cérébellum : la musique fait bouger, taper des mains ou danser.
  • Système limbique : siège des émotions, il est fortement stimulé par la musique.

💡 Résultat : les chansons peuvent réactiver souvenirs et émotions longtemps après que les mots se soient effacés.

Des études montrent que même en cas de perte de mémoire sévère, écouter des musiques familières suscite de la joie, réduit l’anxiété et renforce la connexion sociale.

  1. Neurocapsule 

Imaginez votre cerveau comme une ville :

  • Les souvenirs des mots sont comme des maisons dans un quartier parfois difficile d’accès.
  • Les chansons sont comme des grandes avenues principales, qui restent toujours dégagées et accessibles, même si certaines rues sont embouteillées ou bloquées.

C’est pour cela que la musique peut réveiller des souvenirs oubliés et permettre à la personne de communiquer, sourire ou chanter, même quand la mémoire verbale est altérée.

3. La musique au service de l’accompagnement avec la méthode LIEN

La méthode LIEN s’appuie sur les découvertes neuroscientifiques autour de la musique pour :

L : Liberté d’agir à son rythme : laisser la personne choisir ses chansons préférées et chanter à son tempo.

I : Intelligence émotionnelle au service de la relation : utiliser la musique pour réveiller des émotions positives et créer du lien.

E : Environnement structuré et apaisant : proposer un moment musical régulier dans un cadre rassurant.

N : Nourrir le lien humain au quotidien grâce aux neurosciences : partager la musique ensemble, chanter, taper des mains, danser pour renforcer la connexion.

 

Sources scientifiques

  • Särkämö, T., et al. (2008). Music listening enhances cognitive recovery and mood after stroke. Brain.

  • Hilliard, R.E. (2006). The effects of music therapy on communication in Alzheimer’s disease. Journal of Music Therapy.

  • Thaut, M.H., et al. (2015). Rhythmic auditory stimulation in gait training for Parkinson’s disease and Alzheimer’s. Frontiers in Neuroscience.

FAQ

🎵 1. Toutes les musiques fonctionnent-elles ?

Non. Les chansons familières, celles de jeunesse ou associées à des moments heureux, sont les plus efficaces.

🧠 2. Peut-on utiliser la musique pour stimuler la mémoire ?

Oui, écouter et chanter des chansons renforce la mémoire émotionnelle et peut parfois réveiller des souvenirs oubliés.

👩⚕️ 3. Les professionnels peuvent-ils intégrer la musique en institution ?

Oui, la musique est un outil non médicamenteux très utilisé pour créer un environnement apaisant et stimulant, même pour les personnes en stade avancé.

  • La musique active plusieurs zones cérébrales simultanément.

  • Elle reste accessible même quand les mots disparaissent.

  • Utiliser la musique peut réduire l’anxiété, stimuler les souvenirs et renforcer le lien avec la personne.

  • La méthode LIEN propose des activités musicales structurées pour favoriser le plaisir et la mémoire affective.
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Alzheimer et génétique : faut-il vraiment s’inquiéter si un proche est atteint ?

Alzheimer et génétique : faut-il vraiment s’inquiéter si un proche est atteint ?

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Quand un proche reçoit un diagnostic de Maladie d’Alzheimer, une question revient souvent : « Et moi ? Est-ce que je vais l’avoir moi aussi ? »

Comprendre ce que la génétique fait, et ne fait pas, est essentiel pour apaiser les craintes, poser des actions utiles, et se concentrer sur ce qui est vraiment à notre portée.

1. Ce que dit la science sur Alzheimer et héritage génétique

 

La génétique joue un rôle, oui, mais ce n’est pas la seule carte du jeu.

  • Il existe des formes « déterminantes » rares de la maladie : par exemple, certains gènes tels que APP, PSEN1 ou PSEN2, qui, quand ils sont hérités, provoquent une Alzheimer précoce (souvent avant 65 ans).

  • Dans les cas les plus fréquents (Alzheimer « classique » après 65 ans), ce sont plutôt des gènes de risque (et non de certitude) qui interviennent. Exemple : le gène APOE-ε4 (APOE4) augmente le risque.

  • Mais avoir un gène de risque ne veut pas dire « avoir la maladie ». Cela veut dire que : le risque est plus élevé, et cela rend d’autant plus important les autres facteurs comme : le mode de vie, environnement….
  1. Neurocapsule : Qu’est-ce que ça veut dire, « gène de risque » ?

Imaginez que votre corps est une maison. Les gènes sont comme le plan de construction : certains détails du plan rendent la maison un peu plus fragile face à la pluie. Ça ne veut pas dire que la maison va forcément s’effondre, mais si on vit dans une région pluvieuse et qu’on n’entretient pas le toit, le risque augmente.

  • Un gène déterminant (comme APP, PSEN1, PSEN2) = un problème sur le plan qui fait que la maison risque de s’effondrer tôt (forme rare et précoce).

  • Un gène de risque (comme APOE4) = un petit défaut sur le plan qui augmente la probabilité de problèmes, surtout si d’autres choses (alimentation, sommeil, stress) ne sont pas optimisées.

En pratique : la génétique donne des indices, pas des certitudes. Ce qui compte beaucoup, c’est l’entretien (mode de vie, sommeil, activité, lien social) et c’est là où vous pouvez agir.

2. Que faut-il vraiment craindre ? Et que peut-on faire ?

▪ Inquiétude légitime, mais pas fatalité

Oui, si votre parent est atteint, votre risque est plus élevé que la population générale.

 Mais non : cela ne signifie pas que vous êtes condamné à avoir la maladie.

 ➡️ L’essentiel est de comprendre ce qui dépend de vous, et ce qui n’en dépend pas.

▪ Orientation vers l’action : les leviers qu’on peut activer

  • Habitudes de vie : alimentation équilibrée, activité physique régulière, sommeil réparateur, gestion du stress, stimulation cognitive. Ces facteurs peuvent modérer le risque même en présence d’un gène de risque.

  • Surveillance et information : connaître les signes précoces, consulter si vous avez un doute, et demander un suivi médical adapté.

  • Accompagnement relationnel : maintenir le lien, structurer l’environnement, réduire l’isolement, des leviers puissants pour la qualité de vie.
  1. La méthode LIEN appliquée à la génétique et à l’accompagnement

Avec la méthode LIEN, on pose un cadre rassurant et actif :

L : Liberté d’agir à son rythme : respecter l’histoire et le rythme de chacun.

I : Intelligence émotionnelle au service de la relation : accueillir l’inquiétude pour la transformer en actions concrètes et bienveillantes.

E : Environnement structuré et apaisant : repères, routines et adaptations pratiques.

N : Nourrir le lien humain au quotidien grâce aux neurosciences : la présence et la chaleur humaine comme facteurs protecteurs.

🎁  : Téléchargez gratuitement l’e-book « Que faire quand on soupçonne Alzheimer chez un proche » un guide pas à pas pour poser les bonnes questions, engager la démarche médicale et mettre en place un plan d’accompagnement serein.

Sources scientifiques

  • Alzheimer’s Association. Is Alzheimer’s Genetic?
  • NIH / NIA. Study defines genetic form of Alzheimer’s disease.
  • Alzheimer’s Society UK. Can genes cause dementia?
  • Rao A.T., Degnan A.J., Levy L.M. Genetics of Alzheimer Disease. AJNR.

FAQ

🧬 1. Si mon parent a Alzheimer, vais-je forcément l’avoir ?

 Non : le risque est plus élevé mais ce n’est pas une certitude. La génétique est un terrain, pas un destin.

🔬 2. Dois-je faire un test génétique ?

 En général, non pour la forme tardive. Les tests sont surtout proposés pour la forme familiale (précoce) et doivent être accompagnés d’un conseil génétique. Le test APOE n’est pas recommandé pour le grand public sans accompagnement médical.

🌿 3. Que puis-je faire si un proche est atteint ?

 Adopter un mode de vie sain, stimuler la cognition, maintenir le lien humain et structurer l’environnement, toutes ces démarches font partie d’un accompagnement utile et bienveillant.

  • La génétique est un facteur de risque, rarement la cause unique.

  • Avoir un proche atteint ne signifie pas automatiquement que vous aussi, vous serez touché.

  • Chaque geste compte : mode de vie, lien, environnement, émotion.

  • La méthode LIEN offre un cadre concret pour agir ensemble, ici et maintenant.
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Le rôle surprenant de l’émotion dans la consolidation des souvenirs

Le rôle surprenant de l’émotion dans la consolidation des souvenirs

soutien affectif fin de vie

As-tu remarqué comme certaines scènes de ta vie te reviennent avec une précision incroyable : le jour d’une naissance, d’un éclat de rire, ou d’une peur soudaine ?

Ce n’est pas un hasard : nos émotions jouent un rôle clé dans la façon dont notre mémoire fonctionne.


Les chercheurs en neurosciences le confirment : l’émotion agit comme une colle, qui fixe les souvenirs de manière plus durable.

Et dans l’accompagnement de la maladie d’Alzheimer, comprendre ce lien entre émotion et mémoire change tout : il permet d’aider la personne à raviver ses souvenirs même quand les mots s’effacent.

🧬 Neurocapsule : quand l’émotion ouvre la porte du souvenir

 

Lorsqu’on vit une émotion (joie, peur, tendresse, surprise…), notre cerveau s’active : le cœur bat un peu plus vite, la respiration change, et certaines zones cérébrales, comme l’amygdale et l’hippocampe, communiquent intensément.

Les chercheurs appellent cela un état d’éveil émotionnel (arousal).
C’est une sorte de signal d’alarme doux ou fort selon l’émotion, qui dit au cerveau :

« Ce moment est important, retiens-le ! »

L’amygdale (qui gère les émotions) renforce alors la consolidation des souvenirs dans l’hippocampe (la bibliothèque de la mémoire).
Résultat : les souvenirs liés à une émotion, même ancienne, restent plus facilement accessibles.

C’est pourquoi une musique, une odeur ou un geste affectueux peuvent réveiller des souvenirs profonds chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

💞 La méthode LIEN : transformer la mémoire émotionnelle en moteur du lien

La méthode LIEN s’appuie directement sur ces découvertes neuroscientifiques.
Dans ses 4 piliers, le I d’Intelligence émotionnelle au service de la relation prend ici tout son sens :

On ne cherche pas seulement à faire travailler la mémoire,
mais à réactiver les émotions positives qui nourrissent la relation.

Chaque échange, chaque activité est conçu pour :

  • reconnecter la personne à ses ressentis ;
  • renforcer son sentiment d’existence ;
  • créer un climat émotionnel apaisant, propice à la mémoire.

🎁 Pour aller plus loin, télécharge gratuitement :

  • Le Kit Mémoire, avec 7 exercices adaptés par stade et une capsule neuroscientifique pour comprendre pourquoi ils fonctionnent.

  • Le Livre Blanc LIEN, pour découvrir comment les neurosciences, l’intelligence émotionnelle et la pédagogie Montessori inspirent une nouvelle façon d’accompagner Alzheimer.

🧭 À retenir

  • L’émotion agit comme un amplificateur de mémoire.

  • Les souvenirs liés à des émotions sont mieux consolidés.

  • Chez les personnes ayant Alzheimer, la mémoire émotionnelle persiste souvent même quand la mémoire logique décline.

  • La méthode LIEN utilise cette force pour maintenir le lien humain au quotidien.

💬 FAQ

  1. Faut-il éviter les émotions négatives ?

Non. Elles font aussi partie de la vie et peuvent être transformées en moments de compréhension et d’apaisement. L’essentiel est d’accompagner la personne avec bienveillance et sécurité.

2. Est-ce que l’émotion peut vraiment faire revenir un souvenir ?

Oui ! Les émotions stimulent l’amygdale et l’hippocampe, ce qui facilite la réactivation des souvenirs anciens, même chez des personnes présentant des troubles cognitifs.

3.Comment utiliser cela dans l’accompagnement ?

Proposer des activités sensorielles et affectives : écouter une chanson aimée, regarder des photos, sentir un parfum connu, partager un geste familier…
Ce sont des portes émotionnelles vers la mémoire.

📚 Sources

  • Kensinger, E. A. & Schacter, D. L. (2008). Memory and Emotion. Annual Review of Psychology.

  • McGaugh, J. L. (2018). Emotional arousal regulation of memory consolidation. Current Opinion in Behavioral Sciences.

  • Phelps, E. A. (2004). Human emotion and memory: interactions of the amygdala and hippocampal complex. Current Opinion in Neurobiology.

  • Dolcos, F., LaBar, K. S., & Cabeza, R. (2004). Interaction between the amygdala and the medial temporal lobe memory system predicts better memory for emotional events. Neuron.

Alzy récapitule pour vous : 

  • L’émotion n’est pas un obstacle, mais une alliée précieuse de la mémoire.

 

  • L’état d’éveil émotionnel aide le cerveau à consolider les souvenirs.

 

  • La méthode LIEN utilise ces découvertes pour nourrir le lien humain et la confiance.

 

  • Les activités sensorielles et relationnelles sont les plus puissantes pour stimuler la mémoire affective.
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