Quelles sont les conséquences néfastes de l’isolement des seniors

LES CONSÉQUENCES NÉFASTES DE L’ISOLEMENT DES SENIORS

soutien affectif fin de vie

En 2021 l’isolement social s’est aggravé de 77 % ce qui a fait grimper le chiffre de 900 000 en 2017 à 2 millions de seniors.

Cet isolement n’est pas sans conséquences et impacte la santé.

Avec l’avancée en âge de notre proche, certaines personnes se disent parfois que c’est normal qu’il voit de moins en moins de personnes, pourtant 1 senior sur 4 dit souffrir de solitude.

Pourquoi les personnes âgées se retrouvent en situation d’isolement ? Quelles sont les conséquences de l’isolement sur la santé ? Comment prévenir l’isolement des personnes âgées.

I – POURQUOI LES PERSONNES ÂGÉES SE RETROUVENT EN SITUATION D’ISOLEMENT ?

 

 

L’isolement des personnes âgées (PA) survient du fait que leur vie change petit à petit et on n’y prête pas forcément attention. L’isolement est dû à une multitude d’événements qui viennent changer leurs vies progressivement.

Facteur N°1 : le départ à la retraite

Changement majeur dans la vie des jeunes seniors, le départ à la retraite bouscule une partie du cercle social. On voit moins ou plus du tout les collègues de travail. Parfois, même on déménage pour la célèbre « retraite au soleil »

Du coup, le jeune retraité va devoir dans le temps se présenter en société autrement que par son statut professionnel et donc trouver d’autres centres d’intérêts à partager. Et ce n’est pas toujours facile, car certains métiers sont assez mal perçus.

Dans mes accompagnements, j’ai un ancien fossoyeur passionné de taxidermie. Ce n’est pas le plus facile pour se faire des amis, n’est ce pas ?

Facteur N°2 : les enfants quittent le nid

Le monde du travail est désormais différent. Il est de plus en plus fréquent lorsque les enfants quittent le nid pour les études qu’ils finissent par s’installer dans une autre région voir un autre pays. Et même si on communique par téléphone (ou visioconférence pour les seniors connectés) la vie est différente et les enfants vivent loin et ne peuvent pas forcément apporter leur aide quotidienne.

Une étude récente annonce que 41% des PA n’ont plus de contact avec leurs enfants, hors mésentente familiale et oubli pour cause de pathologies neurodégénératives.

Facteur N°3 : la perte d’autonomie

Avec l’avancée en âge on peut souffrir de pathologies qui affectent notamment la mobilité et en raison des douleurs la personne âgée se déplace de moins en moins, sur des distances de plus en plus courtes, voir demeure à son domicile. Le lien social se résume souvent aux personnes qui leur rendent visite et quelques fois il s’agit juste des professionnels de soins.

Facteur N°4 : le vieillissement des amis

La personne âgée vieillit, mais ses amis aussi. Il devient alors difficile de garder le lien entre la perte de mobilité, les déménagements pour être plus proche des enfants, le placement en institution ou encore les hospitalisations dues aux chute ou encore la dénutrition. De plus, cela génère de l’angoisse chez votre proche, c’est difficile d’admettre que peut-être, il lui arrivera la même chose. Et s’il n’a pas de vie sociale, il peut ruminer cette idée et tomber dans la dépression.

Facteur N° 5 : le veuvage

C’est probablement le plus gros coup de massue, le redoutable passage d’une vie de couple à une vie en solo. Un brutal sentiment de solitude peut survenir. Désormais avec qui la personne âgée va partager ses repas, commenter le journal télévisé, faire des projets, raconter des souvenirs communs…

Bien que j’étais présente, ma mère a eu énormément de mal à parler de mon père au passé. Elle restait dans l’idée que mon père était en vacances (une fois à la retraite, mon père partait souvent 2 à 3 mois dans son pays d’origine. De plus, elle n’avait pas pu prendre l’avion pour ses obsèques) et qu’il finirait par rentrer à la maison. Quand elle s’est rendue compte que cela ne serait plus jamais le cas, j’ai eu beaucoup de mal à lui éviter la dépression.

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II- QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE L’ISOLEMENT SUR LA SANTÉ ?

Avant de se pencher sur l’impact négatif de l’isolement, voici juste un petit rappel de ce que permet une vie sociale épanouie notamment au niveau des différentes formes de mémoire.

 

Une bonne vie sociale permet de faire travailler :

 

– La mémoire événementielle : organiser une fête pour l’anniversaire d’un membre de la famille, emmener les petits-enfants dans leur parc préféré…

 

– La mémoire à long terme : se souvenir et reprendre une conversation passée par exemple : les bals-musettes, ou une simple discussion lors de la pause café de la semaine précédente

 

– La mémoire à court terme : se concentrer sur la discussion en cours afin de ne pas répéter plusieurs fois une question posée.

 

– La mémoire sémantique : se souvenir du sens des mots afin de maintenir son vocabulaire.

 

Et c’est sans compter sur : la diminution du risque de dépression, l’augmentation de l’immunité, la diminution de l’anxiété, l’augmentation de l’espérance de vie, un bon maintien de la santé mentale

 

De nombreuses études prouvent qu’un cerveau stimulé toute sa vie développe un meilleur réseau neuronal et donc une plus grande plasticité cérébrale. Cela permet aussi par exemple, le réapprentissage. Une personne gauchère qui prend l’habitude de développer les mêmes gestes avec l’autre main peut être moins handicapée lors d’un réapprentissage à la suite d’un AVC, par exemple.

 

Nous avons tous besoin du contact humain. C’est grâce à la rencontre avec d’autres personnes, qu’on peut continuer à parler et extérioriser ses émotions.

 

CONSÉQUENCES DE L’ISOLEMENT CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE : 

 

L’isolement mène la personne qui le vit à l’ennui et à se rendre compte du temps qui passe. La personne isolée sur le temps peut se renfermer dans sa tour d’ivoire, sortir de moins en moins et ne veut plus prendre soin de soi.

 

Lorsque j’étais élève aide-soignante en tout début de cursus, j’ai été confronté à ce sentiment d’isolement. C’était un matin d’automne et j’allais accompagner une charmante dame à la douche. Au réveil, elle m’a prise la main, a plongé son regard dans le mien et elle m’a dit : Elle n’est pas venue. Pourquoi elle ne vient pas.

 

Je lui ai demandé de qui elle parlait et elle m’a répondu : la mort. A quoi bon continuer à vivre ainsi, sans personne à qui parler, sans visite et sans amis.

J’ai été assez choquée sur le coup et ensuite en analysant son parcours de vie, je me suis rendu compte que c’était une femme très sociable qui tenait un bar-tabac à l’époque.

J’ai proposé à l’équipe d’organiser un repas dans le style bar-tabac. L’activité faite, cette dame m’a remercié et s’est mise à pleurer. Depuis, elle est devenue la distributrice officielle des boissons lors des repas dans son Ehpad.

 

Dans le pire des cas, l’isolement peut mener à une totale perte d’émotions, la personne reste totalement passive et devient dépressive. 1 personne âgée sur 3 a déjà eu des pensées suicidaires.

 

Voici quelques signes de dépression :

 

 

– Une humeur dépressive exprimée presque quotidienne ou la personne peut se mettre à pleurer.

 

– Une perte d’intérêt pour toutes les activités de loisirs ou de la vie quotidienne.

 

Remarque : il faut que cela aille à l’encontre des habitudes. Par exemple un boute-en-train qui cesse toute activité ou une personne coquette qui traine ne pyjama, ce n’est pas normal surtout si cela se répète de plus en plus souvent.

 

– Une perte ou un gain de poids important en dehors d’un régime, ou une augmentation ou une diminution de l’appétit.

 

– Une insomnie ou hypersomnie presque quotidienne. La personne se réveillera bien avant son réveil, ou le contraire. Elle peut même faire des siestes de plusieurs heures dans la journée puisque après tout si elle dort, elle ne rumine pas.

 

– Un état d’agitation ou un ralentissement psychomoteur. La personne dépressive peut tout faire dans une lenteur extrême, ou même par exemple laisser la vaisselle s’accumuler dans l’évier. Cela peut être aussi le contraire, la personne déambule et veut tout changer de place dans le lieu de vie.

 

– Une fatigue fréquente

 

– Un sentiment de dévalorisation excessif ou de culpabilité

 

– Une diminution de la capacité à se concentrer ou à faire des choix.

 

– Des pensées de mort récurrentes (pas seulement la peur de mourir), mais aussi des idées suicidaires

 

Bien évidemment, il n’y a pas besoin de cocher tous ces signes pour être dépressif, quelques-uns suffisent. Si vous remarquez ces critères chez votre proche, parlez-en au médecin.

III- COMMENT PRÉVENIR L’ISOLEMENT DES PERSONNES ÂGÉES ?

Cela va vous paraître évident, mais il suffit d’observer la personne et de lui rendre ou maintenir son rôle dans la société. Car oui, il est possible de maintenir un rôle et une vie sociale toute sa vie y compris lorsque l’on vit avec une maladie neurodégénérative. Il faut seulement s’adapter et trouver des activités qui ont du sens pour la personne dont vous prenez soin.

 

Pour rompre la solitude chez la personne âgée, il existe de nombreuses solutions à votre portée :

 

– Un appel classique ou en visio pour égayer la journée

– Proposer une balade

– Faire un repas de famille ou d’amis

– Visiter un parc, un lieu historique

– Regarder des photos, voir un film avec une pause tendresse

– Emmener votre proche faire ses provisions avec vous

– Faire du shopping

– Aider des enfants à faire leurs devoirs

– Être bénévole dans une association

– Faire des arts créatifs

– Faire partie d’un club senior

– Faire venir une dame de compagnie

– Faire des ateliers couture ou tricot

– Participer à des rétrospectives sur la vie d’antan

– Jouer à des jeux de société

– Aller manger au restaurant

– Regarder la nature se réveiller (c’est bientôt le printemps)

 

NB : Les magasins Carrefour ont mis en place des caisses spéciales bavardage pour les seniors. Au Danemark, il existe des caisses réservées aux personnes ayant des troubles neurodégénératifs.

 

Pour éviter la solitude, la liste est infinie. Pensez simplement à ce qu’aime votre proche ou demandez-lui simplement ce dont il a envie s’il n’est pas tombé dans la dépression. Alors oui, il risque de refuser de sortir de chez lui, mais dans le pire des cas proposez-lui le tour du pâté de maison et en échange vous lui offrez une pâtisserie.

 

Bien évidemment, ne sur-stimuler pas non plus la personne âgée, elle a aussi besoin de se reposer.

Alzy récapitule pour vous :

– 2 millions de seniors souffrent actuellement d’isolement en France

 

– 1 senior sur 3 a déjà eu des pensées suicidaires

 

– Il existe de nombreux moyens à votre portée pour parer à l’isolement

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Qu’est-ce que le burn-out des aidants ?

QU’EST-CE QUE LE BURN-OUT

DES AIDANTS ?

charge mentale

Accompagner au quotidien un proche en perte d’autonomie ou vivant avec une maladie neurodégénérative évolutive est une évidence pour beaucoup d’aidants. Cependant, c’est un travail qui demande beaucoup de temps, d’énergie et nos émotions font des montagnes russes. En plus de prendre en charge la perte d’autonomie, l’aidant partage avec son proche sa souffrance ainsi que ses angoisses face à la maladie.

 Malgré toute la bienveillance de l’aidant, ses émotions peuvent être négatives : colère, tristesse, culpabilité, lassitude… La flamme bienveillante qui l’animait vacille de plus en plus et les ressentiments émergent.

 Arrive alors la spirale infernale où l’aidant par fatigue se rend moins ouvert et disponible, c’est le burn-out.

Mais, qu’est-ce que le burn-out ? Quelles sont les conséquences sur la santé de l’aidant ? Et comment l’éviter ?

I – QU’EST-CE QUE LE BURN-OUT ?

 

 

DÉFINITION

 Selon l’OMS, le burn-out est donc décrit comme « un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès » et qui se caractérise par trois éléments « un sentiment d’épuisement », « du cynisme ou des sentiments négatifs liés à son travail » et « une efficacité professionnelle réduite ».

Pour la petite histoire, le terme burn-out d’origine anglo-saxonne a été emprunté à l’industrie aérospatiale. Il désigne en effet l’épuisement du carburant d’un avion ou d’une fusée, susceptible d’entraîner une surchauffe ou son écrasement. Il a été utilisé en médecine pour la première fois, dans les années 70.

 C’est une image plus que parlante, l’ayant moi-même vécue en tant qu’aidante. Être aidant c’est être en super-vigilance H24 (on pense à l’avenir et on se dit qu’il sera terrible) au point de ne pas avoir conscience qu’on est arrivé à son point de rupture.

Être aidant, c’est donner de son temps, de son énergie, de ses émotions à une personne qui n’est plus tout à fait celle que l’on a connue. C’est donner de sa personne sans être forcément reconnu en retour. Ou que votre proche ne se rende pas compte qu’il est trop demandeur et pense qu’il vous demande que quelques petites choses de temps en temps.

Lorsqu’on accompagne une personne atteinte de troubles neurocognitifs, on se met dans une situation de pression incontrôlable ou l’on se dit que si la maladie s’aggrave c’est forcément parce qu’on n’aura pas été capable d’aider notre proche comme il se doit.

De plus, il y a aussi le fait que votre proche n’a pas conscience de sa maladie.

Et le plus difficile dans mon cas, c’était de constater que la société ne reconnaisse pas le fait qu’un aidant fait le travail de plusieurs personnes en plus du sien. Et personne ne nait aidant, on le devient.

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II- QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES D’UN BURN-OUT SUR LA SANTÉ DE L’AIDANT ?

Le burn-out est une maladie reconnue par l’OMS et cette pathologie affecte psychologiquement et physiquement la personne touchée. Elle parvient même à impacter la personnalité et cela produit pas mal de conséquences.

 

Un aidant touché par le burn-out sera :

 – dans l’incapacité de gérer ses émotions.

On passe facilement du calme apparent à la crise de larmes ou la colère. On peut même se placer dans une phase totale de renonciation même si la personne est d’un naturel calme, joyeux, dynamique et positif.

– plus sujet aux infections, aux douleurs musculaires, aux migraines…

Ce qui est normal. La fatigue s’accumulant ainsi que le manque de sommeil, l’organisme se défend plus difficilement. Et c’est sans compter le manque de concentration qui peut faire faire des erreurs et engendre des soucis pour mémoriser des informations.

 

– incapable d’être lui-même 

À force de ne pas vouloir faire face à ses ressentis l’aidant va se replier inconsciemment sur lui-même. Quand le rôle du proche aidant devient trop lourd à porter, que sa tâche lui semble trop exigeante, son inconscient réagit pour le protéger : il lui fait prendre de la distance. L’aidant va rentrer dans une sorte de conditionnement militaire en faisant abstraction de ses émotions, si bien qu’il ne verra que du noir dans sa journée et ne sera rendra plus compte des petites victoires dans son accompagnement envers son proche.

 

– dans un cercle vicieux de culpabilité exacerbé 

L’aidant se rend compte qu’il est dépassé et ne peut plus se voiler la face et donc culpabilise énormément. Il se dévalorise. Malgré tous ses efforts, l’aidant a la sensation d’être dans une impasse.

Il est assailli par un sentiment d’échec, d’inutilité, et d’incapacité à être à la hauteur de son rôle.

Si vous observez la présence récurrente de l’un ou plusieurs de ces symptômes, remplissez une grille de Zarrit, allez voir votre médecin traitant et il vous orientera vers un professionnel pour vous aider.

 

– touché par des pathologies assimilées à un stress chronique

Accompagner un proche en perte d’autonomie ou vivant avec des troubles neurocognitifs lorsqu’on ne se repose pas, c’est entrer dans un état de stress intense chronique. Le burn-out est une maladie à prendre au sérieux, car cela peut augmenter le risque :

 

– d’avoir des maladies cardiaques

– de l’hypertension

– du diabète

– une dépression

– une dépendance aux anxiolytiques, antidouleurs, somnifères

– une dépendance au tabac, à l’alcool, aux drogues

– de perte de poids, une négligence de son apparence et de ses problèmes de santé, des douleurs ou des traumatismes liés à des tâches répétitives.

 

Et dans une certaine mesure cela augmente aussi le risque de maladie de type démence.

 

QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES SUR LE PROCHE QUE VOUS ACCOMPAGNEZ AU QUOTIDIEN ?

 

Être aidant c’est être partout à la fois et penser à tout, le seul problème c’est que c’est impossible à tenir sur le long terme. Et dans le temps, vous vous rendrez compte de petits couacs dans le quotidien, cela peut être :

 

– oublier de prendre ou de vous rendre à un rendez-vous

– répondre à du courrier

– oublier de faire la lessive

– oublier d’acheter des protections

– oublier de récupérer l’ordonnance du pharmacien

– oublier de mettre à disposition tout ce dont pourrait avoir besoin les prestataires de service qui viennent au domicile…

 

Et face à cela, l’aidant surmené se mettra en colère ou pleurera, agira différemment et son proche qui ne comprendra pas ce qui se passe va s’angoisser et avoir des troubles du comportement qui augmenteront en fréquence.

 

Du côté de l’aidant vous allez devenir maltraitant en refusant de répondre pour la centième fois à la même question, refuser de réchauffer pour la troisième fois la nourriture, forcer votre proche à faire quelque chose sans chercher à le convaincre, etc.

Dans le pire des cas et cela m’est arrivée, vous pouvez faire une crise de panique rien qu’à l’idée de devoir aller prendre soin de votre proche. Comme vous ne savez pas ce qui vous arrive, vous imaginez le pire. En ce qui me concerne j’ai cru que je faisais une attaque cardiaque.

 

Votre aidance a aussi des répercussions sur votre vie personnelle. Un aidant ne se repose pas lorsqu’il rentre chez lui, c’est sa vie de famille qui prend le relais et toutes les émotions négatives ne restent pas gentiment sur le seuil de la porte. Si vous n’y prenez pas attention, votre foyer peut se déchirer jusqu’au divorce ou la séparation, votre vie professionnelle en pâtir… Le burn-out crée des situations en cascade.

Si par malchance, votre corps vous lâche et que vous finissez hospitalisée, vous ne serez plus en mesure de gérer quoi ou qui que ce soit. Prenez soin de vous, avant que cela soit trop tard.

III- COMMENT ÉVITER LE BURN-OUT ?

Évidemment, je n’ai pas de recettes magiques à vous proposer. Cependant, les conseils que je vous donne ont fait leur preuve (dans mes accompagnements en distanciel ou en présentiel) chez les nouveaux aidants, ceux qui ont déjà fait un burn-out ou ceux qui sont en pleine souffrance.

 

Conseil N°1 : Se former pour comprendre la maladie

Je sais pertinemment que certains aidants refusent catégoriquement de le faire (ils n’ont pas le temps, ni l’envie et ne considèrent pas cela comme indispensable vu que les experts ne le préconisent pas) et ils me donnent des listes de dizaines de livres sur le sujet qu’ils ont lu. Alors, oui lire sur le sujet, je suis d’accord c’est bien.

 

Mais, vous formez sur tout l’aspect communication, engagement au quotidien de votre proche, trouver des activités qui ont du sens pour lui, apprendre à désamorcer les troubles du comportement, trouver des solutions pratiques aux problèmes quotidiens, ne serait-ce pas mieux ?

 

Remarque : votre proche ne fait pas ce qu’il fait pour vous rendre chèvre ; sinon je pense qu’on aurait de sacrés troupeaux.

 

Conseil N°2 : Je suis un aidant qui se connaît et se fixe des limites.

Entre votre envie d’être parfait et totalement autonome et la possibilité que vous y arrivez sur le long terme sans le moindre couac, croyez-moi il y a tout un monde.

Voici une petite liste de ce que vous allez devoir affronter. Demandez-vous en toute franchise si vous pouvez le faire ou pas. Soyez honnête envers-vous.

 

Êtes-vous prêt à :

 

– Gérer le budget, les documents et les biens de votre proche au quotidien ?

– Aider votre proche dans ses soins intimes ?

– Accompagner votre proche à l’ensemble de ses rendez-vous ?

– Prendre des vacances sans vous sacrifier ?

– Parler avec lui de sa protection juridique ?

– Parler avec lui d’un placement temporaire ou en ehpad ?

– Connaître ses dernières volontés ?

– Faire des travaux dans le logement ?

– Accompagner votre proche pour faire ses achats de provisions ou des sorties ?

– Agir de manière clinique en cas de fausse route ?

– Accepter que votre proche ne mange plus avec des couverts ?

– Faire votre deuil blanc ?…

 

Conseil N°3 : À l’impossible, nul n’est tenu

Désolé de vous contrarier, mais si vous l’avez oublié votre journée fait 24 heures comme chez tout le monde. Dans ce temps, il vous faut des pauses et aussi des repas sains, complets et non pris sur le pouce dès que vous avez 10 secondes.

De plus, gardez votre vie sociale. Si avant de devenir aidant vous aviez des loisirs, vous n’avez pas à les sacrifier. Et si vous aviez la pause café papote avec des amis, c’est pareil. Votre santé mentale ne doit pas tourner uniquement autour des besoins de votre proche, les vôtres comptent tout autant.

Remarque : dans le mot aidant, il y a aide. Pas je fais ce travail en H24. Vous êtes un aidant, pas un professionnel de santé.

 

Conseil N° 4 : partage de responsabilités

Je sais que ce n’est pas évident d’admettre qu’on peut plus faire face ou de faire des choses dont n’a pas envie juste parce qu’il faut bien.

En y réfléchissant honnêtement, est-ce vrai qu’il n’y a que vous, pour faire toutes ces choses et qu’il n’existe aucune solution ?

Vous ne serez pas moins respectable et admirable, parce que vous avez besoin d’aide. Il vaut toujours mieux un professionnel qui fait les choses par expérience qu’un proche qui fait les choses à contrecœur.

Votre travail d’aidant c’est d’être aimant et de partager des moments de qualité avec votre proche. Et si actuellement, vous pouvez tout gérer de A à Z facilement, projetez-vous dans l’avenir. Serez-vous toujours capable d’en faire autant dans 5 ans, 10 ans ou même plus ?

 

Conseil N°5 : Apprendre à dire non

Votre proche ne se rend pas compte de tout ce que vous faites pour lui ou elle. Ce ne sont que des petits services, votre proche ne voit pas le cumul dans le temps. Le but c’est de rendre cela concret. Achetez ou imprimer un semainier et des feutres de couleurs et dedans ; vous allez rentrer : votre emploi du temps professionnel, celui de votre vie de famille, tout ce que vous faites pour lui, n’oubliez pas les repas, les rendez-vous, les courses et tout ce que vous avez sacrifié pour lui.

  

Conseil N°6 : Planifiez du temps pour VOUS

Je ne parle pas de votre vie de famille, mais vous et uniquement. Bien sûr, je ne vous dit pas de partir en weekend en laissant tout derrière vous, mais par exemple : vous accordez un soin de beauté, aller chez le coiffeur, aller au cinéma, prendre un café en terrasse, lire un roman sur un banc, vous promenez dans la nature ….

Vous allez me dire impossible et bien non. Vous allez planifier cette pause et poser une date pour les gros événements par exemple soirée entre amis ou anniversaire de mariage, même séance de shopping.

Sinon, trouvez-vous un créneau dans la semaine que vous gardez jalousement pour vous. Votre corps et votre mental vous remerciera. Pour information, j’ai actuellement dans mes accompagnements des aidants qui ne font rien pour eux pendant près d’un mois voir plus et dans les premières choses que je mets en place, c’est leur rendre du temps pour eux en cherchant des solutions qui satisfont tout le monde.

 

Conseil N°7 : Partager vos ressentis

Il est très difficile de partager ce qu’on lorsqu’on est aidant avec ses amis, car ils ne comprennent pas forcément. Par contre, vous pouvez partager votre vécu avec d’autres aidants dans des réunions, ou sur des groupes de soutien, ou même une centrale d’écoute. Vous pouvez aussi opter pour un psychologue.

Parler cela fait du bien et parfois on voit les choses sous un autre angle. D’ailleurs, si certains hypnothérapeutes font des séances de walk and talk et que cela cartonne, ce n’est pas pour rien.

 

Conseil N°8 : Anticiper

Que votre proche soit en perte d’autonomie ou vivant avec une maladie neurodégénérative, plus vous allez anticiper, moins votre vie se compliquera. Et si vous ne savez pas par quoi commencer, rapprochez-vous d’un coordinateur autonomie senior, leurs séances découvertes sont gratuites pour la plupart et ils interviennent sur l’ensemble du territoire.

 

Pour tout ce qui est garder les capacités préservées de votre proche ou les retrouver, pensez à Montessori senior qui peut faire des miracles. Moi qui utilise cette méthode au quotidien (j’accompagne des aidants avec leurs proches vivant avec Alzheimer des stades précoce à modérément sévère), dans mes victoires, je peux dire que : j’ai des personnes à des stades très avancés qui parviennent encore à manger seule et avec des couverts. J’ai d’autres personnes qui sont capables de se doucher ou allez aux toilettes en toute autonomie. Et j’en ai même un qui est devenu animateur bénévole dans un Ehpad…

 

Conseil N°9 : On fait ami-ami avec ses émotions

Voilà, un conseil qui peut vous changer la vie. Quand j’étais aidante, j’ai mis mes émotions au placard. Mon crédo : les états d’âmes, c’est pour les faibles. Je l’ai payé au prix fort et quelques problèmes de santé actuels viennent directement de mon passé d’aidant, donc je vous en supplie ne faites pas comme moi.

Accueillir vos émotions sans les juger, c’est déjà bien. Vous en ferez l’analyse dans un second temps.

Ensuite, rapprochez-vous de professionnels qui peuvent vous apprendre à gérer vos émotions : sophrologue, musicothérapeute, professeur de yoga, cours de tai-chi, cours de tapping, visualisations positives, accupression, marche à pied, running. Bref, trouvez ce qui fonctionne pour vous.

 

NB : Apprenez à reconnaître votre  sentiment de dépassement et accordez-vous quelques instants pour respirer profondément. Cela vous  permettra de retrouver votre calme.

Alzy récapitule pour vous :

– Le burn-out de l’aidant est une maladie qui existe et qui doit être traité au plus vite.

 

– Vous avez le droit au répit. Sachez que votre plafond d’APA atteint, vous pouvez déclenchez votre droit au répit à hauteur de 500 euros par an

 

– Prenez soin de vous afin que votre aidance ne se transforme pas en souffrance.

 

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Pourquoi se sent-on coupable lorsque l’on est un aidant ?

POURQUOI SE SENT-ON COUPABLE LORSQUE L’ON EST UN AIDANT ?

soutien affectif fin de vie

Lorsque l’on devient un aidant, c’est un peu le ciel qui nous tombe sur la tête et les questions se multiplient plus vite que les réponses. De plus, on passe en mode super vigilance en permanence et notre bien-être personnel passe directement à la trappe. On met littéralement nos émotions aux orties.

Du coup, on veut tellement bien faire, voir parfaire, dès qu’il se passe un événement imprévu ou ne serait-ce qu’une petite envie de penser à soi, c’est le drame et on culpabilise.

On s’empêche de vivre. Il n’y a malheureusement pas de mode d’emploi lorsqu’on accompagne une personne vivant avec des troubles neurocognitifs évolutifs ou en perte d’autonomie, mais finalement pourquoi se sent-on aussi coupable ? Comment sortir du cercle vicieux de la culpabilité ?

I – QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES CAUSES DE CULPABILITÉ ?

 

 

DÉFINITION

La culpabilité est un ressenti émotionnel qui apparait lorsque l’on se juge soi-même responsable d’une entorse à nos propres valeurs. C’est un mélange de honte, de tristesse, de mépris et de colère, où le regard de l’autre et le regard qu’on porte sur soi jouent pour beaucoup.

Pour le dire autrement, la culpabilité est souvent un conflit entre plusieurs parts en vous. Par exemple : une part de vous, qui a besoin de repos et une part de vous, qui veut tout donner pour aider l’autre le mieux possible.

On se sent coupable, car les différentes situations nous mettent face à nos limites et face à des contraintes extérieures fortes dans lesquelles nous perdons le contrôle.

 

LES DIFFÉRENTES CAUSES POSSIBLES À LA CULPABILITÉ DE L’AIDANT

 

Être aidant c’est un combat quotidien, car entre la vie qui est chamboulée, l’envie de bien faire, et s’imaginer en tant que superhéro responsable de son aîné, la charge mentale et physique en profite pour s’insinuer progressivement.

En ce qui me concerne, je n’ai pas trouvé que la charge mentale venait de manière sournoise. J’avais juste décidé de l’ignorer. J’étais dans un leitmotiv : c’est mes parents, j’ai besoin de personne et de toute façon personne ne m’aidera. Ils ne savent pas ce que je vis. Sacré bêtise, n’est-ce pas ?

De plus, souvenez-vous de ce que vos parents ou les adultes vous disaient quand vous étiez petit :

– Un homme ne doit pas pleurer

– Ne te mets pas en colère ce n’est pas joli pour une femme

– Montrer ses émotions, c’est montrer de la faiblesse

– Si tu pleures tu feras de la peine à…

– Dans la vie, il faut être courageux…

Pour peu que vous entendiez souvent ces phrases, votre cerveau s’est programmé pour penser et agir de cette manière. Voilà pourquoi c’est si difficile de reconnaître qu’on est que des êtres humains.

Et j’ai mis du temps à me rendre compte que je ne pouvais pas éviter les couacs (j’ai commencé mon aidance à 16 ans jusqu’à la mort de mes deux parents à 37 ans, et la culpabilité m’a submergé de nombreuses années.

La culpabilité d’être fatigué

Prendre soin d’une personne en perte d’autonomie ou atteinte d’une maladie neurodégénérative est un travail en soi et lorsque l’on doit passer son bac, car on est la seule personne à faire des études, la pression est double.

Du coup, j’avoue n’avais été qu’aux partiels et aux bacs blancs, les professeurs pensaient même qu’en tant qu’ « enfant des cités » j’avais préféré le chemin du deal et autres moyens de facilités selon leurs dires.

Je me sentais coupable d’être fatiguée de tenir ce rôle de parent-infirmier-soignant-fille et j’en passe en h24. Du coup, je pleurais dans les toilettes où la nuit en me disant que je n’avais aucun droit d’être faible.

Je ne comprenais pas qu’il fallait que j’accepte mes émotions que j’étais un être humain comme tout le monde et que ce que je faisais déjà pour eux était admirable.

 La culpabilité de ne pas être à la hauteur

À l’époque, j’avais une soif immense de tout contrôler. Je m’étais mise moi-même dans des attentes personnelles impossibles à atteindre à savoir : être aussi parfaite qu’un professionnel de santé.

Et pour cela, j’avais mon calepin et je posais des questions aux professionnels de passage. Sans succès. J’ai même eu une fois le droit à : pousse-toi de là, tu me déranges. Va traîner dehors.

Bref, comment se sentir à la hauteur dans ce type de situation.

Je me souviens aussi que je voulais être parfaite, parce que je ne voulais pas qu’on juge mes parents que cela soit sur ce qui leur arrivait ou moi et un « problème d’éducation »

On peut se sentir coupable de ne pas être un aussi bon soutien que ce qu’on voudrait, ou de devoir se faire aider par d’autres. C’est vrai, c’est douloureux de prendre conscience de nos limites. L’amour peut décupler nos forces, oui, mais jusqu’à un certain point. Si l’on cherche à dépasser ce point, on risque de craquer.

Parfois, suite au diagnostic de la maladie d’un proche, on peut inconsciemment se fixer comme objectif de le sauver, de contribuer activement à sa guérison par tous les soins qu’on lui apportera. De la même manière, lorsque les chances de guérisons s’amenuisent, on se sent coupable de n’avoir pas atteint cet objectif.

L’aidant parfait imaginé par la société n’existe pas, et le fait qu’on se sent coupable de n’être pas capable de faire mieux, cela prouve déjà qu’on est un bon aidant. Un aidant aimant son proche ne peut que bien faire.

La culpabilité de s’être énervé.

 

Je ne vous raconte même pas le nombre de fois que je me suis mise la rate au court-bouillon à cause des nerfs qui lâchent, et de nombreux aidants que j’accompagne au quotidien vivent la même chose.

Ce n’est pas évident d’être zen en permanence et accompagner un proche atteint de troubles neurocognitifs, c’est un peu comme lorsque l’on s’énerve sur un enfant en bas âge, dans les deux cas, ils ne comprennent pas ce qui nous a mis en boule. Du coup, cela leur fait peur et cela les stresse inutilement et on culpabilise encore plus en se disant que cela ne doit plus arriver.

Il faut faire attention au nombre de fois que l’on s’énerve contre un proche, car si cela revient trop souvent, c’est peut-être un début de burn-out de l’aidant et cela peut être dangereux pour votre proche mais aussi pour vous. Ce n’est pas parce que vous vous êtes énervé que vous êtes un bourreau.

La culpabilité de la promesse non tenue :

Voilà, une culpabilité très courante. Lorsque le diagnostic de perte d’autonomie ou de maladie neurodégénérative évolutive tombe, on promet à notre proche ce que nous parait faisable à ce moment précis. Exemple le plus courant : non, je ne te mettrais jamais en EHPAD.

Le souci c’est que l’on ne comprend pas toujours tous les enjeux que cela comporte : la vie familiale et professionnelle de l’aidant voir parfois médicale et les besoins spécifiques de votre proche à cet instant T, sans hélas ! Pouvoir être certain de ses besoins dans le temps.

Alors, oui, on change d’avis et on trahit notre promesse et la culpabilité nous tombe dessus. Pourtant, il suffit parfois de discuter et montrer concrètement à notre proche, tout ce que vous faites pour lui et qu’émotionnellement vous ne tenez plus le coup. Votre proche ne veut pas mettre votre santé en danger, il n’est pas conscient de toutes les petites choses qu’il vous demande. D’ailleurs, à l’impossible nul n’est tenu.

La culpabilité d’avoir honte de son proche 

Lorsque l’on est aidant, on peut être terrifié par les troubles du comportement de notre proche, car on a peur du jugement et parfois même c’est notre pudeur qui est atteinte. On choisit à regret de ne plus sortir avec notre proche, mais les gens jugent sans savoir. Cela ne signifie pas que vous êtes un mauvais aidant pour autant bien que le maintien social réduise le déclin cognitif.

Au quel cas, pensez différemment. Prenez des lieux moins fréquentés à certains horaires. Au restaurant, demandez une table intimiste. Vous pouvez aussi parfaitement demander de la finger food comme cela aucun jugement de votre proche.

La culpabilité d’aller bien

 

Face aux difficultés d’un proche, on peut se sentir coupable d’être soi-même bien-portant. Je me suis souvent dit lorsque j’étais jeune aidante et même après : pourquoi tu irais faire des choses plaisantes pour toi alors qu’eux ne peuvent pas le faire ? Du coup, je ne faisais rien, car j’avais mauvaise conscience.

Avant de me réorienter dans le médical, je ne racontais jamais non plus les trucs chouettes qui m’arrivaient à mes parents. Je culpabilisais en me disant qu’ils ne pouvaient plus vivre des événements heureux. C’est vrai que cela pouvait leur donner envie, mais penser à autre chose et voir que je vivais aussi pour moi, leur aurait fait du bien. J’ai mis des années à comprendre cela.

La culpabilité, un cercle vicieux. 

Lorsque l’on tombe dans la culpabilité à répétition cela impacte tout le monde qui cogite autour de vous. Vous risquez de devenir désagréable, voir agressif et vous continuer votre tour dans le manège coupable.

De plus, dans votre envie de toujours être plus parfait, vous allez vous retrouver faire des choses que vous ne pouvez plus contrôler ou pire prendre des risques et faire des choses auxquelles vous n’êtes pas formés. Et c’est sans compter le fait que vous allez devenir maltraitant sans le vouloir.

 

LES EFFETS NÉFASTES DE LA CULPABILITÉ

 

– L’usure morale : la culpabilité nous fait ruminer, tourner en rond mentalement, dépenser de l’énergie inutilement.

– L’autopunition : on peut en arriver à se priver de certains plaisirs, ou se flageller mentalement d’être une mauvaise personne.

– L’usure physique : la culpabilité contribue à notre épuisement, lorsqu’elle nous pousse à en faire toujours plus pour atténuer notre sentiment de faute

A chaque retour au commencement, la charge et l’épuisement sont de plus en plus importants.

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II- COMMENT SORTIR DU CERCLE VICIEUX DE LA CULPABILITÉ ?

Je vais être honnête tout de suite, je n’ai pas de recettes miracles. D’ailleurs, je fais partie des personnes qui sont extrêmement sévères envers elle-même et j’étais déjà comme cela bien avant de m’occuper de mes parents. Le seul moyen que j’ai trouvé me concernant c’est un travail sur moi-même et je dois le refaire régulièrement, car je râle sur moi-même régulièrement.

 

Franchement, quand vous réfléchissez concrètement à tout ce que vous faites pour votre proche, c’est déjà une charge colossale que vous supportez, alors culpabilisez ne sert à rien. Couchez-vous en vous disant que vous avez fait de votre mieux pour aujourd’hui.

 

Sinon, voici quelques raisons pour arrêter de vous sentir coupable

 

Raison N°1 : c’est très difficile de prendre soin d’une personne en perte d’autonomie. C’est un véritable travail, et on vous n’a rien demandé, cela vous est tombé dessus. C’est toute une organisation et des gestes techniques à acquérir, sans compter la gestion des émotions que cela soit les vôtres ou celles de votre proche.

 

Raison N°2 : un bon aidant est un aidant en bonne santé. Alors oui, sans aide extérieur, un jour on manque de sommeil, car on reste en super-vigilance. On s’interdit un sommeil réparateur et de qualité. Il ne faut pas. Si un jour vous ne vous sentez pas en forme pour aller voir votre proche et bien reporter. Cela ne signifie pas que vous l’aimez moins, mais qu’au contraire vous voulez pouvoir profiter au maximum de lui dans les meilleures conditions.

 

Raison N°3 : Un aidant stressé devient maltraitant plus facilement. Devoir gérer des emplois du temps multiples, plus votre boulot d’aidant sans compter tout ce que vous ne pouvez pas contrôler comme par exemple une mauvaise journée au bureau, une grève des transports, le petit rhume qui survient chez votre enfant, les sautes d’humeur de votre proche, il y a de quoi être stressé c’est parfaitement légitime.

Alors oui, n’hésitez pas à prendre du temps pour décompresser des professionnels ou des associations peuvent prendre le relais. Votre monde ne va pas s’écrouler parce que vous vous reposez.

 

Raison N°4 : On inverse les rôles. Faites preuve d’un peu d’imagination et imaginez des rôles inversés. Pensez-vous que vous accepteriez que votre proche s’inflige ce que vous supportez ? Accepteriez-vous qu’il mette sa vie entre parenthèse  et que son monde cogite uniquement autour de vous ?

 

Raison N°5 : Comprendre la cause. Vous avez craqué, vous vous en voulez. Je vous pose d’essayer autre chose à savoir comprendre pourquoi cela est arrivé.

 

Par exemple Pourquoi me suis-je énervé contre lui ?

 

Exemples de réponses :

parce que je suis épuisé

parce que j’ai besoin de vivre aussi ma propre vie

parce que je n’arrive pas à comprendre ses besoins.

 

Remarque : le but n’est pas de vous juger, mais d’accueillir vos émotions, sans critique.

 

Raison N°6 : On cherche les compromis pour satisfaire votre proche et aussi vous-même.

Le but va être de faire un réajustement entre votre besoin d’aider l’autre et votre besoin de repos. Voici une petite liste de questions pouvant vous aiguiller

 

De quoi mon proche a-t-il besoin ?

Suis-je la seule personne pouvant répondre à ce besoin ?

Que peut-il faire seul ?

Que puis-je confier à d’autres personnes (professionnels ou proches) ?

Puis-je l’aider d’une autre manière ?

 

Raison N°7 : Je ne suis pas tout seul. Il existe de nombreuses aides financières et humaines pour que l’aidant puisse déléguer certaines tâches à des professionnels. Si elles sont si nombreuses et variées, c’est parce que les professionnels savent à quel point le rôle d’aidant est intense souvent les professionnels ont été aidant de nombreuses années, c’est mon cas.

Vos souvenirs avec votre proche ne doivent pas devenir le souvenir d’années d’épuisement et de souffrance. Ce n’est pas parce que vous sollicitez du soutien que vous devenez moins respectable.

Alzy récapitule pour vous :

– Vous n’êtes pas coupable de ne pas pouvoir faire au-delà de votre mieux

– La culpabilité vous fragilise, et peut abîmer la relation avec votre proche

 

– Le sentiment de culpabilité est très courant. N’hésitez pas à échanger sur le sujet que cela soit avec un professionnel, une association, des amis ou d’autres membres de votre famille

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Pourquoi mon proche senior a souvent froid ?

POURQUOI MON PROCHE SENIOR A SOUVENT FROID ?

soutien affectif fin de vie

Il vous ait déjà probablement arrivé que votre proche atteint de trouble neurocognitifs vous dise qu’il a très froid alors qu’il fait chaud. Peut-être, même qu’il s’est déjà plaint d’être gelé alors qu’il transpirait.

 

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (ou apparentées) à un stade moyen ou avancé ont souvent froid. Cela dit, c’est aussi assez courant chez les seniors en général. La question à se poser est plutôt pourquoi votre proche a froid ? Quels sont les risques engendrés par le froid ? Et comment pouvez-vous l’aider à se réchauffer ?

I – POURQUOI MON PROCHE A SOUVENT FROID ?

 

 

CAUSES NATURELLES ET PATHOLOGIQUES

Plus nous vieillissons, plus notre organisme peine à s’adapter au froid, car c’est l’ensemble de l’organisme qui prend de l’âge.

Tout d’abord, l’hypothalamus régule la température corporelle, mais avec l’âge elle devient moins performante et donc cela engendre des dysfonctionnements.

Ensuite, la vasoconstriction (diminution du calibre des vaisseaux sanguins par contraction de leurs cellules musculaires) s’altère aussi et il est plus difficile de garder le sang près des organes vitaux, d’où les extrémités des membres qui sont froides chez beaucoup de seniors.

Il y a également la perte de masse musculaire et graisseuse (sarcopénie) qui diminue alors qu’elle joue un rôle de protection contre le froid.

On peut aussi noter des causes pathologiques comme les troubles cardiovasculaires, l’hypothyroïdie et toutes les maladies qui affectent la mobilité comme : l’arthrose, les rhumatismes ou encore la paralysie à la suite d’un AVC.

Dernier facteur possible, un souci d’hygiène de vie due à la déshydratation. Une bonne hydratation permet une meilleure circulation sanguine et donc un bon maintien de la température corporelle.

Remarque : on peut aussi prendre en compte la prise de certains médicaments (les antihypertenseurs, les antipsychotiques, les benzodiazépines…), la consommation d’alcool, et évidemment les vêtements non adaptés, le dysfonctionnement de chauffage ou sa diminution pour des raisons économiques et le manque d’activité physique.

En général, la température basale corporelle oscille entre 36,5° et 37°, chez un senior elle tourne en moyenne à 36°. Ils ne ressentent pas le froid de la même manière malgré ce tout petit décalage. Le corps va donc pomper le sang des extrémités pour protéger les organes vitaux d’où la sensation de froid et mettre un pull ne changera rien vu que c’est les mains et les jambes jusqu’aux pieds qu’il faut réchauffer.

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II- QUELS SONT LES RISQUES ENGENDRÉS PAR LE FROID ?

Même si en principe le froid est bon pour la santé comme on dit, il peut quand même poser quelques désagréments qui peuvent devenir graves.

Il faut donc savoir que le froid augmente la pression artérielle  et peut entraîner des troubles cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral…) puisque votre cœur va tenter de protéger les organes vitaux, il va donc pomper plus vite.

Le froid impacte les maladies respiratoires tels que l’asthme, la bronchite chronique ou l’emphysème et peut provoquer des hospitalisations.

Le froid rend plus difficile la lutte contre les virus et bactéries. Il faut savoir qu’une différence de température de 5° pendant un quart d’heure entraine une baisse de 42 % des défenses des muqueuses nasales.

Le froid provoque des engelures (rougeurs similaires à des brûlures) et ces dernières sont localisées surtout au niveau des extrémités. C’est très douloureux et peut créer des engourdissements et par conséquent cela augmente le risque de chutes.

Conséquence la plus grave du froid : l’hypothermie. La température basale d’un senior est déjà plus basse que la normale. Il n’y a qu’un seul degré entre un début d’hypothermie et leur température corporelle.

 

POURQUOI IL EST IMPORTANT DE LUTTER CONTRE LE FROID CHEZ VOTRE PROCHE ALZHEIMER ?

 

Tout d’abord pour une question de bien-être et de confort. Personne n’aime avoir froid en permanence et cela affecterait son moral, la fatigue et donc sa santé. Votre proche vivant avec la maladie ayant des soucis de communication avec vous se sentira mal et comme il ne parviendra pas à vous en donner la raison, il aura des troubles du comportement pour tenter de se faire comprendre.

Certes, la chaleur peut être très dangereuse pour un senior, mais le froid aussi. Par exemple votre proche ayant froid peut se recroqueviller pour lutter contre ce dernier, et cette posture peut provoquer des chutes. De plus, à force de serrer ses mains, il peut avoir des contractures et il aura mal lorsqu’il les ouvrira.

III – COMMENT DÉCELER L’HYPOTHERMIE CHEZ UN SENIOR ?

 

Il y a quelques signes qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille :

Dans les premiers temps, la peau de votre proche est froide, les extrémités des doigts et les lèvres sont bleutées. Il y a également une baisse de vivacité, une légère confusion, la parole est également affectée. Il est aussi possible que la personne ne tremble pas donc n’attendez pas forcément ce facteur pour agir.

En cas de doute, appelez immédiatement le SAMU. Mettez votre proche au chaud, couvrez-le et faites-lui boire des boissons chaudes. L’hypothermie est une urgence médicale.

IV- COMMENT AIDER MON PROCHE À SE RÉCHAUFFER ?

Prendre rendez-vous chez le médecin

Oui, il est courant que les seniors ou les personnes vivant avec une maladie neurodégénérative aient froids, mais cela peut aussi cacher une pathologie pas encore décelée alors autant faire un bilan complet. Le médecin vérifiera la circulation sanguine, les carences alimentaires ou les effets secondaires médicamenteux.

 

Prendre ses mains dans les vôtres

Parfois, sentir la chaleur de vos mains sur les siennes suffiront à le réchauffer. Et puis, c’est un toucher d’amour et de tendresse, cela fait du bien. Vous pouvez aussi lui donner une boisson chaude, tenir la tasse entre ses mains pourra également le réchauffer, bien que cela soit que temporaire.

 

Bouger son corps

L’activité physique aide l’organisme à se réchauffer. Il est important de se mouvoir tous les jours. Même quelques mouvements simples pratiqués à la maison auront leur utilité. Habillés correctement et avec des gants, laissez libres vos bras et faites en sorte de les balancer régulièrement. Ces mouvements simples permettent d’améliorer la circulation du sang et ainsi de produire naturellement de la chaleur corporelle. Grâce à ce truc tout simple, fini les doigts engourdis par le froid ! Oubliez les mains dans les poches en permanence.

A défaut d’une petite marche, proposez à votre proche de remuer régulièrement les orteils ou de serrer une balle anti-stress, cela favorisera sa circulation sanguine.

 

Une bouillotte

Plusieurs choix s’offre à vous :

 

– la simple chaufferette à mains, (celle que vous glisser dans vos poches de manteau en période froid)

 

– la bouillotte classique remplie de graines de lin qui se chauffe au micro-onde. Attention au temps de chauffe cela peut être très chaud, cependant c’est moins dur et moins dangereux à manipuler que de l’eau pour remplir la bouillotte.

 

– la bouillotte chauffe-pieds qui fonctionne sur le même principe que la classique. Cette dernière possède dans son revêtement un emplacement pour glisser vos pieds.

 

Les chaussons chauffants

Il existe une gamme de chaussons qui passent au micro-onde et maintiennent la chaleur assez longtemps. Si vous optez pour ceux en graine de lin, ne marchez pas avec, ce n’est pas stable et cela n’est pas agréable de sentir les petites graines sous la plante des pieds.

 

Le linge chaud

Vous pouvez opter pour un linge sortant du sèche-linge ou un linge humide que vous avez passé au micro-onde (testez-le sur vous-même avant) la peau de votre proche est très fine.

 

La couverture chauffante ou la couvermanche

Il existe des couvertures chauffantes électriques ou la couvertmanche qui est un plaid à fermeture éclair qui englobe l’ensemble du corps et qui est muni de manches pour le passage des bras. Cela ressemble à une gigoteuse taille adulte. Mais elles sont peu pratiques.

 

Des bonnes chaussettes et des chaussons fourrés

Avez-vous remarqué que 95% des seniors, surtout les femmes, ne portent jamais de chaussettes ? Elles se contentent de bas. Difficile de ne pas avoir froid dans de telles conditions. Optez pour des chaussettes doublées en polaire, laine de mouton ou encore des chaussettes thermiques.

Et pour les plus frileux pensez aux chaussettes conçues pour le ski, ou les chaussons chaussettes qui a des antidérapants sur la semelle.

Il existe aussi les chaussettes auto-chauffantes avec des billes de tourmaline, mais il faut supporter le petit côté réflexologie plantaire et donc ce n’est pas adapté pour tout le monde.

 

Une alimentation équilibrée

Elle est indispensable pour avoir un bon métabolisme. Les repas doivent être de préférence chauds Une bonne hydratation (8 à 10 verres par jours) est également cruciale. L’alcool ne réchauffe pas contrairement aux idées reçues.

Il existe aussi des aliments et des épices qui augmentent la température corporelle naturellement comme : la soupe, le piment, le poivre, l’ail, les champignons, le fromage à raclette, la moutarde, la cannelle, le potiron, les plats mijotés, les fruits de mer, le gingembre, le pain d’épice ou encore les flocons d’avoine.

Passez les fenêtres de la maison en mode hiver

Peu de personnes connaissent cette astuce, mais quasiment toutes les fenêtres actuelles en PVC ont un mode hiver et pour faire ce petit réglage vous avez besoin que d’un tournevis.

Une température adéquate

La température idéale d’un logement doit se situer entre 19 et 22. Essayez de maintenir une température constante de 20°. Ps : oui, je sais que la loi a dit 19°, mais c’est trop juste pour un senior.

Je vous rappelle est qu’il est formellement interdit d’utiliser des chauffages à combustion (pétrole), car ils entraînent des émanations d’oxyde de carbone susceptible de causer une perte de connaissance.

Des vêtements confortables et adaptés pour l’hiver 

Privilégiez certaines matières comme : la laine mérinos, le mohair, l’alpaga, le cachemire, la soie, le velours, le duvet, le polyester technique, la viscose, la flanelle ou encore le polaire.

Attention certaines matières ne supportent pas le nettoyage industriel.

De plus, adoptez la technique de l’oignon soit plusieurs couches de vêtements. Grâce à ces différentes épaisseurs, des couches d’air se forment entre les vêtements avec pour effet d’isoler du froid. C’est encore plus efficace si vous optez pour des textiles en coton ou composés d’autres matières qui absorbent la transpiration, car la sueur a pour effet de refroidir la peau surtout pour ceux qui touchent votre peau en premier.

Chaussettes de nuit et draps adaptés

N’oubliez pas d’adapter les vêtements de nuit à la température hivernale, ne faites pas l’impasse sur les chaussettes avec antidérapants et utiliser des draps en flanelle qui gardent mieux la chaleur

Alzy récapitule pour vous :

– Il est très important de garder à l’esprit que la température basale d’un senior est plus basse que celles des adultes, il est donc plus sujet au froid.

– En cas de plainte constante de votre proche, demandez au médecin traitant de faire un petit bilan de santé afin d’écarter toutes les maladies sous-jacentes

– Il existe de nombreuses astuces pour maintenir votre proche au chaud.

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Qu’est-ce que la démence sénile ?

QU’EST-CE QUE LA DÉMENCE SÉNILE ?

soutien affectif fin de vie

Bien que je n’apprécie pas du tout ce terme, je vais quand même vous en parler. Cependant, je vous précise que je ne l’utilise pas dans mes accompagnements au quotidien des aidants tout simplement parce que cela n’a pas de sens réel pour eux, qui préfèrent définir les troubles neurocognitifs de leurs proches directement par le nom de la maladie, ce que je trouve parfaitement normal.

Des aidants me questionnent sur la définition du terme de démence ou démence sénile, les symptômes qui lui sont associés, comment la reconnaître ?, est-ce que leur proche en est conscient ? Et comment bien accompagner leur proche au quotidien, donc je vais répondre à l’ensemble de ces questions.

I – QU’EST-CE QUE LA DÉMENCE SÉNILE ?

 

 

DÉFINITION

La démence est un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement, du langage, de l’apprentissage, de l’orientation et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes. On retrouve aussi des troubles émotionnels.

Remarque : c’est un processus de vieillissement pathologique et non un processus de vieillissement normal comme on l’a longtemps pensé.

 

Les spécialistes supposent qu’environ la moitié des cas de démence dans le monde sont liés à des facteurs de risques liés au mode de vie : cigarette, manque d’activité physique, alimentation non saine, surpoids, diabète, hypertension et la consommation d’alcool, drogues…

 

LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉMENCES

– La démence dégénérative où l’on retrouve :

D’une part la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées dues à une atrophie cérébrale et d’autre part les démences vasculaires liées à un accident.

la démence secondaire que l’on nomme aussi le syndrome confusionnel

Dans ce cas, il s’agit d’une confusion entraînée par un autre facteur comme par exemple : les effets secondaires médicamenteux, l’infection urinaire, l’alcool, les drogues, la déshydratation, la dépression, les problèmes de thyroïde ….

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II- QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE LA DÉMENCE ?

Voici une liste des symptômes que l’on rencontre généralement :

 – La perte de mémoire, le mauvais jugement et la confusion

– Des difficultés à parler, à comprendre et à exprimer des pensées, ou à lire et à écrire 

– L’errance et la tendance à se perdre dans un quartier familier 

– La difficulté à tenir un budget et à payer les factures 

– Les questions répétitives

– L’utilisation de mots inhabituels pour désigner des objets familiers 

– Des délais d’accomplissement qui s’allongent pour effectuer des tâches de la vie quotidienne 

– Une perte d’intérêt pour les activités ou les événements quotidiens normaux 

– Des hallucinations, des délires ou de la paranoïa 

– Un manque d’empathie 

– Des troubles du sommeil 

– La perte d’équilibre, de mauvaise coordination et de troubles moteurs 

– Des troubles du comportement

 NB: le type de symptômes dépend de la maladie qui touche la personne atteinte. Par exemple dans le cadre de la maladie d’Alzheimer cela sera les troubles de mémoire qui seront dominants alors que dans la maladie à corps de Lewy cela sera les hallucinations.

 Il existe aussi ce qu’on appelle la démence mixte qui correspond à la maladie d’Alzheimer sur laquelle s’est greffée une démence vasculaire.

III – MON PROCHE EST-IL CONSCIENT DE SA MALADIE ?

 

La démence n’est pas toujours facile à détecter surtout en début de stade. Et pour beaucoup de personnes (j’ai moi-même fait l’erreur au début de mon parcours d’aidante) je pensais que ce que je remarquais était un signe normal de vieillissement. Ce qui m’a fait changer d’avis c’était la fréquence des situations et j’ai du bataillé un petit peu pour que mes parents acceptent de faire les examens, mais j’ai réussi.

 

Dans les signes qui peuvent mettre la puce à l’oreille, on peut trouver plusieurs éléments parmi lesquels :

 

– Le refus à la participation d’une activité

Ma mère adorait les jeux de société. Puis, elle est entrée dans une phase de répétition de : « non, je n’ai pas envie. Tu verras quand tu auras mon âge. » Jusqu’au jour où elle a fait des erreurs dans l’addition de la liste de courses et elle a fondu en larmes quand je lui ai fait gentiment remarquer. Elle m’a répondu : « mon cerveau a un truc qui ne tourne pas rond, c’est pour cela que j’utilise l’excuse je n’ai plus 20 ans »

 

– Le / la conjointe ou un des enfants sert d’alibi

Quand une personne qu’on aime a des difficultés à faire quelque chose qu’elle faisait parfaitement avant, il arrive que quelqu’un d’autre finisse la tâche à exécuter afin que l’on ne perçoive rien. Et on trouve souvent des excuses pour expliquer nos gestes comme : je n’avais rien d’autre à faire, ou comme ça il peut faire autre chose de plus intéressant.

 

– Le déni du trouble chez votre proche

C’est très difficile d’admettre que quelque chose ne va pas. Donc, le nier ou rejeter la faute sur autrui est normal. Je me souviens d’une conversation avec ma mère où lorsque le diagnostic a été posé m’a regardé pleine de peur dans le regard en me disant : il va falloir que je quitte ma maison maintenant ? Mais c’est toute ma vie cet endroit.

Je l’ai rassuré et j’ai accompagné ma mère à son domicile jusqu’à son décès. C’était dur et j’étais très jeune au commencement, mais je ne regrette rien, car si aujourd’hui je fais de mon métier l’accompagnement aux aidants et aux professionnels, c’est grâce à tout ce que j’ai vécu.

 

– L’anosognosie

Contrairement au déni qui est un moyen de défense psychologique naturel, l’anosognosie est une maladie qui correspond à une absence de conscience de la maladie. Elle touche environ 80% des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer.

 

– Votre propre déni

Parfois, lorsque l’on est aidant, on préfère se voiler la face. Il est difficile de se dire que malgré tous nos bons soins quotidiens, on ne peut plus assumer tout seul cette responsabilité et qu’on va devoir la partager avec des professionnels qualifiés. Il est difficile d’admettre que notre proche est différent en raison de la maladie et c’est sans compter le sentiment d’injustice.

De plus, on peut créer des conflits avec l’entourage qui lui n’est peut-être pas dans le déni et ce climat est malsain pour votre proche, car il va provoquer des troubles du comportement

 

– Le refus d’assistance des professionnels

Parfois, la personne vivant avec la démence va refuser catégoriquement que quelqu’un d’autre que son/sa conjointe ou un enfant de la famille s’occupe de lui. Je peux comprendre cette envie, car oui au départ quand on est aidant on peut gérer le quotidien, mais la maladie progressant, le quotidien devient de plus en plus dur à gérer et la santé de l’aidant en prend un sacré coup. Et en ce qui concerne votre proche, je vous donne dans cet article les différentes causes possibles de son refus.

 

– Une possible solitude

Lorsqu’on est un aidant dans le déni, voir notre proche décliner peut être extrêmement difficile et on peut, la mort dans l’âme bien sûr, espacer nos visites avec lui. Or, il a été prouvé scientifiquement que le maintien du lien social ralentit le déclin cognitif. Cette solution est donc à bannir. S’il est difficile pour vous d’accepter cette situation n’hésitez pas à me contacter ou à rejoindre des groupes d’aidants qui vous épauleront.

 

IV- COMMENT BIEN ACCOMPAGNER MON PROCHE AU QUOTIDIEN ?

Voici quelques conseils judicieux pour accompagner votre proche le plus sereinement possible

 

  • Informez-vous sur sa maladie

Plus vous saurez à quoi vous attendre, plus cela sera facile pour vous pour comprendre les défis quotidiens que vous aurez à relever et comprendre les défis de votre proche.

 

  • Soyez réaliste envers votre proche

Certes, votre proche savait faire toute une tâche, mais désormais il va falloir penser à adapter le quotidien à ses capacités préservées et faire des ajustements au fil de la progression de la maladie. Évitez de le mettre en échec sinon, il finira par ne plus vouloir s’engager dans quoi que ce soit.

 

  • Pensez à le stimuler

Je sais que l’emploi du temps est déjà compliqué à gérer surtout lorsqu’on est un aidant qui a aussi un travail et une vie de famille. Cependant, essayez de mettre 1 h par semaine de stimulation dans le planning. Pensez également au physique. Il n’y a pas que la cognition à prendre en compte. Par exemple, une bonne condition physique permet de maintenir l’équilibre et éviter les chutes.

 

  • Voyez le tel qu’il ou elle est à l’instant présent

Je comprends que cela soit difficile de se dire que votre proche change que cela soit dans son autonomie, son écoute ou sa personnalité, mais il en demeure pas moins votre proche que vous aimez et il a besoin de vous. Ce que la maladie prend, elle ne le rend pas. Par contre, en vous basant sur ce qu’il sait toujours faire, il reste autonome et se sent valorisé. Sa qualité de vie doit demeurer au plus proche de ses habitudes.

 

  • Votre vie personnelle ne doit pas être sacrifiée

Je ne vous juge absolument pas, je l’ai fait jusqu’à m’enfermer dans une routine ou il n’existait que mes parents. Et j’ai tout perdu : amis, amour, loisirs, travail et aussi ma santé. Je vous demande juste d’être doux envers vous-même et de ne pas oublier que votre proche n’est pas le centre de votre monde. Il faut aussi prendre du temps pour vous-même et votre propre foyer.

Ps : n’agissez pas non plus comme un professionnel de santé en bloquant toutes vos émotions, ce n’est pas bon pour votre santé mentale. ( ps : je ne dis pas que les professionnels n’ont pas de cœur, j’en suis une) Vous êtes un membre de la famille, pas un étranger. Restez un aidant aimant qui est heureux des petites choses comme un sourire, de la tendresse ou un simple merci que votre proche pourrait vous offrir.

 

  • Ne cherchez pas à le contredire

Si votre proche se trompe en racontant un souvenir, ne lui faites pas remarquer, car ce n’est pas important en soit. De plus, il risque de se braquer en vous disant qu’il n’est pas « fou » et qu’il sait parfaitement ce qu’il a vécu. Et mettez-vous à sa place, c’est très dur d’admettre qu’on a perdu un souvenir si précieux à notre cœur.

 

  • Mettez en place des routines

Ancrez votre poche dans le temps et l’espace lui permettra de mémoriser des informations et maintiendra son autonomie. Vous êtes un aidant qui doit faciliter son quotidien, mais ne faites pas à sa place qu’il peut faire seul. Toutes les étapes qu’il est apte à faire dans une tâche, il doit continuer à les faire. La méthode Montessori pour les seniors repose sur « Aide-moi à faire seul » Votre proche doit se sentir utile. L’important n’est pas que cela soit aussi parfait que si vous l’aviez fait à sa place

 

  • Soyez réaliste envers vous-même

Quand il s’agit d’un proche notamment de nos parents, en tant qu’aidant on a tendance à vouloir les surprotéger. On veut absolument leur offrir tout ce qu’ils ont pu faire pour nous et c’est normal. Excepté que là, il y a une maladie neuroévolutive en plus comme facteur et même si vous êtes un super aidant, il va arriver un moment où il y aura des choses que vous ne pourrez plus faire. D’ailleurs, avez-vous vraiment envie de faire tout ce que vous faites pour votre proche ? Peut-être que vous faites certaines tâches à contrecœur en disant : il faut bien, personne ne le fera à ma place. Êtes-vous certain qu’il n’existe vraiment aucune autre solution ?

 

  • On demande de l’aide

Vous allez me dire, mais je veux bien, mais qui va prendre soin de mon proche si je m’absente. Je vais vous paraître dure, mais vous n’êtes pas irremplaçable lorsqu’il s’agit de gestes techniques. Beaucoup de tâches peuvent être faites par quelqu’un d’autre : courses, préparer et donner le repas, ménage, hygiène, traitement, papier administratifs…

Supposons, deux minutes que vous pouvez calculer le temps que cela vous prend par semaine d’effectuer tout cela, et que ce temps désormais ou appartient, cela ne serait pas chouette ?

 

Finalement, que votre proche tente ou non de cacher sa maladie, vous pouvez suspecter une démence si vous constatez qu’il a des difficultés avec les actes du quotidien et ses différentes responsabilités, une fois toutes les autres causes écartées. En de doute, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin traitant.

Alzy récapitule pour vous :

– La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées font partie de ce qu’on appelle les démences

– La démence sénile n’est pas un vieillissement naturel, mais un vieillissement pathologique

– Il est important que faire poser un diagnostic en cas de doute.

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