Pourquoi mon proche répète toujours les mêmes questions ?

POURQUOI MON PROCHE RÉPÈTE TOUJOURS LES MÊMES QUESTIONS ?

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Cela fait partie des situations courantes auxquelles doivent faire face les aidants ou les professionnelles à savoir : les questions répétitives ou persévérance. Cela peut être lassant de devoir répéter cent fois.

Parfois, nous faisons comme ci nous n’avons pas entendu, nous ignorons la demande ou bien on finit par répondre sèchement et la personne atteinte de troubles neurocognitifs ne nous comprend pas et la boucle continue.

La question primordiale à se poser est plutôt pourquoi cela se produit et comment réagir pour ne pas craquer face à la boucle répétitive.

I-POURQUOI VOTRE PROCHE POSE DES QUESTIONS RÉPÉTITIVES ?

 

 

Tout d’abord, mettons une petite chose au point : votre proche ne fait pas cela pour vous rendre la vie impossible et vous faire sortir de vos gonds. Il ne sait tout simplement pas si c’est la première fois qu’il vous pose la dite question ou si c’est la trentième fois de la journée. Il faut également faire la part des choses entre les questions classiques et les répétitives, car elles ne signifient pas la même chose.

 

Par exemple si votre proche vous demande où est votre enfant quand vous venez le voir, cela sera différent de s’il vous demande plusieurs fois lors de votre rencontre si vous êtes l’infirmier.

Dans le premier cas, votre proche est simplement surpris de vous voir seul.

 

Les questionnements répétitifs expriment de l’angoisse. On reconnaît ces questions par le fait que la réponse importe peu. Quoi que vous disiez, votre proche posera la question à nouveau. Il n’y a pas de bonne réponse.

 

Votre proche vivant avec des troubles neurocognitifs sera de moins en moins à l’aise dans l’expression orale et ses émotions au fur et à mesure de la progression de la maladie. Ainsi, certaines questions peuvent prêter à plusieurs interprétations.

 

Prenons un exemple concret : «  Tu rentres quand ? »

 

Au-delà de l’interprétation littérale cela peut vouloir dire :

 

J’ai peur tout seul :

 

La maladie faisant qu’il confond le temps et l’espace, votre proche peut penser qu’il n’est pas chez lui et que vous le laissez chez un étranger.

Si c’est souvent vous qui répondez au téléphone, peut-être qu’il angoisse à l’idée de devoir répondre, car la communication est difficile pour lui.

Il peut également recevoir de la visite pendant votre absence et ne pas reconnaître la personne qui vient le voir et donc se sentir honteux de l’avoir oublié ou même pensé que ce visiteur est une personne mal intentionnée.

 

Est-ce que tu vas revenir ?:

Bien que votre proche vive avec la maladie, il a conscience que son entourage social rétréci de plus en plus. Cela peut être angoissant.

Si le stade de votre proche n’est pas trop avancé, il peut penser que vous partez, car il devient une charge pour vous.

Si le stade est plus sévère, votre proche peut vous considérer comme son dernier repère et donc cela est normal qu’il s’accroche, car il ne veut pas vous perdre.

 

Est-ce que je peux encore compter sur toi pour … ?

La perte d’autonomie grandissante, votre proche se rend compte qu’il a de plus en plus besoin de vous, par exemple pour manger. Et dans ce cas-là, «  tu rentres quand » signifie seras-tu rentré pour me faire à manger ?

 

Je ressens de l’inconfort

Parfois, la réponse peut être aussi complètement différente de la question posée. Votre proche ayant du mal à analyser ce qui se passe en lui et à le formuler pour se faire comprendre, il peut utiliser cette phrase pour vous dire qu’il souffre de troubles digestifs ou ne se sent pas en forme, par exemple.

 

Parmi les autres causes possibles de la persévérance on peut aussi citer : la sous ou sur-stimulation qui peut se traduire parfois par des gestes répétitifs.

 

Remarque : ce ne sont pas les seules explications possibles, car cela dépend de la personne touchée par la maladie et aussi de sa vie. Les questions répétitives viennent du fait que votre proche parvient à formuler cette phrase plus facilement que les autres, car son cerveau est entrainé et qu’il vient de prononcer cette phrase, même s’il en est pas conscient. Son cerveau fonctionne un peu comme une voiture qui a calée et pour régler le problème il utilise la question répétitive comme démarreur.

 

Pour pourvoir comprendre le besoin de votre proche, il vous faudra analyser son comportement et faire preuve d’un grand sens de l’observation et de la déduction. Vous êtes une sorte de Sherlock Holmes. Évidemment, il va vous falloir tester un certain nombre d’hypothèse, vous n’aurez peut-être pas la bonne solution dès le début. Pour vous aider, je vous ai fait une petite vidéo sur comment analyser un comportement.

 

N’oubliez pas non plus d’analyser le comportement non verbal de votre proche. Si la cause peut être une douleur éventuelle.

 

II- COMMENT RÉAGIR EN FACE DES QUESTIONS RÉPÉTITIVES ?

La maladie neurodégénérative est une maladie de l’oubli et cela inclut la persévérance. En plus, de savoir analyser ce qui déclenche le trouble, je vais vous donner quelques petits conseils.

 

Conseil N 1: restez zen

Je sais que la chose n’est pas facile et que vous vous sentez harcelé, sauf que votre proche lui il n’en a pas conscience. Si vous vous énervez, il ne comprendra pas pourquoi, cela et l’angoissera. L’angoisse génère des troubles du comportement. Par conséquent, la situation se répètera encore et encore.

 

Ps : je ne vous juge en aucun cas, j’ai vécu ce problème très souvent avant de trouver des parades. Avant d’être une professionnelle aux services des aidants et professionnels, j’ai été aidante pendant 20 ans de mes deux parents. Si malgré tout vous craquez, ne culpabilisez pas. Vous êtes humain.

 

Conseil N°2 : communiquer émotionnellement

Essayez toujours de deviner ce que votre proche cherche à exprimer sur le plan émotif plutôt qu’en vous focalisant sur les mots. Il peut être anxieux et lui répondre calmement en le touchant (câlin, prendre la main, caresser la joue) peut suffire à le réassurer.

 

Conseil N 3: soyez bref dans vos réponses

Si vous vous engagez à répondre à votre proche soyez aussi bref que possible. C’est ce qui a tendance à mieux fonctionner, car l’information est rapide et précise.

 

Conseil N°4 : la diversion

Il faut un peu de temps parfois pour devenir expert dans ce conseil, mais il est d’un grand secours. Tentez de distraire votre proche avec quelque chose qu’il aime (musique, collation, album photo…)

Vous pouvez également orienter la discussion sur un autre sujet : souvenir d’enfance, météo, programme télé, lecture, fête à venir…. Lui demandez de vous aider : préparer le repas, plier le linge, ranger la maison, faire le ménage, trier des couverts…

 

Conseil N° 5 : une pause s’impose

Accompagner un proche vivant avec des troubles neurocognitifs, c’est de nombreux défis à relever au quotidien. Il faut aussi jongler avec son emploi du temps professionnel ou sa vie de famille. La charge mentale devient énorme.

Si vous vous sentez craquer, je vous conseille de prendre des petites pauses dans la journée, ne serait-ce que 5 minutes par exemple pour faire de la cohérence cardiaque, ou sortir prendre l’air, ou encore vous répétez des affirmations positives.  

Alzy récapitule pour vous :

– Les questions répétitives sont souvent le signe d’un bouleversement, d’une douleur, d’un stress, ou d’une incompréhension

 

– Analyser la situation qui déclenche les questions répétitives. N’oubliez pas de penser à son histoire de vie : parfois sur les trajets, le souci de votre proche c’est qu’il se pense en retard au travail

 

– Essayez de vous ménager des pauses. Vous faites de votre mieux.

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Quelles sont les causes possibles d’amaigrissement des seniors ?

QUELLES SONT LES CAUSES POSSIBLES D’AMAIGRISSEMENT DES SENIORS ?

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Nous avons tous dans nos connaissances un senior qui mange de moins en moins. La raison qu’ils invoquent est l’absence de faim et qu’ils n’ont plus l’appétit d’ogre de leurs jeunes années.

Cependant, il y a parfois d’autres raisons à la perte de poids. Dans tous les cas, sachez que cela est un motif de consultation médicale, car il peut y avoir un problème de santé sous-jacent.

 

Dans une première partie, je vous donnerais les causes possibles d’amaigrissement. Puis, dans une seconde partie, les conséquences peuvent engendrer l’amaigrissement. Avant de conclure sur quelques conseils pour contrer l’amaigrissement.

I – QUELLES SONT LES CAUSES POSSIBLES DE L’AMAIGRISSEMENT ?

 

 

Les causes possibles de perte de poids sont multiples. En voici une petite liste non exhaustive.

  • L’avancée en âge

Ce n’est pas une excuse inventée par nos ainés lorsqu’on remplit bien leur assiette. Effectivement, avec l’âge ils ont moins faim ce qui lié à une modification de l’organisme.

Cependant, ce qui est une idée reçue c’est le fait que nos ainés ont besoin de moins manger. Leur métabolisme est ralenti et ils ont besoin de plus d’énergie pour faire le même mouvement qu’une personne plus jeune y compris pour lutter contre les maladies et infections.

  • Les médicaments

Les effets secondaires de certains médicaments (comme les analgésiques opioïdes, les antidépresseurs, les antibiotiques, les médicaments contre le diabète de type 2, les médicaments pour le cœur ainsi que certains traitements contre le cancer peuvent entrainer une perte d’appétit lorsqu’ils sont pris avant les repas. Rapprochez-vous de votre médecin traitant si vous contestez ce problème.

  • Des difficultés pour préparer le repas

Préparer un repas c’est sport ! Et avec l’avancée en âge cela peut devenir compliqué. En plus de rester debout parfois longtemps, il faut attraper les ustensiles en hauteur, surveiller la cuisson, préparer les aliments, se souvenir de la recette, aller chercher les aliments dans le réfrigérateur ou même faire avant les courses. Un senior peut vite s’épuiser. Alors, imaginez la même chose si la personne souffre de troubles neurocognitifs(TNC)

  • Des troubles de la mémoire et désorientation

Les personnes souffrant de TNC perdent leurs repères temporels et donc, elles ne savent plus s’il est l’heure de manger ou bien si elles ont déjà mangé ou bien mangé plusieurs repas.

  • Des troubles de la coordination

La coordination est indispensable pour effectuer certains gestes comme par exemple couper, éplucher, émincer, hachés certains aliments et des pathologies (arthrose, rhumatismes, maladie d’Alzheimer…) peuvent rendre difficile les tâches à accomplir pour préparer un repas.

  • Les problèmes dentaires

C’est une raison évidente à laquelle on ne pense pas toujours, mais un souci bucco-dentaire peut empêcher une prise d’alimentation correcte (problèmes gingivaux, dents qui se déchaussent, carie, dentier plus adapté…). Cela peut être aussi des aliments qui deviennent compliqués à mâcher en raison de leur dureté (le pain, les pommes, le chocolat…)

  • Des troubles de la déglutition

Les troubles moteurs, les troubles praxiques, et les troubles cognitifs peuvent entraîner des troubles de la déglutition. La personne peut avaler sans mâcher, oublier de mâcher, ou bien oublier d’avaler du liquide ce qui peut entrainer une fausse route. À partir de là, la personne peut avoir peur de prendre ses repas.

  • La dépression

La dépression chez les seniors existent et elle est souvent mal diagnostiquée. Et bien sûr, les envies diminuant, manger ou avoir le plaisir de manger peut diminuer aussi.

  • L’état de santé

Lorsque l’on est malade, on n’a pas faim. Il faut donc veiller aussi à écarter cette possibilité. D’ailleurs, c’est en général la première qui vient à l’esprit.

  • L’isolement social

Manger seul ou n’avoir aucun lien social dans son quotidien peut entrainer des troubles de l’alimentation. Quel plaisir  peut-on trouver seul en face d’un plateau repas ?

  • La perte de goût et d’appétit

Les seniors souffrant de perte de goût ont une baisse de l’appétit. La perte de goût chez les personnes âgées est un phénomène naturel, lié au vieillissement des organes sensoriels. Il existe cependant différents degrés d’intensité qui peut être amplifié par des causes extérieures, notamment les médicaments.

  • Les problèmes gastriques et digestifs

 

La constipation causée par les effets secondaires médicamenteux ou une mauvaise nutrition altère la sécrétion d’enzymes et cause l’atrophie de la muqueuse gastrique.

 

  • La précarité

 

On y pense pas toujours, mais le coût de la vie augmente et les pensions de retraite ne suivent pas toujours le mouvement, donc les seniors peuvent amenés à sacrifier certains aliments en raison de leurs prix de vente. C’est souvent le cas de la viande rouge ou du poisson.

Remarque : bien que rien ne remplace l’avis médical du médecin traitant, vous pouvez remplir le test MNA de la Haute Autorité de Santé( HAS) si vous pensez que votre proche est en possible situation de dénutrition.

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II- QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE L’AMAIGRISSEMENT ?

Un déséquilibre alimentaire peut devenir gravissime chez un senior. Votre proche peut tomber dans une sarcopénie sévère. Il ne faut jamais prendre à la légère ce phénomène, même si cela peut entraîner quelques remous entre votre proche et vous.

 

La dénutrition peut engendrer :

 

– Une faiblesse générale en raison des carences. Cette faiblesse rend plus fragile et peuvent provoquer des chutes qui vont entrainer une perte d’autonomie précoce.

 

– Le déséquilibre alimentaire peut affecter la marche, la digestion ou des problèmes cutanés tels que les escarres et rendre difficile la cicatrisation en cas de blessure.

 

– Les fausses routes à répétition peuvent créer une anorexie mentale qui se traduit par une perte d’appétit ou l’incapacité à ingérer des aliments ou un refus d’alimentation.

III – CONSEILS POUR LUTTER CONTRE L’AMAIGRISSEMENT

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De simples astuces au quotidien peuvent permettre d’anticiper l’amaigrissement chez un senior et pour cela il faudra agir sur plusieurs facteurs : l’alimentation, l’activité physique et les aides technologiques

 

  • L’alimentation

 

– Il faut veiller à ce que la quantité nécessaire d’aliments soit présente dans le réfrigérateur ou les placards.

 

– Que l’assiette composée est nutritionnellement adaptée.

 

– Le plaisir passe aussi par les yeux : alors essayer de bien présenter en utilisant par exemple des moules, des emporte-pièces, des assiettes colorées.

 

– Vous pouvez également diviser les 3 repas principaux en plusieurs plus petits.

 

– N’oubliez pas les protéines indispensables à chaque repas

 

– Utilisez des épices et des aromates pour relever les goûts de vos plats

 

– Si cela vous prend trop de temps, optez pour le portage de repas à domicile

 

  • Sur le plan physique

 

– On opte pour une activité physique adaptée

– On maintien le lien social au maximum

– On fait de petites promenades pour s’ouvrir l’appétit

 

  • Les aides technologiques

 

Il existe une grande quantité de solutions domotiques qui peuvent aider votre proche. Que cela soit :

 

– Le déplacement de votre proche qui est analysé afin de savoir s’il se rend à la cuisine

– L’enceinte connectée qui lui rappelle l’heure des repas

– Les alarmes sur son téléphone ou votre appel pour lui rappeler qu’il faut manger

– l’accompagnement de son repas par un étudiant infirmier ou aide-soignant

– Ou encore les applications pour smartphone qui permettent de faire la gestion de poids

Alzy récapitule pour vous :

Avec l’âge, une perte de poids d’environ 200 g par an est considérée comme normale. Si celle-ci atteint ou dépasse 10 % en six mois, elle doit faire l’objet d’une prise en charge

 

– Le fait qu’un senior mange moins ne signifie pas que l’apport nutritionnel doit changer, bien au contraire

 

En plus d’agir sur l’alimentation il est indispensable d’avoir une activité physique adaptée pour éviter les chutes et maintenir la masse musculaire

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Comment lutter contre la sarcopénie ?

COMMENT LUTTER CONTRE LA SARCOPÉNIE ?

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Ce terme est peut-être inconnu pour vous, cependant il est fort probable que votre proche soit touché. Ce trouble est encore rarement cité et peu connu pourtant il engendre la perte d’autonomie chez de nombreux seniors. La qualité de vie de nos aînés serait meilleure si ce facteur de perte d’autonomie était mieux pris en charge.

Dans une première partie, je définirais la sarcopénie et comment elle aggrave le risque de dépendance. Puis, dans une seconde partie je vous parlerais du dépistage de la sarcopénie. Et pour conclure, je vous donnerais quelques pistes pour éviter cette dernière.

I – QU’EST-CE QUE LA SARCOPÉNIE ?

 

 

Facteur de perte d’autonomie qui touche 25% des plus de 70 ans et 50% des plus de 80 ans. La sarcopénie est évoquée sous d’autres noms tels que : « affaiblissement lié  à la vieillesse » ou « conséquence de la dénutrition ». La sarcopénie est un véritable problème de santé bien qu’elle soit parfois considérée comme une simple normalité.

DÉFINITION

La sarcopénie est la baisse progressive et généralisée de la masse musculaire(MM), de la force et de la performance physique chez les seniors. On estime que la sarcopénie multiplie le risque d’ostéoporose par 12, celui de chute par 2 et de fracture par 2,7″, résume le Professeur Jean Yves Reginster de l’université de Liège.

À partir de 30 ans, tous les individus perdent 3 à 8% de tissus musculaires tous les 10 ans. Donc, en calculant, nous arrivons à près de 50 % à 80 ans. La faiblesse musculaire se fait sentir à partir de 50 ans.

Remarque : il faut aussi compter dans les chiffres les personnes alitées qui perdent en moyenne presque 2% de MM par jour.

COMMENT LA SARCOPÉNIE AGGRAVE LA DÉPENDANCE ?

Sachant que la sarcopénie entraine la perte de MM et de la force musculaire, les conséquences ne sont pas difficiles à trouver. Au quotidien, nos muscles nous permettent de nous tenir en équilibre, se déplacer, de nous lever, de soulever des charges, de porter nos achats alimentaires, mais aussi à ne pas être essoufflé à chaque mouvement, car vos muscles sont des catalyseurs d’énergie et consomment de l’oxygène. Pensez à votre cœur lors d’une séance de sport par exemple.

En y réfléchissant, moins on a de muscles plus on se fatigue vite. Donc, la personne sarcopénique se fatiguera plus vite. Plus de fatigue entraine moins de mouvement et moins de mouvement plus de sarcopénie. Un vrai cercle vicieux.

Au quotidien les répercussions peuvent être :

– Plus de difficultés à se déplacer

– Plus de difficultés à porter des casseroles ou poêles pour faire à manger

– Plus de difficultés à tenir debout pour se laver ou s’habiller

– Plus de difficultés à aller chercher son courrier et donc gérer les factures

– Plus de difficultés à se lever et donc répondre au téléphone dans les temps

Vous avez probablement déjà entendu les fameuses phrases «  tu verras quand tu auras mon âge » ou le « je n’ai plus 20 ans » De plus, le senior qui perd son autonomie peut en venir à déprimer, car il devient moins actif et ses soucis de déplacement vont impacter ses loisirs.

Nos muscles servant à notre équilibre, le risque de chute s’accentue que cela soit lors d’un déplacement ou juste en se levant d’une chaise. Et là, le côté « petite glissade comme le disent nos seniors » peut être grave : fracture, commotion, entorse, voir décès.

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II- COMMENT REPÉRER LA SARCOPÉNIE CHEZ SON PROCHE ?

Même s’il est « normal » de vieillir, ce n’est pas une raison pour laisser la sarcopénie s’aggraver, car elle est facilement repérable.

 

Voici une petite liste :

 

– Votre proche a une vitesse de marche qui diminue

– Votre proche s’essouffle rapidement dans sa vie quotidienne

– Votre proche à la sensation de manquer de force (porter ses courses, une casserole, ouvrir un bocal…)

– Votre proche a des difficultés à se lever d’une chaise

 

NB : cela peut aussi être le signe d’un souci cardiaque, n’hésitez pas à échanger avec votre médecin traitant sur le sujet.

III – COMMENT ÉVITER LA SARCOPÉNIE ?

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  • Une alimentation adaptée

 

Une alimentation mal contrôlée est désastreuse sur la masse musculaire. D’ailleurs, la plupart des seniors sont sous-alimentés ou dénutris. La cause principale est que la sensation de faim diminue avec l’âge et donc le senior à tendance à réduire son apport calorique avec des portions bien plus petite. Alors que c’est le contraire qu’il faudrait faire notamment au niveau des protéines qui aident à constituer et maintenir la masse musculaire.

 

Avec l’âge, les besoins énergétiques augmentent de 15 % à 20 % et ceux en protéines augmentent de 20 % (soit 1 à 1,2 g/kg/jour) ! Les seniors de plus de 70 ans devraient consommer au moins 0,8 g de protéines par kilogramme de poids corporels par jour (0,8 g/kg/j).

 

Il est fort probable que votre proche vous dit qu’il n’a pas faim ou refuse de manger plus. Vous allez donc devoir tricher pour augmenter la quantité de protéines :

 

– Dans les sauces : mettez de la crème fraîche, du lait (liquide ou en poudre), ou un œuf entier

– Dans les pâtes, les gratins, la purée : ajoutez du fromage et accompagner cela de viande et de sauce. Utilisez plutôt des céréales complètes.

– Dans la soupe: ajoutez du fromage râpé, de la crème fraîche, du lait en poudre, de la vache qui rit (ou d’autres fromages du même type). Vous pouvez également proposer à votre proche de manger un morceau de fromage après ou d’étaler du beurre ou du fromage à tartiner sur leur tartine pour faire trempette. Il vous reste aussi les vermicelles ou encore les croûtons

 

Remarque : vous pouvez aussi fractionner les repas, ou optez pour l’apéro dinatoire ou encore du manger main si votre proche a des troubles neurocognitifs.

 

Il est également aussi important de faire prendre de la vitamine D à votre proche afin d’avoir des os plus forts.

 

 

Il existe de nombreux exercices pour augmenter la force et la masse musculaire. C’est souvent des exercices d’endurance adaptés aux capacités de votre proche évidemment. La difficulté croit au fur et à mesure.

De plus, faire du sport ouvre l’appétit donc c’est bénéfique pour lutter contre la sarcopénie.

 

Le Programme National Nutrition Santé (PNNS), lancé en 2001 conseille au moins l’équivalent de 30 minutes de marche rapide chaque jour. Si cela n’est pas possible, il est conseillé de faire cela par périodes de 10 minutes au moins.

 

 

Que faire si votre proche ne veut pas faire de sport ?

 

Commencez par l’alimentation. Ensuite, vous pouvez lui proposer des petites marches où vous augmenter le temps au fur et à mesure. Vous pouvez également garer la voiture de plus en plus loin pour faire vos déplacements, mais il risque de s’en rendre compte.

Faire du sport seul peut être ennuyeux, pensez aux clubs ou aux activités dans les associations.

Alzy récapitule pour vous :

– La sarcopénie est la baisse progressive et généralisée de la masse musculaire(MM), de la force et de la performance physique chez les seniors

– Au quotidien, nos muscles nous permettent de nous tenir en équilibre, se déplacer, de nous lever, de soulever des charges, de porter nos courses, mais aussi à ne pas être essoufflé à chaque mouvement

– Les seniors de plus de 70 ans devraient consommer au moins 0,8 g de protéines par kilogramme de poids corporel par jour (0,8 g/kg/j)

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Comment accompagner un proche vivant avec Alzheimer dans la gestion de son budget ?

COMMENT ACCOMPAGNER UN PROCHE VIVANT AVEC ALZHEIMER DANS LA GESTION DE SON BUDGET ?

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C’est un des signes d’alerte de la maladie d’Alzheimer et ce dernier peut survenir relativement tôt, j’ai nommé : la gestion budgétaire. En effet, une personne vivant avec des troubles neurocognitifs (tnc) perd progressivement son aptitude à la gestion budgétaire et administrative.

Assez vite des erreurs de calcul surviennent, ou encore l’oubli de payer certaines factures, voir apparaît un endettement. Et tout cela, c’est compter le fait que votre proche peut être une proie facile pour des personnes mal attentionnées. Cela génère beaucoup d’angoisse chez les aidants.

Dans une première partie, je vous vous expliquerais comment détecter si votre proche est encore apte à gérer son budget. Puis, dans une seconde partie, je vous dirais comment aborder ce sujet avec votre proche. Et pour conclure, je vous dirais tout ce que vous pouvez anticiper à cause de l’évolution de la maladie.

I – COMMENT DÉTECTER SI MON PROCHE EST APTE À TENIR SON BUDGET ?

 

 

C’est une activité indispensable afin de ne pas se retrouver en mauvaise posture et votre proche vivant avec la maladie d’Alzheimer va rencontrer rapidement des difficultés dans la tenue de ses comptes, parfois dès le début de la maladie. Voici, quelques signes d’alerte pouvant vous mettre la puce à l’oreille :

– Votre proche fait des achats impulsifs et coûteux qui ne sont pas des dépenses habituelles

– Le porte-monnaie, portefeuille, les cartes de crédits et les chéquiers ont été perdus de nombreuses fois

– Votre proche ne se souvient pas ou rarement du code confidentiel de ses cartes bancaires

– La valeur de l’argent est altérée et votre proche ne se rend plus compte des différents montants

– Votre proche a des soucis pour additionner et payer en monnaie

– Votre proche a payé des réparations qui ne sont pas des coûts habituels

– Les factures ont reçu plusieurs rappels et  s’amoncellent sur un coin de meuble

– Le banquier a déjà appelé pour signaler des mouvements suspects sur le compte

– Votre proche vous demande d’aller au distributeur de plus en plus souvent

– Votre proche délaisse la monnaie au profit des billets

– Votre proche achète ou s’abonne régulièrement des choses dont il n’a pas besoin et ne s’en souvient pas

– Votre proche parle de nouveaux en francs ou anciens francs. De manière générale, il compte avec la valeur de la monnaie qu’il a connue plus jeune

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II- COMMENT ABORDER LE SOUCI DE GESTION BUDGÉTAIRE AVEC VOTRE PROCHE ?

Aborder le sujet des finances avec son proche n’est pas facile et, cela peu importe son état de santé, car cela va le mettre en face de ses difficultés et vous êtes l’enfant, c’est à lui de prendre soin de vous et pas l’inverse. Cependant, il est possible de parler de finances si vous respectez quelques points :

 

-Attention aux demandes multiples

 

Votre échange va être riche en émotion des deux côtés et le but c’est que cela se passe au mieux, donc ne bombardez pas votre proche de multiples questions ou demandes sur le pourquoi du comment dans la même conversation. Sa concentration est limitée et il n’est pas conscient de sa maladie.

 

– Du tact et de la douceur

 

Aborder le sujet le plus tôt possible. Vous aurez plusieurs échanges, car le déclin cognitif fera que vous devrez répéter les informations plusieurs fois. N’oubliez pas que le but n’est pas de l’accabler, mais de l’aider avec tout l’amour qui caractérise votre relation.  Dites-lui que vous savez qu’il a travaillé très dur tout au long de sa vie pour avoir son argent et que vous voulez juste être certain qu’il ne manquera de rien.

Rappelez-lui aussi que vous ne voulez pas tirer un quelconque profit de la situation.

 

– Impliquez-le, si c’est encore possible

Avoir un sentiment de contrôle sur sa vie, c’est primordial à tout être humain y compris votre proche. S’il en a encore les capacités, impliquez –le dans le processus de gestion. Dès que bien sûr vous, aurez réussi à faire le tour pour avoir une bonne vision de la situation. La règle à retenir est la suivante : ne faites rien pour lui, sans lui.

 

III – QUE METTRE EN PLACE POUR AIDER VOTRE PROCHE AU QUOTIDIEN ?

– De l’organisation

Proposez à votre proche de ranger l’ensemble de ses papiers dans un endroit spécifique. Ainsi, il serait plus facile de les trouver.

Optez pour des pochettes ou classeurs de différentes couleurs pour classer les documents par type. N’oubliez pas de noter sur le recto du contenant et sur sa tranche de quoi il s’agit.

Utilisez des majuscules simples et sans fioritures.

Faites des photocopies ou des scans de chaque document. Ainsi lorsque la maladie évoluera vous pourrez transmettre les documents nécessaires à la personne qui gérera le budget.

Demandez à votre proche de mettre de côté, chaque nouveau document qu’il reçoit afin de le ranger avec lui et vous pourrez jeter un coup d’œil aux incohérences éventuelles

 

Voici une petite liste des documents à rassembler :

– Papiers d’identités

– Titre de propriété

– Relevés bancaire

– Les différents contrats et leurs conditions

– Les identifiants des comptes bancaires

– Les bulletins de paie, rente, pensions, impôts…

– Les factures diverses : téléphone, eau, électricité, loyer, matériels techniques, électroménager, objets sous garantie…

 

– Des documents faciles d’accès chez vous

Garder toujours à portée de main tout ce dont vous pourrez avoir besoin, je pense notamment au numéro d’opposition pour les cartes bancaires, le chéquier ou le récépissé du passeport ou de la carte nationale d’identité afin de les faire refaire facilement.

 

– Appel à la banque

Mettez en place, ou vérifier que votre proche possède un mandataire sur son compte. Assurez-vous que la personne est digne de confiance, évidemment. Et votre banquier est obligé de tenir le secret professionnel, n’hésitez pas à le prévenir de la maladie de votre proche ainsi en cas de problème, il sera plus souple. Il veillera également à la gestion du compte plus étroitement

 

– Mettez en place des paiements de factures automatiques

La gestion financière va devenir de plus en plus compliquée au fil du temps pour votre proche et donc, il y aura forcément des oublis de facture, ou il peut aussi payer deux fois la même facture. Si vous optez pour le paiement automatique, cela facilitera sa vie et votre gestion à distance. Bien entendu, parlez-en d’abord avec lui.

 

Remarque : N’oubliez pas que votre proche ne vit pas forcément en harmonie avec le monde « connecté » et utilisent les anciens moyens de paiements traditionnels. De plus, avec l’avancée en âge arrive la perte de mobilité, la baisse de la vue, la perte de sensibilité des mains et les tremblements.

 

Attention aux fraudes

C’est ce qu’on redoute le plus lorsque l’on est un aidant, que notre proche soit victime d’une arnaque financière. Soyez attentif aux stratagèmes fréquents : renouvellement carte vitale, jeux-concours divers, gagnant de loterie, phishing divers en boite mail, démarchage téléphonique ou  à domicile par exemple : vente de calendrier ou dons à des associations en faveur des enfants. Toutes les banques peuvent mettre en lace un contrôle et configurer le compte bancaire pour le protéger des fraudes.

Remarque : gardez à l’esprit que votre proche peut accepter une signature à l’oral et ne pas s’en rendre compte. Donc, n’hésitez pas à mettre votre proche sur Bloctel, liste rouge ou tout autre organisme agréé par le gouvernement pour éviter le démarchage téléphonique.

 

– Allouer un budget

Vous pouvez calculer ce qu’il doit laisser sur son compte pour payer les différentes factures et répartir le reste de l’argent pour ses courses et ses sorties. Attention ce système fonctionne que dans les stades légers et il peut penser que vous l’infantilisez.

 

– De l’anticipation

Si vous avez la chance d’avoir un proche encore relativement autonome. Voyez avec lui pour établir un mandat de protection future pour déterminer qui sera responsable de ses intérêts lorsque la maladie aura trop évoluée.

Cela peut être également une habilitation familiale, une curatelle ou une tutelle. Rapprochez-vous d’une maison du droit, d’un tribunal qui sera déterminé avec vous la formule qui sera la plus adéquate.

 

– Attention aux chèques

De plus en plus de magasins pour faire face à la fraude refusent les chèques et n’aident plus à les remplir vu que c’est automatique. Les caractères imprimés sont très petits et peu lisibles en raison de leur plein et déliés, votre proche acquiescera sans pouvoir réellement lire le montant

 

– Entourez-vous

Être aidant c’est compliqué et lorsque la maladie progresse, on se décourage encore plus vite. N’hésitez pas à vous entourer de personnes qui sont capables de comprendre ce que vous traversez au quotidien. N’oubliez pas que je vous partage ce que j’ai vécu moi-même en tant qu’aidante. Vous pouvez me contacter en cas de besoin.

 

Comment l’aider à payer ses achats ?

– En cas de difficultés avec le distributeur automatique, votre proche a le droit de faire sa demande au guichet avec son numéro de compte ou de demander à être accompagner pour son retrait par un agent de la banque

– Vous pouvez également faire le retrait avec lui chaque semaine ainsi vous avez l’œil sur son budget et votre proche n’a plus à se souvenir de son code de carte bancaire.

– Si votre proche a l’habitude d’aller à la supérette de proximité chercher son repas au jour le jour, changer la carte bancaire par une simple care de paiement avec l’option sans contact

 

Alzy récapitule pour vous :

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’aborder la planification financière lorsqu’on vit avec des troubles neurocognitifs. Il faut de la confiance des deux côtés

– Il est important d’aborder le sujet de la gestion financière le plus précocement possible

– Il existe de nombreux moyens à votre portée, afin d’aider votre proche au quotidien dans sa gestion budgétaire.

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Alzheimer, hypersexualité et troubles du comportement

ALZHEIMER, HYPERSEXUALITÉ
ET TROUBLES DU COMPORTEMENT

soutien affectif fin de vie

Lorsqu’une maladie neurodégénérative évolue des troubles du comportement surviennent. Ces manifestations peuvent faire peur aux aidants et c’est souvent à cause de la façon dont la société les perçoit. À savoir si leurs proches à ce type de comportement c’est parce qu’ils sont de mauvais aidants.

Le trouble du comportement le plus redouté est l’hypersexualité ou le comportement inadapté en société qui peut manifester par des avances sexuelles inappropriées avec ou sans agressivité, le déshabillage en public ou encore un comportement évocateur.

Il faut savoir que l’amour, la sexualité et le besoin de tendresse  perdure bien qu’il y ait une maladie. Chez une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer ces besoins non satisfaits s’expriment de manière inhabituelle, mais il faut garder à l’esprit que c’est parce que votre proche ne sait plus comment communiquer ses émotions et ses besoins. Parvenir à le comprendre et veiller à son confort peut diminuer les troubles du comportement.

Dans une première partie, nous déterminerons les causes des troubles du comportement. Puis, dans une seconde partie nous vous donnerons quelques astuces afin de pouvoir faire face.

I – QUELLES SONT LES CAUSES DU TROUBLE DU COMPORTEMENT ?

 

 

Si vous souhaitez en tant qu’aidant pouvoir agir sur ce type de trouble, vous devez d’abord repérer ce qui peut engendrer le problème. Votre proche vivant avec la maladie d’Alzheimer n’est pas toujours apte à formuler ces ressentis ou sa manière de réfléchir. Du coup, la meilleure parade c’est l’analyse de l’environnement.

Les causes de déshabillage en public peuvent être multiples, voici quelques explications possibles :

– L’heure de la journée.

Votre proche peut être fatigué et donc se déshabille pour se préparer à aller se coucher tout bonnement.

Par conséquent, évitez les sorties tardives ou au moment de la sieste. Essayez de repérer les heures qui engendrent le trouble afin de pouvoir analyser ce qui se passe

– Des vêtements inconfortables.

Cela peut paraître idiot, mais votre proche ayant du mal à communiquer avec vous, il ne sait pas forcément comment vous faire comprendre que ses vêtements le gènent. Et les causes peuvent être multiples : gain ou perte de poids, élastique qui gratte, bouton qui rentre dans la peau ou juste une couleur qu’il n’aime pas.

– La météo

C’est quelque chose à laquelle on ne pense pas, mais qu’on fait tous. Lorsque l’on a trop chaud, on enlève des couches de vêtements. Ce n’est pas différent pour votre proche.

– Assouvissement des besoins naturels ou dessous souillés

Quasiment toute sa vie votre proche allait aux toilettes en toute autonomie, il reproduit donc ce comportement, mais il peut également le faire dans le désordre, à cause de la maladie. Votre proche a pu aussi avoir un accident de souillage et donc vouloir se changer.

Veillez à accompagner votre proche régulièrement aux toilettes, idéalement toutes les 3 heures.

Prenez attention aux vêtements que vous choisissez pour votre proche. Il doit pouvoir se rendre aux toilettes facilement donc on évite au maximum les ceintures, bretelles, salopette grenouillère et autre.

– Une démangeaison ou une infection urinaire.

Toutes atteintes des muqueuses est gênante et par conséquent votre proche va chercher à se soulager et donc toucher ses parties intimes.

Veillez à ce que votre proche s’hydrate bien (NB : s’il boude l’eau, un yaourt c’est composé à 80% d’eau) et surveiller l’intégrité de sa peau et la couleur de ses urines

– Incapacité à reconnaître son conjoint / sa conjointe

Il est assez fréquent qu’une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer s’imagine avoir une relation avec une personne plus jeune, car elle peut ressembler à son/sa conjoint(e) dans ses jeunes années. Parfois, cela vient juste de la coupe ou de la couleur de cheveux. Les troubles dans le temps et l’espace ainsi que le jugement altéré peuvent générer ce type de confusion.

– Démonstration d’affection

Votre proche peut avoir l’impression qu’il ne fait que montrer son affection envers ceux ou celles qu’il aime. Dans ce cas, utilisez des mots simples et dites-lui qu’il vaut mieux qu’il tienne la main ou fasse un bisou sur la joue.

– Agression sexuelle du/ de la partenaire de vie

Le désir chez une personne atteinte de troubles neurodégénératifs est difficile à contrôler. Cependant, d’autres types de touchers au cours de la journée peuvent le tempérer : bise, caresse sur la main, massage, tape sur l’épaule

– Attention sans filtre

Votre proche peut se mettre à parler sans filtre et dire donc tout ce qui lui passe par la tête ou encore ressentir le besoin de toucher autrui pour assouvir sa frustration. Donc, vous pouvez vous retrouver confronté : aux injures, aux délires de jalousie ou encore au langage sexuel explicite

 

– Douleur, fièvre, déshydratation

Ce type de problème peut engendrer un trouble du comportement

– Attention aux effets secondaires médicamenteux

Certains antiparkisoniens, psychotropes ou antidépresseurs peuvent créer des troubles des comportements

Remarque : Si les troubles de votre proche évoluent et reviennent trop souvent, il est préférable d’en discuter avec le médecin traitant. Certes, le sujet est délicat, mais la gène n’a pas sa place lorsqu’il s’agit de santé. De plus, votre médecin est un professionnel, il sait que cela peut vous arriver. Il n’est pas là pour vous juger.

problemes=solutions

II- COMMENT RÉAGIR EN FACE D’UN COMPORTEMENT INADAPTÉ ?

– On reste calme

Si votre proche n’est pas à un stade trop avancé, il peut comprendre ce que vous lui dites. Faites des phrases courtes et claires. Expliquez-lui pourquoi les avances sont refusées.

 

– Pas de sur-réaction

Oui, la situation est perturbante, mais essayez de ne pas vous montrer choquée. Il sera déjà assez difficile pour votre proche de réaliser qu’il vous confond ou confond autrui avec son/sa conjoint(e). De plus, votre façon d’agir peut lui donner l’impression de s’être ridiculisé ou il peut aussi se sentir mal de vous avoir embarrassé. Dédramatisez toujours la situation

 

– Une pirouette

Détournez l’attention de votre proche en lui donnant un objet à manipuler pour concentrer son attention sur autre chose. Pensez aux activités qu’il aime faire

 

– Changer de lieu.

Si le comportement inapproprié est dans un lieu public accompagnez votre proche dans un autre endroit le temps qu’il se calme.

 

– Douceur et réassurance

La peur ou la colère peuvent aggraver le trouble du comportement. Restez sensible et rassurant pour votre proche

 

– Des routines de toucher

Votre proche peut avoir besoin de preuves d’amour. Alors, n’hésitez pas à le masser, lui tenir la main, le prendre dans vos bras. Rappelez-vous que c’est la maladie qui s’exprime, ce n’est pas une forme de méchanceté de votre proche

 

– Ne restez pas seul

Vivre avec un proche atteint d’hypersexualité est une épreuve fatigante. N’hésitez pas à vous confier à des professionnels ou d’échanger avec d’autres aidants. Pensez également à prendre du répit pour vous. Être aidant ce n’est pas être un super-héro, c’est faire de son mieux jour après jour.

Alzy récapitule pour vous :

– L’hypersexualité correspond à un besoin non satisfait de votre proche. Cela touche environ 3 à 9% des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer

– Il est important lorsque vous faites face à ce type de situation de rester calme et rassurant. Dites-vous que c’est la maladie qui s’exprime et non votre proche qui a décidé de vous mettre mal à l’aise

– Si toutes les approches non médicamenteuses échouent, votre médecin traitant peut prescrire des médicaments.

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