Dénutrition et maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer en France touche 3 % des personnes de plus de 65 ans et près de 20 % à partir de 75 ans.
Chez les seniors, une alimentation de qualité diminue le risque de mortalité et contribue à un bon maintien de l’état de santé.
À cause de la maladie d’Alzheimer, il faut constamment veiller au fait que l’alimentation soit suffisante, car les troubles interviennent tout au long de l’évolution de la maladie.
Dans un premier temps nous analyserons les conséquences de la dénutrition. Puis dans un deuxième point nous chercherons à prévenir la dénutrition. Et nous terminerons par quelques conseils afin de s’assurer d’une bonne prise alimentaire.
I – LES CONSÉQUENCES DE LA DÉNUTRITION
DÉFINITION
Selon le Larousse la dénutrition est un état pathologique dans lequel les besoins en énergie ou en protéines de l’organisme pour fonctionner correctement ne sont pas couverts.
Cette définition s’applique aussi aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les troubles du comportement alimentaire dans la maladie d’Alzheimer sont connus depuis la description de la maladie décrite par Aloïs Alzheimer. En effet, il avait remarqué un amaigrissement important des patients.
Il faut noter que les troubles nutritionnels surviennent très tôt et sont variables. Ils augmentent tout au long des stades de la maladie. Au commencement, les troubles sont plutôt défensifs, puis survient la difficulté à reconnaître les aliments, l’incapacité à s’alimenter de manière autonome que cela soit pour faire la préparation du repas ou manger ledit repas. Et par conséquent, la personne touchée devient entièrement dépendante de l’aidant qui prend soin d’elle.
LES CONSÉQUENCES DE LA DÉNUTRITION
La perte de poids est difficile à contrecarrer sur tous les seniors même sans pathologie. Alors, dans la maladie d’Alzheimer les conséquences sont considérables en termes de perte de poids, car cela entraine un effet en cascade.
La perte de force et de masse musculaire est plus accentuée qu’à la normale, ce qui augmente malheureusement le risque de chute.
De plus, l’état de santé général se dégrade et tend vers l’anorexie et cela augmente l’état apathique qui existe déjà comme facteur chez les Alzheimer.
Il faut aussi prendre en compte que la fonte des muscles et du tonus rend plus difficile la marche et c’est sans compter sur la déminéralisation osseuse qui est la conséquence de la dénutrition.
Cette dernière a également un effet négatif au niveau de la peau. La peau déjà fragile chez toute personne âgée devient alors plus facilement sujette aux escarres de pression.
II – COMMENT PRÉVENIR LA DÉNUTRITION ?
Il est essentiel de reconnaître les facteurs qui peuvent influencer l’appétit.
En voici, une petite liste non exhaustive :
– Le manque d’hydratation
– Les troubles intestinaux
– La présence de douleurs
– La fièvre
– Les difficultés à mastiquer les aliments
– Les difficultés de déglutition
– Des troubles de dentition ou gingivaux
– Une mauvaise installation…
Pourquoi votre proche a des difficultés à s’alimenter ?
À cause de la maladie d’Alzheimer, les goûts sont altérés et comme il y a un trouble de la communication et de repérage dans le temps, il ne parvient tout simplement plus à exprimer sa faim, sa soif (NB : un senior ne ressent pas la soif) ou encore s’il a mangé.
De plus, arrivé à un stade avancé il ne sait plus utiliser les couverts et doit se faire aider. C’est là, que le manger main peut devenir votre allié.
Il déambule et est distrait facilement. Et il peut manger soit très rapidement ou très lentement.
Comment reconnaître la malnutrition et la déshydratation ?
La malnutrition se caractérise par :
– Une diminution de l’appétit et des prises alimentaires
– Une importante perte de poids (apparition du creux des clavicules et le « flottage » dans les vêtements)
Les signes de déshydratation apparaissent tardivement, mais voilà ce que l’on peut observer :
– Une soif intense
– Une bouche et la langue sèche
– De la fièvre
– Des urines faibles, foncées et malodorantes
– Des troubles de l’orientation et des vertiges
– Des malaises, des étourdissements
– Des troubles du comportement (agitation, confusion, fatigue)
– Des vomissements
NB : C’est une urgence médicale. Contacter le SAMU sans attendre.
III – CONSEILS POUR S’ASSURER D’UNE BONNE PRISE ALIMENTAIRE
Il est important de préparer à l’avance ce qui fera un repas réussi. Un simple geste, ou encore une ambiance sonore forte peut perturber le repas et le rendre plus difficile. Donc, il vous faudra veiller aux points suivants :
– Une pièce tempérée, peu bruyante et avec un éclairage doux
– Une bonne installation. N’hésitez pas à utiliser des coussins ou des serviettes roulées s’il le faut.
– Utiliser des couverts adaptés à son stade de la maladie ou privilégier le manger main.
(NB : demandez à votre ergothérapeute de vous conseiller pour les couverts)
– Respecter des heures fixes afin de bien marquer les repas dans le temps
– Veiller à la bonne hygiène bucco-dentaire de votre proche
– Adapter les textures en cas de fausses routes (demander à votre orthophoniste ou médecin traitant)
– Soigner la présentation des assiettes, cela ouvre l’appétit
– Promenez-vous une demi-heure avant le repas cela donne faim
– Proposer une alimentation normale et variée pour éviter les carences (c’est que les textures qui doivent être adaptées : hachée, mixée, lisse, liquide)
– Fractionner et augmenter les repas si votre proche mange peu
– Changer l’ordre des plats. Si votre proche adore le dessert et bien commencez par celui-ci cela n’a pas d’importance. Vous devez juste veiller à un bon apport en protéines
– Laisser le choix entre plusieurs aliments. Ses gouts sont perturbés donc ne vous basez pas sur ce qu’il aimait avant. Il peut aimer le lundi midi et détester le lundi soir le même aliment et c’est normal. N’insistez pas et proposer autre chose
– S’il déambule, placez des aliments sur son parcours qu’il peut manger facilement
Et nous allons passer à l’élément indispensable
– Adapter votre propre prise alimentaire, votre comportement et votre langage à votre proche
Alzy récapitule pour vous :
– La dénutrition peut avoir des conséquences désastreuses chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer
– La déshydratation est une urgence médicale absolue au même titre que le coup de chaleur
– Le manger-main peut être un précieux allié lorsque le stade devient très avancé.
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