COMMENT FAIRE FACE À L’ANGOISSE GÉNÉRÉE PAR LE DÉBUT DE LA MALADIE D’ALZHEIMER ?

COMMENT FAIRE FACE À L’ANGOISSE GÉNÉRÉE PAR LE DÉBUT DE LA MALADIE D’ALZHEIMER ?>

senior angoisse

La maladie d’Alzheimer est un véritable enjeu de la santé publique et le nombre de personne atteinte de la maladie sera multiplié par quatre d’ici 2050. Lorsque le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est posé, un certain nombre de facteurs vont venir caractériser cette dernière. Et parmi ceux-là se trouve l’angoisse présente dès le début de la maladie. Il faut noter qu’une personne atteinte sur deux est ou sera sujette à l’angoisse ou la dépression.

Dans un premier temps, nous analyserons les causes de l’angoisse. Puis dans un second temps nous expliquerons comment accompagner une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer en cas de crise d’angoisse. Dans un dernier temps, nous vous donnerons quelques conseils pour vous faire accompagner en tant qu’aidant.

I – QUELLES SONT LES CAUSES DE L’ANGOISSE GÉNÉRÉES PAR LA MALADIE D’ALZHEIMER ?

Il faut noter qu’avant même la pose du diagnostic de la maladie, la personne atteinte se rend compte de ses troubles et les personnes de son entourage aussi. Elle remarque qu’elle perd la mémoire (symptôme de l’oubliette), oublie des rendez-vous, perd son chemin dans des lieux connus, oublie où elle va lorsqu’elle conduit, ne sait plus où sont ses clés ou encore laisse la nourriture brûlée…

En face de ces désagréments, elle angoisse à cause de la survenue possible d’une autre catastrophe qui bouleverse son planning, car il faut tout refaire : le repas, prendre le rendez-vous, passe des heures à chercher ses clés etc.

Puis arrive la pose du diagnostic fatidique, elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer, son monde s’écroule et les questions fusent de toute part comme : va-t-elle finir en ehpad ? Que va devenir la personne qui partage sa vie ? Comment réagiront ses enfants ou ses amis si elle ne les reconnaît plus ? Peut-elle être un danger pour la société, en créant un incendie involontaire ?

 

Quels sont les facteurs qui caractérisent la maladie d’Alzheimer ?

 

La maladie d’Alzheimer n’est pas seulement un trouble de la mémoire qui est le premier trouble visible. Progressivement elle va empêcher d’autres fonctions cognitives comme le langage, l’attention, la réalisation de tâches et activités quotidiennes… La maladie empêche la personne de compter sur elle-même au quotidien.

On distingue souvent trois stades de démence :

– déclin cognitif léger

– déclin modéré

– déclin sévère

 

L’échelle de Reisberg permet aux professionnels de santé de déterminer le traitement et la prise en charge la plus adaptée pour le malade d’Alzheimer et ses aidants familiaux. Chaque stade  (un total de 7) a ses propres caractéristiques

Diagnostic

Stade de la maladie

Symptômes

Pas de démence

Stade 1 : Pas de déclin cognitif

À ce stade, la personne n’éprouve pas de difficultés dans la vie quotidienne. Elle ne présente aucun symptôme de la maladie d’Alzheimer : ni trouble de mémoire ni changements de comportement caractéristiques de la maladie.  

Pas de démence

Stade 2 : Déclin cognitif très léger

Ce stade décrit les pertes de mémoire normales associées avec le vieillissement :
– oublier des noms,
– ne plus se souvenir où l’on a laissé ses clés.
Les aidants familiaux ne remarquent généralement pas ces très légers déficits cognitifs.
Ce stade s’inscrit dans l’échelle de Reisberg, même s’il ne s’agit pas encore de la maladie d’Alzheimer. Ces symptômes précèdent néanmoins souvent un déclin cognitif plus important.  

Pas de démence

Stade 3 : Déclin cognitif léger

Lorsque les pertes de mémoire et les troubles cognitifs deviennent plus fréquents et commencent à être remarqués par les aidants, la personne atteint ce qu’on appelle le stade du « déficit cognitif léger ».
Les symptômes souvent observés sont :
– pertes de mémoire plus fréquentes,
– légère difficulté à se concentrer,
– baisse de performance,
– difficulté à trouver les bons mots,
– répétitions verbales,
– tendance à s’égarer plus souvent.
Il s’agit d’une phase intermédiaire entre l’oubli bénin et la maladie d’Alzheimer.
Ce stade dure en moyenne sept ans jusqu’à l’apparition de la démence.

Stade léger

Stade 4 : Déclin cognitif modéré

À ce point, la personne présente clairement des signes de déficit mental et cognitif, indiquant un début de démence ou de maladie d’Alzheimer.
Les symptômes mentionnés au stade 3 se renforcent :
– déclin de la mémoire des événements récents,
– difficultés à se concentrer,
– difficultés à conduire ou à se rendre seul quelque part,
– difficultés à gérer ses finances,
– difficultés à accomplir précisément des tâches complexes.
Les aidants doivent faire attention aux signes d’alerte suivants :
– déni de ces symptômes de la maladie d’Alzheimer,
– retrait social,
– manque de réactivité,
– humeur maussade…
À ce stade, le médecin peut détecter des problèmes cognitifs lors de l’examen du patient.
Durée moyenne : deux ans.  

Stade modéré

Stade 5 : Déclin cognitif relativement grave

À partir de ce stade de la maladie d’Alzheimer, le patient risque de ne plus être capable de s’acquitter normalement des tâches du quotidien.
– Il a ainsi besoin d’aide pour se laver, s’habiller, préparer les repas ;
– Les problèmes de mémoire sont de plus en plus sérieux et touchent des aspects importants de la vie : le patient peut oublier son adresse, son numéro de téléphone, le jour ou l’endroit où il se trouve.
Durée moyenne : un an et demi.  

Stade modéré

Stade 6 : Déclin cognitif grave

Ce stade se caractérise par un besoin d’aide accru du patient atteint de la maladie d’Alzheimer, même pour effectuer des tâches simples du quotidien : s’habiller, manger, utiliser les toilettes et assurer son hygiène corporelle.
Autres symptômes :
– troubles du sommeil,
– incontinence,
– plus grande difficulté à parler,
– difficulté à compter jusqu’à 10 ou à finir une tâche,
– changements de la personnalité : paranoïa, hallucinations, compulsions, anxiété, agitation…
– oubli des noms des proches et très mauvaise mémoire des événements récents,
– difficultés à reconnaître des proches.
Durée moyenne : deux ans et demi.  

Stade avancé

Stade 7 : Déclin cognitif très grave

À ce stade, le patient n’est pratiquement plus capable de parler ou de communiquer.
Il a besoin d’aide pour presque toutes les activités du quotidien.
Il perd souvent ses capacités psychomotrices, par exemple la marche.
La gestion de la maladie devient très compliquée pour les aidants.
Durée moyenne : deux ans et demi.

Remarque : les durées en sont que des statistiques, on ne peut pas prédire l’évolution de la maladie dans le temps avec certitude, cela dépend des individus.

 

A la lecture des symptômes présents dans le tableau, il est évident qu’il est difficile de ne pas être angoissé par la situation.

 

Les troubles de mémorisation font que la personne atteinte ne peut plus suivre les événements de la vie comme auparavant et on peut imaginer que c’est un manque d’intérêt, excepté que c’est faux, c’est juste trop compliqué. C’est pour cela qu’avec l’évolution de la maladie vous vous trouvez en tant qu’aidant en face du : je dois aller chercher les enfants à l’école par exemple. Le présent et le passé se confondent (syndrome de la machine à remonter le temps).

 

 

puzzle alzheimer

II- COMMENT ACCOMPAGNER UNE PERSONNE VIVANT AVEC LA MALADIE D’ALZHEIMER EN CAS DE CRISE D’ANGOISSE ?

 

 Chaque individu étant unique, la réaction de la pose du diagnostic le sera aussi. Nous allons vous donner quelques pistes, selon le comportement.

Votre proche peut :

– Se refermer sur lui-même

Donnez-lui du temps et rassurer le sur le fait que vous serez là pour lui ou elle.

– Mettre en doute le diagnostic

En rentrer pas dans on jeu. S’il ne veut pas entendre le médecin, vous non plus. Dites lui plutôt que ces « soucis » de mémoire vont l’embêter et que si on peut les stabiliser cela serait bien d’essayer et que cela vous rassurerait.

– Avoir besoin de parler avec vous ou d’autres professionnels

Dans ce cas-là, tournez-vous vers le clic de votre département ou encore les associations d’aidants.

Se dévaloriser

Les jours suivants le diagnostic, elles penseront qu’elles ne sont plus capables de faire quoi que ce soit, même si elles le faisaient très bien avant. Auquel cas rassurez le ou la, et participer. Par exemple : elle ne pense plus savoir faire votre poulet rôti du dimanche. Ne la sermonner pas, mais plutôt dites : je veux bien le faire, mais j’aurai besoin de ton aide et au fur et à mesure laisser la faire la recette.

III- CONSEILS POUR BIEN COMMUNIQUER

Accompagner au quotidien une personne atteinte de troubles cognitifs évolutifs est un parcours du combattant. Il va s’agir en tant qu’aidant de s’adapter rapidement et savoir décrypter les troubles afin d’éviter les réflexions agressives et culpabilisantes. Votre relation avec elle va être un soutien primordial afin qu’elle se sente encore utile.

 

Tout d’abord il va falloir retenir un point crucial:

 

– Les conflits avec votre proche sont souvent générés par votre propre « ras le bol ». Vous vous énervez donc, il fait pareil. Et si vous étiez à sa place, ne feriez-vous pas la même chose ? (vidéo : comment analyser un trouble du comportement)

 

Essayez plutôt de suivre ses 10 commandements ( issus de la méthode Montessori pour les seniors) :

1 – Ne jamais discuter, plutôt être d’accord

2 – Ne jamais raisonner, détourner à la place

3 – Pas de honte, essayez plutôt la distraction

4 – Ne jamais sermonner, plutôt rassurer le ou la

5 – Ne jamais dire « souviens-toi », rappelez le souvenir

6 – Ne jamais dire «  Je te l’ai déjà dit », mais répéter

7 – Ne jamais dire «  tu ne peux pas », mais plutôt fais ce que tu peux et je fais le reste

8 – Ne jamais exiger ou ordonner, à la place demandé ou montrer ce que vous voulez

9 – Ne soyez pas condescendant, mais encouragez le ou la

10 – Ne forcez jamais, renforcez ce qui fonctionne

Soyez surtout dans une attitude positive au maximum, car plus vous êtes doux et gentil plus vous avez de chances d’obtenir la même chose. Pensez à lui sourire, car sourire fait apparaître un sourire sur le visage en face du vôtre.

La première chose que perd une personne atteinte la maladie d’Alzheimer c’est son estime de soi alors montrez-lui qu’elle est encore capable de faire des choses pour vous aider. Utilisez ses capacités préservées au maximum.

trouble reconnaissance alzheimer

Alzy récapitule pour vous :  

– La pose du diagnostic de la maladie d’Alzheimer peut être une grosse source d’angoisse.

 

– Votre rôle en tant qu’aidant est primordial pour que la personne ne devienne pas l’actrice de l’accélération de sa perte d’autonomie.

 

– Apprenez à comprendre la maladie va vous permettre de mieux faire face aux différents stades. N’hésitez pas à vous former.

 

– Restez zen et souriez. La joie et la bonne humeur sont communicatives.

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Danse-thérapie et maladie d’Alzheimer

DANSE-THÉRAPIE ET MALADIE D’ALZHEIMER

danse therapie

Actuellement, il n’existe aucun traitement curatif en ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, le parcours de soin qui est spécifique privilégie le maintien de la qualité de vie au maximum. C’est à ce titre qu’intervient dans la prise en charge, les interventions non médicamenteuses telles que la médiation animale, l’activité physique adaptée, l’art-thérapie, l’hortithérapie ou encore la danse-thérapie.

Le but commun de ces dernières étant de permettre à la personne vivant avec la maladie d’Alzheimer d’avoir des activités qui lui donnent le moyen d’interagir avec autrui.

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir la danse-thérapie. Dans un premier temps, nous définirons la danse-thérapie et ses fondements. Puis dans un second temps, nous verrons quels sont les processus qui s’activent lors de cette activité. Et pour finir, nous verrons comment se déroule une séance de danse-thérapie.

I – QU’EST-CE QUE LA DANSE-THÉRAPIE ?

 

DÉFINITION

L’Association de psychothérapie par la danse et le mouvement (Association of Dance Movement Psychotherapy, ADMP), définit la danse-thérapie comme l’application psychothérapeutique du mouvement et de la danse dans le but d’engager créativement les participants dans un enchainement conçu pour promouvoir l’intégration émotionnelle, cognitive, psychique, sociale et spirituelle de soi.

Cette intervention non médicamenteuse suppose, de base que le mouvement est une expression non verbale des pensées et des sentiments du participant. Le professionnel supervisant la séance identifie et accompagne les mouvements du participant en intégrant de nouveaux gestes adaptés à l’émotion de ce dernier.

FONDEMENTS DE LA DANSE-THÉRAPIE

Apparue en 1942, aux États-Unis, la danse-thérapie est une des quatre disciplines majeures de l’art-thérapie (arts visuels, musicothérapie, théâtre thérapie et poésie thérapie).

Cette activité combine les capacités motrices, cognitives, sensorielles, émotionnelles et sociales. Les recherches croissantes à ce sujet ont démontrées  que l’exercice physique et les arts créatifs permettent d’atténuer le handicap, d’améliorer la sociabilité et de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.

senior danse

II – QUELS SONT LES PROCESSUS ACTIFS LORS D’UNE SÉANCE DE DANSE-THÉRAPIE ?

La danse dont les premières traces remontent à la préhistoire favorise l’activation de plusieurs processus.

 Au niveau physique :

 – Amélioration de la motricité

– Amélioration de l’équilibre

– Amélioration de la posture

– Amélioration de la coordination des mouvements

– Intégration physique, sensorielle et motrice des mouvements

 

Au niveau cognitif :

– Augmentation des capacités d’attention

– Amélioration de la coordination spatiale des mouvements

– Synchronisation dans l’espace et le temps

– Apprentissage de séquences de mouvements

– Stimulation sensorielle

– Stimulation mémorielle

 

Au niveau psychologique :

– Prise de la conscience de soi

– Expression non verbale

– Amélioration de l’image corporelle

– Expression de sa propre créativité

– Mise en mouvement des sentiments et émotions conscientes et inconscientes

– Augmentation de l’état de relaxation

 

Au niveau social :

 – Augmentation des interactions sociales

– Amélioration de l’inclusion sociale

– Possibilité de partage culturel lors du choix musical

 

Selon les scientifiques, la pratique de la danse réduit le stress psychologique et augmente la sécrétion de sérotonine, hormone du bien-être. Cela entraine la création de nouvelles connexions neuronales dans les aires actives lors des fonctions exécutives, la mémoire à long terme et la reconnaissance spatiale.

De plus, les études prouvent que la danse chez le senior  a des effets positifs sur : l’équilibre, la posture, le risque de chute, l’activité physique, la cognition, la qualité de vie et les symptômes psychologiques et comportementaux. Cependant, à ce jour, il n’existe pas d’études sur le rapport coût-efficacité de la mise en place de cette pratique

III – COMMENT SE DÉROULE UNE SÉANCE DE DANSE-THÉRAPIE ?

 

C’est pour qui ?

Pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée, ainsi que pour les aidants ou la famille. Y compris les personnes en fauteuil.

Pour quelles indications ?

– Réhabilitation motrice : marche, posture, équilibre, risque de chute

– Réadaptation cognitive : mémoire, fonctions exécutives, habilité motrice

– Réadaptation psychologique : interactions sociales, humeur, qualité de vie, anxiété, dépression, agitation

Pour quelles contre-indications ?

– État de santé fragile

– Personne interdite d’activité physique par certificat médical

Qui sont les contributeurs ?

En premier lieu, le danse-thérapeute, thérapeute ou psychothérapeute spécialisé dans la danse thérapie. Il peut ou pas être assisté par d’autres professionnels.

NB : la famille et les amis sont en général les bienvenus.

Dans quel cadre ?

– Une pièce ou salle calme, bien ventilée et spacieuse

– Plancher non glissant

– Avec des chaises pour pouvoir se reposer

Remarque : pensez aussi à mettre des boissons à disposition. Des accessoires comme des ballons, des plumes, des cloches etc peuvent aussi être utiles.

Pour quel dosage ?

– Les séances peuvent individuelles ou en groupe de 8 à 10 participants

– Sur une période de 12 semaines en moyenne

– Avec une fréquence de minimum deux fois par semaine et au même jour et heure

– Pour une durée de 30 à 60 minutes

Comment se déroule une séance ?

Avant toute chose, vérifier que la séance peut se dérouler en toute sécurité et que chaque participant puisse contribuer à l’activité.

  • Temps d’accueil
  • Échauffement
  • Déroulement de l’activité avec exercice et mouvement libre
  • Clôture
  • Repos et récupération
  • Temps d’échange entre les participants et le thérapeute

air ancien musicotherapie

Alzy récapitule pour vous :

– La danse-thérapie est une activité bénéfique pour toutes les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée ayant les capacités physiques pour danser ou pouvant participer assises.

 

– Elle peut se pratiquer en groupe, seul ou avec l’aidant et/ou des amis.

 

La danse-thérapie améliore l’équilibre, la démarche, la cognition, la qualité de vie, les interactions sociales, diminue le risque de chute et les symptômes psychologiques et comportementaux tels que l’anxiété et l’agitation.

 

– Elle peut se pratiquer en institution, en cabinet  et à domicile. N’hésitez pas à vous renseigner sur https://www.annuaire-therapeutes.com/

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Musicothérapie et maladie d’Alzheimer

MUSICOTHÉRAPIE ET MALADIE D’ALZHEIMER

musicotherapie alzheimer

Youtube met régulièrement dans ses recommandations des vidéos d’Ehpad notamment qui montrent les bienfaits de la musique sur les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer. Selon les soignants qui sont parfois interrogés certaines personnes ne parlaient plus depuis des mois, mais ils peuvent se mettre fredonner des airs de leur jeunesse et même raconter des souvenirs en corrélation avec les chansons écoutées.

Aujourd’hui, je vous propose de nous pencher sur l’intervention non médicamenteuse qu’est la musicothérapie. Dans un premier temps, nous définirons les musicothérapies et ses fondements. Puis, dans un second temps nous étudierons les fonctions engagés lors d’une séance de musicothérapie. Et dans un dernier temps, nous ferons le point sur comment se

I – DÉFINITION DE LA MUSICOTHÉRAPIE ET SES FONDEMENTS

 

Nous méconnaissons encore les mécanismes précis de traitement entre la musique et le cerveau, mais nous savons que la musique est interprétée à plusieurs niveaux. Cette dernière suscite une réaction même chez les personnes ayant Alzheimer à un stade avancé. Bien qu’ils ne sachent pas forcément donner le nom de la chanson ou encore l’interprète, ils éprouvent des émotions.

DÉFINITION

Selon la WFMT (World Federation of MusicTherapy) la musicothérapie se définit comme l’utilisation de la musique et de ses éléments (son, rythme, mélodie, harmonie) par un musicothérapeute certifié avec une personne ou un groupe de personnes dans un processus conçu pour faciliter et promouvoir : la communication, les relations sociales, l’apprentissage, la mobilisation, l’expression et d’autres objectifs pour répondre aux besoins physiques, émotionnels, mentaux, sociaux et cognitifs.

Il existe deux approches différentes :

La musicothérapie active qui se caractérise par l’utilisation d’objets émetteurs de sons, des instruments ou encore la voix. La personne participe à travers des exercices vocaux ou des improvisations musicales.

La musicothérapie réceptive dite passive qui consiste dans l’écoute de la musique. L’écoute de la musique stimule la mémoire, la concentration et les émotions.

NB : dans la pratique, les professionnels ont tendance à associer les deux techniques.

FONDEMENTS

Les interventions musicales pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont depuis quelques décennies prouvées par des publications scientifiques.

Lors du premier stade de la maladie au moment où la dépression et l’anxiété sont associées à la chute de l’efficacité cognitive, la musicothérapie passive en tant que technique de relaxation est très utile pour réduire ces troubles.

Lorsque l’on arrive au stade sévère et que la communication verbale se détériore et que l’apathie devient le trouble du comportement dominant, la musicothérapie sous forme d’ateliers de chant stimule la communication verbale.

La musique peut être apaisante ou stimulante et c’est cette combinaison gagnante qui apporte un intérêt incontestable pour les maladies neurodégénératives. Certes, cette discipline ne peut pas contrer la progression de la maladie, mais elle permet à la personne atteinte de s’engager temporairement et de communiquer plus facilement.

Les musicothérapeutes collaborent avec la famille, les différents aidants et aussi les patients pour trouver la musique adaptée à un objectif précis de la thérapie. Cela peut être,  par exemple :

– L’amélioration de la mémoire

– L’amélioration des performances cognitives

– La réduction de l’agitation comportementale

Pour l’entourage qui vit le déclin cognitif, la musicothérapie offre un espoir de communication. Chantez ou dansez avec son proche permet d’avoir une véritable relation.

alzheimer domaine expert

II – QUELS SONT LES PROCESSUS IMPLIQUÉS LORS D’UNE SÉANCE DE MUSICOTHÉRAPIE ?

Il existe trois mécanismes principaux qui aident les professionnels à concevoir leur séance de musicothérapie en fonction de la cible thérapeutique à atteindre.

– Écoute sensorielle et émotionnelle

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer conservent en général l’appréciation de la musique sensorielle et émotionnelle et réagissent à son écoute même à des stades sévères. Ce sont ces effets qui sont utilisés pour réguler l’humeur et les troubles du comportement.

– Processus mémoriel

Les airs anciens écoutés dans leur jeunesse demeurent résistant à la perte de mémoire même à des stades sévères. C’est pour cela que la musique est une intervention intéressante pour raviver des souvenirs autobiographiques et inciter les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer à se reconnecter avec leur identité et leur passé.

Cognition sociale

La musique est une activité extrêmement sociale. Elle peut donner un sentiment d’appartenance à un groupe, par exemple dans le cadre de la musique générationnelle, ou encore les chansons chantées à leurs enfants. Cette dernière permet de maintenir la connexion entre les personnes, leur famille et même les soignants.

 

Il est prouvé depuis longtemps qu’écouter de la musique qu’on apprécie stimule la libération de dopamine et du coup cela permet de réduire l’apathie et l’anxiété.

De plus, en étant dans un état d’apaisement il est plus facile d’encoder de nouvelles informations.

III – COMMENT SE DÉROULE UNE SÉANCE DE MUSICOTHÉRAPIE ?

 

INTENTION THÉRAPEUTIQUE

Tout le monde quel que soit le stade la maladie peut participer à cette activité. Évidemment, les personnes souffrant de troubles auditifs doit être appareillés.

Il n’existe pas un profil type. Le principe de base est de restaurer l’estime des personnes en leur montrant qu’ils sont toujours en mesure de participer, d’apprécier l’activité et de communiquer ce plaisir avec autrui.

INDICATIONS

La musicothérapie est utile pour :

– Les troubles du comportement :

En début de stade : réduction de l’anxiété et de la dépression

Pour les stades modérés à sévère : réduction de l’apathie et des troubles du langage

 

La stimulation cognitive : stimulation de la mémoire sémantique et autobiographique, maîtrise du langage, et coordination motrice.

 

La cognition sociale : échanges sociaux, empathie cognitive et affective.

 

 

Écouter ou chanter des airs populaires est une activité classique dans les établissements spécialisés. Cette intervention peut avoir un réel impact sur la santé des participants si cette activité a des objectifs ciblés et s’inscrit dans une stratégie globale de soins.

CONTRE-INDICATIONS

Au-delà d’une évaluation de la perception auditive, il est important d’estimer si la stimulation musicale procure des émotions positives. . Avant de recommander cette thérapie, l’utilisation d’une échelle comme le Barcelona Musical Reward Questionnaire (BMRQ) peut être pertinent pour mesurer si la musique présente un intérêt pour la personne atteinte de troubles.

Cette activité est également contre-indiquée  pour les personnes sourdes ou avec des troubles auditifs sévères non appareillés.

 

Le risque d’opposition est rare. Il ne faut donc pas avoir peur de proposer d’écouter de la musique ou des chansons inconnues. Celles-ci peuvent plaire aux participants sans risquer de raviver des souvenirs difficiles.

CONTRIBUTEURS

 

Les praticiens devraient être des professionnels dédiés ayant une formation universitaire en musicothérapie pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée.

 

Il est toujours intéressant d’impliquer les aidants familiaux dans ces activités, surtout si elles se déroulent à domicile.

CADRE DE L’INTERVENTION

 

Utiliser un espace dédié (salle de musique), ou par défaut de s’assurer que l’activité est ritualisée dans le même contexte institutionnel ou à domicile.

 

Le lieu des interventions peut fournir un contexte important pour l’interaction sociale ou des références culturelles partagées.

DOSAGE

 

Séances individuelles ou en groupe de 4 a 8 participants.

– Période : cycle de 6 a 8 séances.

– Fréquence : une par semaine au moins.

– Durée : 1h à 1h30 par séance

DÉROULEMENT DES SÉANCES

1 – Rappeler le contexte et présenter les personnes

2 – Échauffement (en cas d’interventions actives et ateliers de chant

3 – Contenu/travail spécifique de l’atelier

4 – Conclusion ludique

 

NB : il est important de répéter le même contenu d’une session à l’autre tout au long d’un cycle d’intervention. La répétition permet une meilleure adaptation et une augmentation du plaisir éprouvé au fil des séances.

air ancien musicotherapie

Alzy récapitule pour vous :

 

– La musicothérapie peut :

 

– Stimuler les capacités cognitives du sujet

– Raviver la mémoire à long terme

– Soulager la dépression ou l’anxiété

– Surmonter les troubles de communication

– Apaiser les troubles du comportement

– Des séances de musicothérapie sont proposées dans certains Ehpad. Vous pouvez également recourir à un thérapeute privé, en vous adressant notamment à l’Association Française de Musicothérapie (A.F.M.)

– Cette activité fonctionne sur les débuts de stades aux stades sévères de la maladie d’Alzheimer. Elle peut être pratiquée dans les institutions ou à domicile si elle s’inscrit dans le parcours de soins.

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Refus des aides ou professionnels à domicile et maladie d’Alzheimer

REFUS DES AIDES OU PROFESSIONNELS À DOMCILE ET MALADIE D’ALZHEIMER

senior faché

Accompagner un proche ou un patient vivant avec la maladie d’Alzheimer c’est savoir composer en mode système D en permanence et parfois cela fonctionne et d’autres fois, non.

Refuser, vient du latin « refutare ». Il se définit comme le fait de « ne pas accepter ce qui est proposé, présenté ».C’est très fréquents chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer, ou maladies apparentées. Il est parfois le seul moyen pour la personne malade d’exprimer ce dont elle a besoin, envie, ou de montrer son mécontentement.

Le refus peut être exprimé verbalement ou exprimé par des comportements d’opposition, d’agitation, de cris, d’agressivité, etc. Il peut s’exprimer ponctuellement ou de façon répétée. Le refus peut concerner n’importe lequel des soins prodigués à la personne et les conséquences d’un refus sont par conséquent très variables.

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur une situation qui peut un jour vous affecter : que faire si la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer refuse de laisser entrer chez lui un professionnel de santé qui doit effectuer des soins.

Dans un premier temps, nous aborderons le pourquoi on se retrouve en face d’un refus. Puis, dans un second temps, nous poserons les bases de comment faire face à un refus. Et enfin, dans un dernier temps, nous vous donnerons des conseils pour convaincre la personne vivant avec la maladie d’Alzheimer d’accepter les soins.

I -POURQUOI VOTRE PROCHE OU VOTRE PATIENT REFUSE LES SOINS ?

Tout d’abord, bienvenue dans le monde de la contradiction, votre proche en perte d’autonomie veut vivre dans son domicile et en toute autonomie ou de manière autonome en institution, mais il ne veut pas d’aide au quotidien de personnes étrangères, mais pourquoi ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce refus comme :

– Uniquement parce que l’idée vient de vous

– Il peut être aussi gêné par le fait que vous vous en faites pour lui et par conséquent s’il se débrouille tout seul, c’est qu’il est en bonne santé et autonome. D’ailleurs dans son esprit, c’est à lui de prendre soin de vous et non l’inverse. Il est plus âgé que vous.

– Ensuite, cela peut être aussi le fait qu’on lui impose quelqu’un chez lui ou dans sa chambre alors qu’il n’a rien demandé, car plus son autonomie décline, plus l’aidant ou le professionnel fait à sa place.

– Cela peut aussi cacher une dépression non diagnostiquée. 40 % des seniors retraités ont une relation d’opposition avec leurs proches ou des professionnels.

– Une autre cause possible, c’est la méfiance. Votre proche doit laisser un inconnu entrer dans son intimité parmi sa vie et ses objets de valeur. On lui a inculqué qu’il ne faut pas faire confiance à des inconnus, tout comme à vous.

– Cela peut être aussi le fait que le ménage n’est pas fait ou que votre proche ou votre patient ne puisse pas offrir un café ou une petite collation alors que c’est ce que fait un bon hôte de maison.

– Il peut aussi s’agir également du coût financier de l’aide. Votre proche ou votre patient ne sait pas le coût de cette aide et il a connu la vie difficile : guerre, rationnement, chômage… C’était la vie à la dure, alors peut être que dans son esprit, il vaut mieux faire des économies.

– Et on arrive à la raison la plus simple, mais aussi la plus difficile à admettre : accepter l’évidence de la vieillesse et ne plus être capable de faire les choses comme avant en toute autonomie.

 

homme pas content

II – COMMENT FAIRE FACE À UN REFUS ?

Il existe 3 clés fondamentales :

 

  • Écouter.

 

Cela peut paraître idiot, mais créer le dialogue c’est la base. Écouter et faire preuve d’empathie permet de créer de la confiance. Du coup, la personne dans le refus se sent valorisée en tant qu’être humain. Vous devez essayer de trouver un terrain d’entente entre son autonomie et ce que vous aidant, ou le professionnel pouvez faire pour l’aider. Soyez bienveillant(e)

Remarque : Dire à une personne en perte d’autonomie qu’elle a le droit de refuser de l’aide, peut aussi parfois la bloquer pour en demander par la suite. Essayez de bien choisir vos mots.

 

  • S’adapter.

 

Voilà peut être ce qu’il y a de plus dur à faire. Il va falloir que l’aidant ou le professionnel agisse en souplesse et soit capable de s’adapter à la personne et son rythme de refus. Il va falloir déjà établir de la confiance, puis ensuite trouver des compromis en respectant les habitudes de vie de la personne à aider, sans la critiquer, mais plutôt en essayant de faire évoluer sa décision par étapes vers une acceptation.

 

  • Coordonner

 

Deuxième petit écueil à combattre, il va falloir que tout le monde, aidant comme professionnel se coordonne. Du coup, pour être efficace, il conviendra de : partager les informations, partager les décisions, se soutenir mutuellement, être cohérent dans les interventions. Cela permettra une harmonisation des soins et donc aussi moins de comportement perturbateurs. NB : n’oubliez pas d’inclure la personne à aider. Vous aurez peut-être la réponse de son refus.

 

Comment faire face à un refus si vous êtes un aidant ou un professionnel ?

 

Dédramatiser

 

Sauf en cas d’urgence vitale, ce qui est rarement le cas, pas de risque d’être accusé de non assistance à personne en danger.

 

Relativiser

 

Référez-vous aux habitudes de vie de la personne âgée et non à ce que vous estimez bien pour elle (exemple : ne pas se laver tous les jours n’est pas une catastrophe, ne pas faire trois repas par jour non plus, ni se raser ou se couper les ongles toutes les semaines)

 

S’organiser

 

Garder une trace écrite des contacts avec la personne âgée. Refaites le point au moins tous les six mois, bien que tous les deux mois soit préférable. Ainsi vous pourrez regarder ce qui a été mis en place a fonctionné ou pas et quelles nouvelles pistes vous pourrez adopter par la suite. Votre patience est un atout.

III- CONSEILS POUR CONVAINCRE LA PERSONNE VIVANT AVEC LA MALADIE D’ALZHEIMER D’ACCEPTER LES SOINS

– Adopter un discours unique. Il est essentiel que tous les intervenants aient le même discours. Si par exemple, votre proche a l’habitude de son café avant sa douche et bien, il faudra que les intervenants extérieurs soient d’accord avec lui. C’est à vous aidant ou professionnel de vous adapter et pas l’inverse. Si ce n’est pas possible, parlez-en avec lui, ainsi il se braquera moins.

Trouver le bon intervenant. Dans une situation de refus, il est impératif de trouver l’intervenant qui saura rétablir la relation avec la personne âgée.

Par exemple, pour ma mère, j’ai toujours été présente lors de sa première rencontre avec les différents intervenants et la seule fois où je n’étais pas là, elle a refusé de lui ouvrir sa porte.

Respecter ses choix. Ne faites pas de forcing, la personne qui doit être aidée, doit se sentir libre de ses choix. De plus, le professionnel doit respecter au maximum la culture et les habitudes de vie. En cas de manque de temps trouver un compromis. Par exemple : 1 douche par semaine avec lavage des cheveux, et toujours le même jour.

Discuter calmement. Ne pas s’énerver en cas de refus, car cela le mettra en colère, car après tout c’est lui votre ainé donc c’est à vous d’obéir surtout si vous êtes son enfant.

Expliquez-lui pourquoi c’est important pour vous. Cela peut être le fait que vous serez plus serein, ou aurez plus de temps libre pour vous promener avec lui, ou qu’il doit avoir de la visite….

Expliquez-lui pourquoi c’est bon pour lui. Il sera plus présentable et beau ou belle à vos yeux, il ou elle sera moins fatigué(e), vous pourrez ensuite faire des activités ensemble.

 Remarque : L’important est de faire comprendre à votre proche qu’avoir une aide extérieure ne signifie pas que vous ne l’aimez plus ou ne voulez plus passer du temps chez lui ou avec lui

Donnez-lui ou regarder les brochures d’aide ensemble. Ainsi, il s’inquiétera moins pour le coût de cette aide et il pourra choisir les jours de passages. Essayez de rencontrer avec lui ou elle les différents intervenants.

Faites un essai. Dites à votre proche que s’il veut s’arrêter, il le peut. Veillez quand même à lui laisser le temps de s’habituer, car sinon vous risquez d’entendre dès le départ : je veux être tout seul chez moi ou dans ma chambre, on arrête tout. Gardez à l’esprit que les intervenants vont bouleversés sa routine quotidienne.

– Place au propre. Si c’est la maison en désordre qui dérange votre proche, faites place au grand ménage et pourquoi pas en famille avec les petits enfants et vous finirez avec un bon gâteau maison. Ps : n’oubliez pas le paquet de biscuits éventuel pour l’offre du petit thé ou café. Rangez-le ensemble toujours au même endroit. Pensez à mettre un repère visuel sur le placard.

Demandez au médecin traitant. Parfois la parole du médecin traitant c’est une parole d’évangile. Beaucoup d’aînés sont intimidés par le côté blouse blanche et si c’est le docteur qui dit que l’aide est bonne pour sa santé, votre proche peut accepter l’idée plus facilement.

Donner du travail. Autre méthode qui fonctionne bien, vous pouvez dire à votre proche qu’en acceptant l’aide de l’intervenant cela lui donne un travail et que c’est important, car le taux de chômage est très fort. De plus, dans cette astuce ce n’est plus vraiment votre proche qui est aidé, mais c’est lui qui aide l’autre et donc il contribue à la communauté, c’est valorisant

Alzy récapitule pour vous :  

– La maladie d’Alzheimer entraîne souvent de l’opposition au soin

 

– Il convient de s’adapter et de faire en sorte que tous les intervenants collaborent et se coordonnent pour éviter l’opposition au soin

 

– N’hésitez pas à faire des traces écrites des refus, essayer de comprendre causes et surtout discuter avec empathie avec la personne ayant des troubles cognitifs.

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