Plasticité cérébrale : ce que disent les découvertes récentes
Les découvertes récentes qui changent notre regard sur la plasticité cérébrale
Pendant longtemps, nous avons cru que le cerveau adulte était « figé », que les connexions étaient déterminées une fois pour toutes… et qu’avec l’âge, tout ne faisait que décliner.
Mais la science a renversé la table : le cerveau change, apprend et se réorganise toute la vie, même chez une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer.
Aujourd’hui, nous explorons ensemble les découvertes récentes qui bousculent nos certitudes… et qui ouvrent des portes incroyablement positives pour l’accompagnement.
Pourquoi c’est essentiel pour les aidants et les professionnels ?
💬 Carine L., Aidante familiale :
« J’aimerais tellement savoir ce qui peut encore fonctionner… et comment l’aider sans le brusquer. »
💬 Nathalie G. Aide-soignante à domicile :
« Je veux comprendre ce qui se passe réellement dans leurs cerveaux pour adapter mes gestes et éviter les comportements difficiles. »
Bonne nouvelle : la plasticité cérébrale nous donne des pistes concrètes.
- Le cerveau adulte continue de créer de nouvelles connexions
Ce qu’on sait aujourd’hui :
👉 Le cerveau n’arrête jamais d’apprendre, même en vieillissant.
👉 Les connexions neuronales se renouvellent selon ce qu’on fait, ressent et répète.
Des études montrent que l’environnement, l’attention portée à la personne et la stimulation adaptée renforcent réellement certains réseaux neuronaux.
Pourquoi c’est important dans la maladie d’Alzheimer ?
Parce qu’un cerveau qui fonctionne différemment n’est pas un cerveau « perdu »
Il a encore des capacités… mais il a besoin d’un cadre adapté pour les activer.
- Les émotions déclenchent un boost de plasticité
C’est l’un des résultats les plus marquants des dix dernières années :
👉 Une émotion positive ou un lien relationnel apaisant augmente l’apprentissage et la mémorisation.
👉 L’ocytocine (hormone du lien) et la dopamine (hormone de la motivation) favorisent la création de nouvelles connexions.
Dans l’accompagnement Alzheimer, cela donne :
Une consigne froide = pas de plasticité
Un geste doux + un regard + un sourire = apprentissage renforcé
C’est exactement ce que nous faisons dans la méthode LIEN :
créer la sécurité émotionnelle avant l’action.
3. Le cerveau compense en activant d’autres zones
C’est un phénomène fascinant :
Quand une zone est fragilisée, d’autres prennent le relais… si l’environnement est adapté.
Les chercheurs parlent de réaffectation fonctionnelle.
En pratique, pour votre proche ou votre patient cela signifie que :
✔ Il perd peut-être la mémoire épisodique
✔ Mais il peut compenser par l’émotion, le mouvement, les automatismes, et les sens
✨ C’est pour cela qu’une personne qui « ne reconnaît plus » peut pourtant
→ réagir à une voix
→ sourire à une mélodie
→ retrouver un geste du quotidien
→ faire un exercice simple… si on lui montre autrement
4. Le mouvement et l’environnement sensoriel influencent la plasticité
Les dernières recherches montrent que :
👉 Le mouvement active la neurogenèse
👉 Les stimulations sensorielles simples (odeurs, sons, toucher) renforcent les circuits préservés
Cela confirme ce que les pratiques Montessori adaptées observent depuis longtemps :
– une activité sensori-motrice vaut plus qu’un exercice cognitif « sec »
– répéter un geste simple aide plus que « réviser un souvenir »
– varier les sens permet d’atteindre des chemins cérébraux encore ouverts
5 La plasticité reste active même aux stades avancés
C’est un tournant majeur dans les recherches récentes :
📌 la personne peut encore réagir, apprendre, s’apaiser, comprendre,
même si ses capacités d’expression diminuent.
La plasticité change de forme mais elle ne disparaît pas.
Pour vous, aidant ou professionnel, cela veut dire :
Vous n’agissez jamais « pour rien ».
Votre geste est capté.
Votre intention est ressentie.
Votre adaptation change l’expérience vécue.
Neurocapsule
Le cerveau, c’est comme une ville :
➡ Parfois un pont se casse (la maladie)
➡ Mais on peut ouvrir des petits chemins, contourner, adapter la circulation
➡ Et certains quartiers continuent de fonctionner très bien
Quand vous répétez un geste, que vous parlez doucement, que vous montrez avec les mains ou que vous créez un moment agréable…
👉 vous aidez le cerveau à emprunter un « autre chemin ».
C’est ça, la plasticité cérébrale.
6. Comment la méthode LIEN utilise ces découvertes
La méthode LIEN est construite sur 4 piliers dont le pilier E : Environnement sécurisé et apaisant
Elle s’appuie directement sur la plasticité cérébrale en :
✔ sécurisant émotionnellement avant d’agir
✔ utilisant le mouvement pour réactiver des circuits préservés
✔ proposant des actions simples, répétées, sensorielles
✔ respectant le rythme naturel du cerveau
✔ favorisant le lien social pour déclencher la dopamine
✔ transformant la relation avant de transformer le geste
C’est pour cela que votre manière de faire change tout.
Sources scientifiques
- Marzola P. et coll. — Exploring the Role of Neuroplasticity in Development, Aging … (revue, 2023)
Revue générale sur la plasticité tout au long de la vie, utile pour introduire la notion de plasticité adulte. PMC
- Puderbaugh M. & coll. — Neuroplasticity (StatPearls / NCBI Bookshelf, 2023)
Synthèse claire, accessible et régulièrement mise à jour sur les mécanismes de plasticité et leurs implications cliniques. CNIB
- Milbocker KA. et coll. — Maintaining a Dynamic Brain: A Review of Empirical Findings (revue, 2024)
Revue récente (2017–2023) sur interventions — exercice, stimulation — qui favorisent la plasticité : excellente source pour la partie « actions concrètes ». PMC
- Jahan I. et coll. — Neuronal plasticity and its role in Alzheimer’s disease … (revue, 2024)
Revue spécifique liant plasticité neuronale et pathologie Alzheimer — utile pour nuancer ce qui reste possible même en présence de la maladie. PMC
- Zhang J. et coll. — Recent advances in Alzheimer’s disease: mechanisms … (Nature Reviews-like, 2024)
Revue d’actualité sur les mécanismes d’Alzheimer, utile pour replacer la plasticité dans le paysage des recherches cliniques récentes. Nature
- Froemke RC. et coll. — Oxytocin, Neural Plasticity, and Social Behavior (PMC review, 2021)
Expose comment l’ocytocine module la plasticité liée au social — parfait pour étayer le rôle des émotions / du lien dans la plasticité. PMC
- Triana-Del Rio R. et coll. — Modulation of emotional and social behaviours by oxytocin (revue, 2022)
Complément récent sur les mécanismes neuromodulateurs (oxytocine) et leur impact sur la plasticité sociale. PMC
- Lawal O. et coll. — The role of astrocyte structural plasticity in regulating neural … (revue, 2022)
Revue sur le rôle émergent des astrocytes dans la plasticité synaptique — utile pour montrer que la plasticité ne concerne pas que les neurones. PMC
- Castaldi E. et coll. — Neuroplasticity in adult human visual cortex (revue, 2020)
Exemples concrets de plasticité structurelle et fonctionnelle chez l’adulte (utile pour l’argument « plasticité à tout âge »). ScienceDirect
FAQ
La plasticité cérébrale existe-t-elle encore en Alzheimer ?
Oui, elle existe sous une autre forme. Le cerveau ne guérit pas, mais il s’adapte, compense et réagit encore aux stimulations sensorielles et émotionnelles.
Peut-on vraiment « entraîner » le cerveau ?
Oui, mais pas comme un muscle : on renforce des chemins encore ouverts. Les activités sensorielles et les gestes guidés sont les plus efficaces.
Pourquoi les émotions jouent-elles un rôle aussi important ?
Parce qu’elles déclenchent la dopamine et l’ocytocine, qui augmentent la capacité du cerveau à apprendre et retenir.
Les exercices cognitifs classiques sont-ils utiles ?
Peu. Les activités motrices, sensorielles et relationnelles ont un impact bien plus fort sur la plasticité.
La plasticité disparaît-elle dans les stades avancés ?
Non. Elle reste présente, mais autrement. Les réactions émotionnelles et sensorielles restent actives très longtemps.
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La plasticité cérébrale ne disparaît pas avec l’âge. Le cerveau adulte, même avec Alzheimer, conserve des capacités d’adaptation et de réorganisation.
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Les émotions, le lien social et la motivation agissent comme un accélérateur de plasticité. Ce qui touche, émeut ou fait sens s’imprime mieux dans le cerveau.
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L’exercice physique, l’apprentissage et les activités créatives stimulent la production de facteurs de croissance neuronale.

















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