La bienveillance dans le soin

La bienveillance dans le soin

soutien aide soignant

Cœur du métier du monde médical et paramédical, la bienveillance est une notion primordiale, notamment dans la prise en soin d’une personne vulnérable. Ce concept n’est ni un effet de mode ni seulement un ensemble de gestes techniques, mais bien une relation de communication essentielle dans les échanges soignant-soigné.

Dans un premier temps, nous analyserons ce qui se cache derrière le terme de bienveillance. Ensuite, dans un second temps nous décortiquerons les points fondamentaux de la charte de la personne hospitalisée. Et pour finir comment être bienveillant dans la prise en soin d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

I – QU’EST-CE QUE LA BIENVEILLANCE ?

Définition

Sous ce terme que l’on entend à cor et à cri se cache beaucoup de choses. Le mot « bienveillant » vient du latin « bene volens » : qui veut du bien.

Pour le dictionnaire Larousse, il s’agit d’une : « Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, et à l’indulgence envers autrui. »

Donc, être bienveillant n’est pas qu’une question d’état d’esprit, il faut se placer dans une posture d’investigateur-observateur afin que la communication se passe le mieux possible. Comme le disait mon mentor scolaire, n’oubliez jamais qu’en face de vous se tient un être humain. Ce n’est pas juste un ensemble de gestes techniques. Votre « côté soignant » peut être anxiogène et considéré comme de la supériorité.

Par conséquent, la bienveillance se doit de devenir votre crédo au quotidien. Vous faites de la prise en soin et non de la prise en charge. C’est un être humain en face de vous, ce n’est pas un carton de livraison.

En tant que soignant, nous sommes responsables de nos actes vis-à-vis de la personne vulnérable dont nous prenons soin. Il est essentiel en plus des soins techniques de garder nos sens à l’affût, avoir de la patience et essayer de respecter le rythme de chaque soigné afin de perturber ses habitudes le moins possible. 

Cette posture n’est pas simple, car le soignant ne sait pas ce qui peut arriver. S’il peut anticiper grâce à son expérience, il ne peut pas prédire.

ange soignant

II – QU’EST-CE QU’UNE CHARTE DE BIENVEILLANCE ?

Définition

Une charte est « un texte de lois ou une règle fondamentale, censée s’appliquer à tous, ayant pour but de garantir des libertés, des droits ou des devoirs. »

 

Charte de la personne hospitalisée.

NB : je choisis celle-ci, car elle représente bien notre sujet.

Cette charte est la plus répandue et concerne onze points fondamentaux. Elle a pour but d’informer les patients sur leurs droits tels qu’ils sont décrits dans la loi du 4 mars 2002.

 

Respect des règles générales d’intimité et de courtoisie

 

Lors de la prise en soin d’une personne vulnérable, on entre irrémédiablement dans sa zone d’intimité. Du coup des règles de base s’imposent comme par exemple toquer avant d’entrer et de le saluer.

 

Respect individualisé

 

Le mot clé c’est : l’adaptation. Les soins doivent être faits au maximum dans le respect des habitudes de la personne que vous prenez en soin tout en essayant de caler aux exigences de votre journée.

Certes, cela est plus facile à dire qu’à faire, mais plus vous allez garder à l’esprit les habitudes de vie de la personne dont vous vous occupez, plus vous pourrez négocier des compromis dans ses habitudes.

 

Reconnaissance de ce qui est exprimé

 

L’individu pris en soin doit pouvoir exprimer sans crainte sa pensée et ses besoins. Cela passe par la communication verbale et non verbale. Vous devez prendre en compte ses demandes et ses attentes ainsi que celles de son entourage. Le fait d’agir de cette façon va grandement faciliter les soins.

 

Qualité de la vie sociale

 

Une personne placée ou hospitalisée laisse derrière elle tout un pan de sa vie et perd donc ses repères. Cependant, cela ne signifie en aucun cas que sa vie sociale doit s’interrompre. Vous devez au maximum lui permettre de s’approprier son nouveau chez soi. Et lorsque cette personne se sentira bien, elle voudra plus facilement recevoir ses invités.

 

Autonomie

 

L’autonomie c’est : « La capacité à se gouverner soi-même ; elle présuppose la capacité de jugement, c’est-à-dire prévoir et choisir, liberté d’agir, d’accepter ou de refuser en fonction du jugement.

 

Selon moi c’est le facteur primordial qu’il ne faut jamais oublier après la bienveillance qui va de soi. Une personne considérée comme telle avec ses capacités et ses handicaps permettent une confiance mutuelle  tout d’abord et maintenir l’autonomie d’une personne est la base du soin. Cela fait partie des quatorze besoins fondamentaux décrits par Virginia Henderson.

 

La vulnérabilité

 

Dans la majorité ce terme entraine surtout un sentiment négatif et d’infériorité. Notre monde va très vite et la société pousse à l’individualisme. Cela va se traduire par une perte des capacités de la personne qui doit être prise en soin.

Par exemple, une toilette devant deux soignants alors qu’auparavant, il ou elle faisait sa toilette seul(e) dans sa propre salle de bain, peut s’avérer très douloureux psychologiquement. Du coup, la bienveillance et la bientraitance vont de mise.

Ne faites pas à cette personne ce que vous ne pourriez pas tolérer, vous-même.

 

III- COMMENT ÊTRE BIENVEILLANT DANS LA PRISE EN SOIN D’UNE PERSONNE ATTEINTE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER ?

La notion de vulnérabilité concerne tous les êtres vivants. Si l’on se base sur les quatorze besoins fondamentaux de Virginia Henderson, au-delà du soin, l’estime de soi demeure vitale à tout individu. C’est aussi ce qui se passe dans la pyramide de Maslow et donc, en y réfléchissant si les bases ne sont pas solides tout peut s’écrouler dans le temps. Cependant, quels sont les points essentiels à retenir  dans la prise en soin d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

 

Après l’observation et les 14 besoins analysés, toute la réussite de la prise en soin va se reposer essentiellement sur la communication. Il va donc falloir veiller à :

communication alzheimer hop la vie

Alzy récapitule pour vous :  

– Être bienveillant ce n’est pas uniquement satisfaire les besoins d’autrui, mais prioriser les valeurs et les habitudes de la personne prise en soin.

 

– Il est primordial de se placer dans la peau de l’observateur investigateur afin de bien veiller sur la personne dont on s’occupe.

 

– La communication verbale et non verbale en plus de la connaissance d’autrui est la clé dans la prise en soin d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Alzy-declinaison-logo

LE REFUS DE SOINS CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE LA MALADIE D’ALZHEIMER

LE REFUS DE SOINS CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE LA MALADIE D’ALZHEIMER

senior faché

La maladie d’Alzheimer est un problème majeur de santé publique et la troisième cause de mortalité en France derrière le cancer et les maladies cardio-vasculaires. Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont actuellement un million en France et ce chiffre sera multiplié par trois d’ici 2050. Un français sur deux a une personne atteinte de cette maladie dans son entourage.

Cette maladie est caractérisée par l’apparition de nombreux troubles psychologiques et comportementaux qui s’intensifient à chaque passage de stade pathologique. Parmi ces troubles, il y a l’agressivité, l’agitation et l’opposition. Moi-même ayant été Aide-soignante dans des unités spécialisé Alzheimer, j’ai été confronté au refus de soins. Cela nous permet de s’interroger sur l’attitude à avoir en face de cette résistance.

Dans un premier temps, j’aborderai la définition du soin en général, avant de me pencher dans un deuxième temps sur le refus de soin et sa spécificité chez un Alzheimer. Ensuite, pour conclure, je vous donnerai quelques points afin de savoir comment réagir si vous êtes  confrontés à ce problème.

I – QU’EST-CE QUE LE SOIN ?

Selon l’OMS, le soin est défini comme : la capacité de garantir à chaque patient la combinaison d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assureront le meilleur résultat en terme de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins.

Pour faire plus simple, le personnel paramédical (aide-soignant et infirmier notamment) applique la règle des quatorze besoins fondamentaux de Virginia Henderson (infirmière) qui a été listé en 1969.

Les 14 besoins fondamentaux :

1 – Besoin de respirer

2 – Besoin de boire et manger

3 – Éliminer

4 – Se mouvoir et maintenir une bonne posture

5 – Dormir et se reposer

6 – Se vêtir et se dévêtir

7 – Maintenir sa température

8 – Être propre, protéger ses téguments

9 – Éviter les dangers

10 – Communiquer

11 – Agir selon ses croyances et ses valeurs

12 – S’occuper en vue de se réaliser

13 – Besoin de se récréer, se divertir

14 – Besoin d’apprendre

A cela s’ajoute la qualité de soins :

Éfficacité : les soins permettent de restaurer ou maintenir la santé.

Adéquation : les soins s’appuient sur les dernières  connaissances scientifiques disponibles

Équité : les soins sont assurés avec impartialité et équité.

Efficience : les soins effectués sont ceux qui permettent le meilleur résultat au moindre coût.

Sécurité : les soins sont assurés dans la protection du patient avec l’absence de tout événement pouvant le mettre en danger.

Accessibilité : les soins sont prodigués quel que soit l’origine, le lieu d’habitation, le handicap ou les ressources financières du patient.

Continuité : la prise en charge du patient est continue tout le long de son parcours de soins.

Prise en compte des besoins du patient.

homme pas content

II – QU’EST-CE QUE LE REFUS DE SOINS ?

L’article R.4127-36 de la loi du code de la santé publique stipule que « le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas ». Le droit de consentir à des soins comporte donc inévitablement le droit de les refuser.

 

Selon l’article du code de la santé publique R.1111-4 relatif au droit des malades : « aucun acte médical, ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment »

 

Si la personne refuse le soin, même après négociation, alors, il est attendu de la part des soignants de respecter ce choix et de tracer la décision éclairée du patient dans les transmissions. La situation est bien différente lorsque le patient ne réalise pas les conséquences de son refus. Cette difficulté à comprendre peut-être due, par exemple, à des troubles cognitifs. En effet, il n’est pas rare dans les établissements de santé ou à domicile de se trouver en face d’un patient Alzheimer qui refuse catégoriquement les soins.

 

Qu’est-ce que le refus de soins chez un patient Alzheimer ?

 

La HAS a dressé une liste des différents SPCD (Symptômes Psychologiques et Comportementaux de la Démence) parmi lesquelles on retrouve :

 

L’opposition qui correspond au refus, de la part du patient : des soins, de s’alimenter, d’assurer son hygiène, de respecter les règles sociales, de coopérer. Elle est parfois interprétée à tort comme de l’agressivité ou un désir de nuire, mais elle peut avoir des raisons très variées.

 

L’agitation est une activité verbale, vocale ou motrice inappropriée, ne résultant pas selon un observateur extérieur d’un besoin ou d’un état de confusion. Elle peut être verbale (cris, verbalisations stéréotypées) ou physique (activités excessives, inappropriées ou sans objectif précis).

 

L’agressivité peut être physique ou verbale et est un comportement qui est perçu par l’entourage du patient comme violent envers les personnes ou les objets. Elle est souvent assimilée à une menace ou un danger pour l’environnement ou le patient lui-même. L’agressivité peut être la conséquence de l’agitation, mais peut être indépendante.

 

Les comportements de déambulation inadaptés sont parfois assimilés à l’agitation. Il peut s’agir de vérification, poursuite incessante, activité répétitive ou excessive, déambulation sans but apparent ou dans un but inapproprié, déambulation nocturne, errance, nécessité d’être reconduit au domicile. Ils concerneraient plus souvent des hommes peu âgés, ayant un déficit cognitif important et ayant également des troubles du sommeil.

 

La désinhibition correspond à un comportement impulsif et inapproprié par rapport aux normes sociales ou familiales au moment où ce comportement est observé. Ceci peut se manifester par une tendance à la distraction, à l’instabilité des émotions, à des comportements inadaptés ou sans retenue : errance, attitudes sexuelles incongrues, comportement impudique ou envahissant, agressivité envers soi-même ou autrui.

 

Les cris ou les comportements vocaux inadaptés (hurlements, plaintes vocales, des demandes répétitives, etc.) sont des verbalisations compréhensibles ou non, fortement perturbantes pour l’entourage et tout particulièrement en institution. Ils sont le plus souvent l’expression d’une détresse psychologique, d’un inconfort, de demandes d’attention, et sont plus fréquents en cas de démence sévère avec un degré élevé de dépendance.

 

Les symptômes psychotiques regroupent les idées délirantes et les hallucinations. Les idées délirantes sont des perceptions ou des jugements erronés de la réalité par le sujet. Les thèmes les plus fréquents sont le vol, le préjudice, la non-identification du domicile ou d’un membre très proche de la famille (délire de la présence d’un imposteur ou de sosies), l’abandon, la jalousie. Le sentiment d’être abandonné, rejeté, est fréquent en institution. Le délire peut être en relation avec des hallucinations sensorielles. Le caractère délirant du symptôme est lié au fait que le patient a la conviction que ces éléments irréels qu’il rapporte sont vrais.

 

Les hallucinations sont des perceptions sensorielles sans objet réel, alors que les illusions sont des déformations ou des interprétations de perceptions réelles. L’ensemble des modalités sensorielles peut être affectées. Certains comportements sont complexes et peuvent être rattachés à d’autres comportements qu’il faut préciser. Il peut s’agir :

De comportements dits « anxieux » ;

D’attitudes d’agrippement à des personnes ou à des objets ;

De comportements stéréotypés, répétitifs.

 

Il est essentiel de noter que certains facteurs pourraient être à l’origine des troubles du comportement comme la douleur ou des problèmes somatiques. La psychomotricienne C. Delamarre (2011) rejoint cette idée en écrivant : « ces troubles ne sont jamais gratuits, ils manifestent un mal-être moral ou physique qu’il faut prendre en compte »

III- COMMENT RÉAGIR EN FACE D’UN REFUS DE SOIN ?

Les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer sont uniques dans leur prise en charge. Il faut déjà admettre que le refus est légitime et être certain que la douleur physique ou morale peut être prise en compte. Il est donc nécessaire d’établir un dialogue permettant de comprendre le refus du patient.

Présentation d’un cas auquel j’ai été confronté.

Lors de mes jeunes années d’aide-soignante diplômée j’ai été confronté à un refus de soin chez un patient atteint d’Alzheimer. En effet, il est noté quasi quotidiennement le refus de la toilette par Monsieur B. ֤Étant la petite nouvelle du service j’étais le seul membre du personnel qui n’avait pas été confronté à Monsieur B autant vous dire que les trois premiers jours se fut un véritable fiasco. Je parvenais au même résultat bien que je fasse tout mon possible pour essayer de convaincre Monsieur B.

Au début de l’après-midi du troisième jour, lors de la mise à la sieste de Monsieur B, je remarquais que sa chambre était pleine de bibelots et notamment des ours polaires. Je décidai donc d’en parler avec l’équipe soignante puis avec Monsieur B lors de son goûter. J’appris avec stupéfaction que Monsieur B adorait la montagne et notamment les ours polaires, son rêve de jeunesse aurait été de les voir en chair et en os.

La diversion étant un excellent moyen d’obtenir l’acceptation du soin par le patient, je demandais à la famille s’il y avait possibilité d’avoir une peluche à l’effigie de l’animal que j’ai obtenu le soir même. De mon côté je demandais à l’animateur du service s’il avait du scotch de couleur et des feuilles adhésives résistantes à l’eau. Nous entreprîmes avec l’accord de la direction à faire un décor de montagne avec des ombres d’ours dans la douche de Monsieur B tandis qu’il dînait ce soir-là.

Le lendemain, j’ai voulu accompagner à la toilette Monsieur B et j’eus un non catégorique. Je sortis de son placard, l’ours polaire en peluche et pris le temps de converser avec Monsieur B sur le sujet. Monsieur B étant totalement détendu, je lui répondis que son ours aimerait lui montrer une surprise. Monsieur B se leva sans rechigner pour aller dans la salle de bain. Je proposai une douche à Monsieur B et son ours afin qu’ils soient tout pimpant pour une promenade l’après-midi même. Je reçus un oui massif. À partir de là, tant que Monsieur B avait sa peluche il ne refusait plus la toilette et cela a été inscrit au protocole de soin.

mediation soignant soigne

IV- QUELLES RÉACTIONS FAUT-IL GARDER À L’ESPRIT EN FACE D’UN REFUS DE SOIN ?

– Accueillir et accepter le refus, même si c’est dur

– Ne pas avoir de réactions brutales, agressives ou autoritaires, car cela crée de l’anxiété.

– soyez doux, rassurant, établissez un bon contact visuel, et tenter une diversion : chant, collation, boisson, temps supplémentaire par exemple en faisant son lit en premier, bref tout ce qui peur l’orienter vers autre chose.

 

– Il faut garder à l’esprit que ce qu’on demande peut-être anxiogène et auquel cas si possible testé des pistes qui permettent d’y remédier. Une partie des réponses peuvent se trouver dans l’histoire du patient : envie, goûts, habitudes de vie…)

 

– Utiliser des mots simples et éviter les sources de distraction.

 

– Appuyez-vous sur l’ensemble des intervenants professionnels lui procurant des soins.

 

NB : quel que soit le stade la maladie d’Alzheimer, la communication est primordiale. Tout comportement verbal ou non est la façon de communiquer de votre patient ou proche.

Alzy récapitule pour vous :  

– Le refus de soin chez un malade d’Alzheimer est normal et il convient de l’accepter.

– Il faut s’assurer que le soin que l’on veut faire n’est pas anxiogène ; sinon, il faut chercher à y remédier.

– La diversion est une possibilité d’obtenir l’accord de soin, si elle est bien menée.

– Il convient de vous concentrer sur l’histoire de la personne dont vous chercher l’accord et pas sur le soin en lui-même en premier lieu. N’hésitez pas à réfléchir en collaboration avec l’ensemble des intervenants professionnels qui interagissent avec la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Alzy-declinaison-logo

LA FIN DE VIE DANS LA MALADIE D’ALZHEIMER

LA FIN DE VIE DANS LA MALADIE D’ALZHEIMER

soutien affectif fin de vie

Malheureusement, il existe à ce jour aucun traitement contre la maladie d’Alzheimer. Cette démence neurodégénérative affecte la vie du malade, mais aussi son entourage au fil de son évolution, parfois on arrive à faire un deuil blanc, mais il demeure un stade qui engendre un certain nombre de questions : la fin de vie.

Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux différents symptômes communs  (NB : cela ne remplace pas l’équipe médicale en place). Ensuite, nous analyserons les différentes décisions qui devront être prises. Pour finir, dans un dernier point nous réfléchirons à l’étape du deuil.

I – QUELS SONT LES DIFFÉRENTS SYMPTÔMES PRÉVISIBLES DE FIN DE VIE ?

Chaque individu à sa propre manière d’appréhender la mort. Que cela soit la sienne ou bien celle d’un proche. La difficulté étant que l’on ne peut ni prévoir le quand ni le comment, cependant certains changements corporels (une fois que toutes les autre pathologies possibles ont été écartées) peuvent mettre la puce à l’oreille.

SYMPTÔMES COMMUNS QUE POUVEZ-VOUS FAIRE ?
Changements physiques Changements physiques

– Les extrémités des membres deviennent froides au toucher.

– La pression sanguine diminue.

– Les lèvres et les ongles bleuissent.

– Massez doucement les membres avec une lotion hydratante.
– Apparition de problèmes cutanés et d’escarres dûs à l’alitement.

– Apprenez à bien positionner la personne dans son lit grâce à un professionnel de santé.

– Changez là de position toute les deux heures. Faites-vous un mémo où vous noterez l’heure et la position.

– Gardez la peau sèche et saine le plus possible.

– Utilisez des cales en mousse ou des serviettes roulées pour alléger la pression sur les talons et les coudes.

– Faites maintenir un bon mouvement des articulations avec le passage d’un professionnel.

– La personne ne peut plus manger ni boire à cause des défaillances physiques.

– Humectez les lèvres avec un coton tige avec de la glycérine.

– Apprenez à lui procurer des soins de bouche.

– Accumulation possible de sécrétion dans la bouche et/ou la gorge. – Demandez des conseils à l’équipe de santé en place.

– Augmentation de la somnolence.

– Diminution de la présence de la douleur.

– Veillez à son comportement non verbal signalant la douleur.

-Demandez des conseils au professionnel de la douleur du parcours de soin.

– Possibilité de fièvre ou pic fébrile.

– Rafraichissez la personne avec un linge humide sur la nuque et le front.

– Prenez garde à ce qu’elle ne prenne pas froid.

– Présence de pause respiratoire allant de 5 à 30 secondes.

– Aucune intervention n’est nécessaire.

C’est le processus naturel du décès qui se déroule.

Les sens se modifient Les sens se modifient

– La vision peut devenir trouble ou lointaine.

– La personne devient sensible au bruit, aux sons et à la lumière

– Maintenez le contact en lui tenant ou caressant la main.

– Faites-lui la lecture à haute voix.

– Jouez, chanter ou écouter des musiques qu’elle apprécie.

– Parlez de vos souvenirs en commun.

– Essayez dans la mesure du possible d’être le plus calme et doux dans votre voix malgré le chagrin.

– Si vous devez discuter de son état avec quelqu’un, quittez la pièce. La personne vous entend toujours, même si elle ne vous répond plus.

– Évitez d’être trop de personnes autour d’elle en même temps.

– Évitez de faire du bruit au maximum et tamiser la lumière.

– Le pouls devient irrégulier.

– La personne peut être nerveuse ou agitée.

– Rassurez la personne au maximum.

– Vérifiez qu’elle n’ait pas soif ou la présence de douleurs.

Quelles émotions ressent la personne ? Quelles émotions ressent la personne ?
– La personne qui part ressent toujours des émotions et des sensations jusqu’à son ultime souffle.

– Parlez-lui doucement.

– Rappelez-lui qu’elle n’est pas toute seule, qu’on prend soin d’elle, et surtout qu’on l’aime infiniment.

– N’utilisez pas de mots négatifs.

Quand est-il de la foi de la personne ? Quand est-il de la foi de la personne ?
– Sa foi est intacte. On pourrait croire qu’elle choisit le moment où elle part.

– Vous pouvez parfaitement utiliser des chants religieux, réciter des psaumes, des prières ou lire des textes sacrés.

– Vous pouvez demander le passage d’un accompagnateur de foi ou qu’on lui administre les saints sacrements.

-Si vous êtes celui ou celle qui va « perdre » cet être cher vous pouvez bénéficier vous aussi d’une oreille attentive.

charge mentale

II – QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES DÉCISIONS QUI DEVRONT ÊTRE PRISES ?

Il peut être difficile pour les membres d’une famille de prendre des décisions dans ce contexte de crise. Il faut d’abord savoir qu’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer en fin de vie nécessite une vaste étendue de soins de confort qui sont très compliqués d’effectuer seule et c’est pour cela que vous devez vous rapprocher des professionnels de santé y compris s’il existe le souhait qu’elle demeure à domicile.

Malheureusement, cette étape de la vie engendre également un certain nombre de décisions.

  • Décisions générales.

– Si votre proche a laissé des directives anticipées, consultez ces dernières ; sinon, cherchez dans vos souvenirs si elle a déjà parlé de ce sujet avec vous.

– Établissez qui devra faire les démarches concernant les aspects financiers, qui sera chargé des décisions relatives aux soins et qui prendra en charge les questions juridiques. Notez qu’en général, une personne atteinte d’Alzheimer est sous tutelle et que par conséquent l’équipe de soin échangerait avec les personnes qui se trouvent dans le dossier juridique. Par conséquent, s’il y a du changement, ne tardez pas à le faire savoir.

 

– N’oubliez pas de vous tenir au courant de toute altération de santé de votre proche en fin de vie, car d’autres décisions pourraient venir se rajouter.

 

  • Décisions relatives aux soins médicaux.

 

Tout d’abord, il faut savoir qu’en premier lieu on se réfère aux dernières volontés de la personne mourante. En l’absence de documents, il faudra que vous vous prononciez sur :

 

– La réanimation. En cas d’arrêt cardio respiratoire souhaitez-vous que l’équipé procède à une réanimation ?

 

– En cas de sonde alimentaire posée, il faudra statuer sur le fait de la garder ou pas. Des études ont démontré que cela ne prolongeait pas la vie. S’il n’y a aucune sonde mise en place, il faut savoir que la pose de cette dernière peut entrainer des infections.

 

– L’hydratation en intraveineuse. Il faut savoir que l’arrêt de l’hydratation à ce stade avancé permet une mort plus « douce ». Le recours à l’hydratation allonge la vie parfois de plusieurs semaines, pensez à l’inconfort de votre être cher en premier.

 

– Les médicaments relatifs aux traitements pathologiques (diabète, hypertension, troubles cardiaques, antidouleurs) sont toujours administrés. La dignité et l’absence de douleurs dans la mort sont obligatoires jusqu’au dernier souffle.

 

  • Les facteurs à prendre en compte vous concernant.

Des décisions aussi lourdes à porter et gérer vont incontestablement vous perturber aussi il va falloir veiller à certains points.

 

– Prenez le temps de comprendre que cette fois-ci, ce n’est plus du deuil blanc.

– Confiez-vous si le poids de cette épreuve est trop lourd à vivre. Vous pouvez par exemple bénéficier d’un soutien psychologique gratuitement si votre proche est en établissement. En cas de demeure à domicile, des associations ou des professionnels indépendants peuvent prendre le relais.

– Accordez vous des moments de répit et faites-vous remplacer quelques heures si vous faites partie d’une fratrie.

– Discutez avec des groupes de soutien. Vous les trouverez facilement sur les réseaux différents sociaux existants.

III-  L’ÉTAPE DU DEUIL : VOTRE VIE D’APRÈS

Ca y est, votre proche est partie et désormais toute une gamme d’émotions s’installe en vous. Sachez tout d’abord que même si étiez en froid, le deuil vous affectera et c’est parfaitement normal. Il vous faudra du temps, de la patience et de la douceur envers vous-même. Sachez qu’un deuil complet peut prendre jusqu’à cinq ans, selon les spécialistes. Et ce dernier peut jouer sur beaucoup de facteurs : sociaux, physique, affectifs, psychiques et spirituels.

Voici quelques conseils pour mieux appréhender cette douloureuse épreuve :

– Acceptez de ressentir toutes les émotions qui vous traversent. C’est votre façon de faire et c’est très bien. Personne n’a à vous juger sur votre manière de faire ou ne pas faire.

– Exprimez vos émotions. Vous pouvez les écrire pour vous-même ou écrire une biographie de votre proche, en parler, chanter vos émotions, les faire vivre à travers un loisir créatif…

– Vous allez aussi certainement pendant ce processus apprendre beaucoup sur vous-même et sur la relation que vous entreteniez. Parfois, un certain nombre de valeurs communes ou non vont finalement prendre place ou se renforcer dans votre vie.

– Si hélas vous avez dû mettre entre parenthèse votre vie le temps nécessaire de vous occuper votre proche, il va falloir penser quand vous serez de nouveau sur pied à les reprendre.

– Dernier point en ce qui concerne les dates que nous considérerons comme « fatidiques » (anniversaire de naissance, de décès, Noël et fêtes diverses et variées) essayez dans la mesure du possible de les anticiper et de ne pas être solitaire ces jours-là.

ange repos éternel

Alzy récapitule pour vous :  

– Le deuil est une épreuve difficile et personnelle à chacun. Cependant, n’hésitez pas à vous faire accompagner ou soutenir sur la douleur est trop forte.

 

– Commencez le plus tôt possible à demander les directives anticipées de la personne si c’est possible (avec beaucoup de tact bien entendu) sinon essayez de vous souvenir de ce qu’elle aurait pu vous dire.

 

– Que vous choisissiez le décès à domicile ou en structure médicalisée. Renseignez-vous le plus tôt possible.

 

– Ne soyez surtout pas trop dur envers vous-même. Vous avez fait de votre mieux de son vivant et vous pouvez toujours perpétuer sa mémoire lorsque vous serez prêt.

Alzy-declinaison-logo

Qu’est-ce que la mediation-animale ?

Qu’est-ce que la médiation animale ?

mediation animale

Depuis la nuit des temps l’homme vit avec des animaux dans son environnement. Les interventions avec animaux telles que la méditation ou encore la thérapie animale sont en plein essor depuis quelques années. Mais qu’est-ce que la médiation animale ? Cette dernière a-t-elle le même effet qu’un médicament ? Et que peut apporter la médiation animale à une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ?

I – QU’EST-CE QUE LA MÉDIATION ANIMALE ?

Avec la maladie d’Alzheimer, la personne atteinte communique de moins en moins facilement avec des mots. La médiation animale lui permet de diminuer ce trouble.

Définition.

La médiation animale ou zoothérapie est un travail en binôme entre un animal et un homme. L’animal devient un relai de communication par sa présence et permet des interactions sociales entre les individus présents.

chien mediation animale

II – LA MÉDIATION ANIMALE A-T-ELLE LE MÊME EFFET QU’UN MÉDICAMENT ?

Les ateliers de médiation animale se développent progressivement dans les centres de santé Alzheimer et les Ehpad.
Les avantages des ateliers de ce type ne sont plus à démontrer, les études récentes prouvent qu’ils permettent de lutter contre les troubles du comportement et aussi contre la dépression. Ces ateliers augmentent ou préservent l’autonomie des malades d’Alzheimer.

La présence animale implique une attention qui tient les sens en éveil. Nourrir, jouer, caresser ou câliner l’animal présent contribue à la stimulation du malade sur de nombreux points comme par exemple la motricité fine.
En présence d’animaux les patients échangent davantage, communiquent plus facilement, ils sont plus détendus et moins dépressifs.

Toutes les séances de médiation animale sont dispensées par des professionnels qualifiés et reconnues experts. Les séances ont pour but d’améliorer le fonctionnement physique, cognitif, comportemental et socio-affectif des personnes atteintes de troubles.

III- QUE PEUT APPORTER LA MÉDIATION ANIMALE À UNE PERSONNE ATTEINTE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER ?

Les séances de médiation animale ont un effet très bénéfique sur les malades Alzheimer. En effet, elles contribuent à améliorer de nombreux facteurs tels que :

L’humeur et la mémoire : un animal à câliner procure du bonheur et donc favorise l’ocytocine. L’animal permet également de faire fonctionner la mémoire, il n’est pas rare que des souvenirs reviennent aux participants des ateliers. C’est le cas lorsque l’intervenant missionne avec un familier tel qu’un chien, un chat, un lapin ou encore un cochon d’Inde.

Caresser l’animal et jouer avec lui augmente la motricité fine. L’animal servant de relais augmente également les interactions sociales entre les malades. Et par ricochet cela entraine :

– Une diminution du stress et de l’agressivité
On peut aussi observer, une stimulation physique par le contact avec l’animal voir parfois une valorisation de la responsabilité quand il y a la possibilité de nourrir l’animal présent.

On note aussi une concentration accrue, les malades observent l’animal.
Il y a également la possibilité que L’animateur intervenant avec l’aide d’un kinésithérapeute ou d’un psychomotricien permettre des séances de marche au côté de l’animal présent. En effet, il est plus ludique d’effectuer une promenade avec un animal et le tenir améliore l’équilibre, mais peut aussi permettre à la personne atteinte de troubles cognitifs de retrouver pendant un laps de temps sa vie d’avant.

animateur zootherapie

Alzy récapitule pour vous :

– La médiation animale est effectuée par des experts reconnus et diplômés.

– La médiation animale à de nombreux bienfaits sur les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et elle se développe dans les centres de santé.

– De nombreuses associations permettent de faire des rencontres. N’hésitez pas à vous renseigner.

– Vous pouvez aussi vous rapprocher d’indépendants formés qui peuvent intervenir à domicile.

http://association-iaca.org/mediation-domicile
http://www.coeurdartichien.fr/service-a-domicile
https://crea-animal.fr/services-proposes-mediation-animale

Alzy-declinaison-logo

Quelle est la prise en charge pour une personne atteinte d’Alzheimer ayant un cancer ?

Quelle est la prise en charge pour une personne atteinte d’Alzheimer ayant un cancer ?

cancer

L’avancée dans l’âge accroît le risque de maladie ou l’apparition de démence de type Alzheimer ou apparentés. Cependant, une question éthique se pose comment prendre en soin une personne démente dans un monde médical qui repose sur le consentement éclairé du malade.

I – QUELLE EST LA PRISE EN CHARGE ?

La prise en charge de personnes âgées déments et atteintes de cancer n’est plus aussi rare qu’auparavant.

Dans un contexte de dysfonctionnements cognitifs qui altèrent le jugement, la mémoire et aussi l’acquisition de nouvelles informations, la prise en charge va devenir différente. La maladie d’Alzheimer n’exclut pas les traitements.

– Comment cela se déroule-t-il ?

Après les consultations classiques et collectives, on approfondie l’examen dans un second temps avec des consultations individuelles dans lesquelles on s’efforce de recueillir les opinions du malade, car même atteint d’Alzheimer, une personne peut avoir un avis ou des opinions.

On interroge également les proches afin de savoir ce qui aurait pu être dit jadis ou encore si des directives anticipées ont été faites.

Il ne s’agit pas de traiter les deux maladies distinctement, mais plutôt d’apporter d’une manière globale une amélioration des qualités de vie. Ainsi, on intègre dans le parcours de soin la démence et ses difficultés.

concertation docteur

II – QUE SE PASSE-T-IL ENSUITE ?

Le fil rouge à suivre une fois le parcours de soin établit est la façon dont la maladie d’Alzheimer va influencer le cancer et vice versa.

De plus, la coexistence de ces deux sévères pathologies a forcément des répercussions sur le malade ainsi que son entourage. Ainsi on veillera particulièrement au bien-être de l’ensemble des personnes impliquées dans le parcours de soin.

Des séances de groupes de paroles ou de psychanalyses peuvent être préconisées.

III- EST-CE CONSIDÉRÉ COMME DE L’ACHARNEMENT THÉRAPEUTIQUE ?

Dans la société actuelle, l’âgisme est déjà mal vu alors y ajouter un cancer par-dessus cela serait comme «  jeter mémé dans les orties » Quand une personne âgée démente est atteinte d’un cancer, il se pose aussi la question de l’acharnement thérapeutique que cela soit pour la famille, les professionnels de santé et le malade lui-même.

 

Pour un individu dit grabataire hélas souvent c’est bien considéré comme de l’acharnement. A contrario, lorsque le malade peut encore exprimer son avis, on peut mettre en place des soins curatifs ou palliatifs.

 

C’est un devoir éthique de les soigner même si l’évolution des maladies sera fatale sur le temps.

scanner
IV- QUELLE THÉRAPIE PEUT ÊTRE UTILISÉE ?

Les chimiothérapies sont excessivement chères, mais un cancer engendre des symptômes gênants et douloureux. Le confort de vie ne peut être mis à la trappe pour une question d’argent.

 

Les thérapies dites ciblées sont sans effets secondaires donc elles sont tout à fait adaptées à la personne âgée.

Alzy récapitule pour vous :  

– Une personne atteinte d’Alzheimer peut avoir un cancer (notamment intestinal) contrairement aux idées reçues.

 

– Le parcours de soins est adapté avec la prise en compte du facteur de la maladie Alzheimer.

 

– On veillera particulièrement au bien-être du malade et de son entourage.

 

Alzy-declinaison-logo