Incontinence et maladie d’Alzheimer

INCONTINENCE ET MALADIE D’ALZHEIMER

incontinence alzheimer

L’incontinence est un sujet sensible et qui est difficile à aborder. Les personnes atteintes de troubles cognitifs  sont parfois victimes de « petits accidents » d’urine et ne parviennent pas à se rendre aux toilettes à temps. Malheureusement, même si l’incontinence est rare en début de stade de la maladie d’Alzheimer, il augmente en même temps que les stades d’évolution de la maladie. Cependant, certaines personnes ne sont pas atteintes.

Dans un premier temps, nous étudierons les différentes causes possibles de l’incontinence. Puis, dans un second temps, quels impacts peuvent produire l’incontinence. Et, dans un dernier point nous vous donnerons quelques conseils afin de gérer au mieux ce sujet délicat.

I – LES DIFFÉRENTES CAUSES POSSIBLES DE L’INCONTINENCE

 

L’apparition de l’incontinence est en effet trois fois plus élevée et l’incontinence fécale quatre fois plus chez les sujets présentant une démence que chez les autres. Ce problème concerne autant la femme que l’homme.

 

LES DIFFÉRENTS TYPES D’INCONTINENCE

L’incontinence peut être classée dans 4 catégories :

À l’effort : c’est une perte d’urine involontaire lorsque vous faites un effort. Vous toussez, vous éternuez, ou vous riez et quelques gouttes qui sortent.

D’urgence : ce sont des fuites d’urine dues à une envie pressante. Généralement il s’agit de grosses fuites.

Par regorgement : ce sont des fuites d’urine associées à une vessie distendue, car trop pleine. Elle se produit soit en goutte-à-goutte soit en continu. Elles sont plus présentes chez les hommes qui ont un problème de cause prostate.

Fonctionnelle : ce sont des fuites d’urine qui se produit lorsque vous n’avez pas le temps d’aller aux toilettes à cause de douleurs, d’une faiblesse, ou de troubles cognitifs.

 

LES DIFFÉRENTES CAUSES POSSIBLES DE L’INCONTINENCE

NB : l’incontinence n’est pas liée au vieillissement normal. Vous ne devez pas accepter qu’on vous dise à votre âge, c’est normal.

L’incontinence peut être due à plusieurs facteurs, notamment :

– Des muscles du plancher pelvien devenu trop faible

– Une opération chirurgicale

– Des changements hormonaux

– Une maladie (AVC, diabète, Alzheimer, Parkinson)

– Une descente d’organes

– Une perte de poids

– Un mal de dos qui peut cacher une insuffisance rénale

Il faut aussi considérer :

– Les médicaments : antidépresseurs, sédatifs, diurétiques qui font uriner

– Les boissons dites « excitantes » : café, du thé, chocolat,)

– Les aliments : agrumes, plats épicés

Et en dernier point, il faut penser aussi à :

– La constipation

– L’infection urinaire

L’incontinence n’est pas à proprement parler un symptôme de la maladie d’Alzheimer. Mais, elle est fréquente chez les personnes âgées atteintes de démence.

senior honte

II – QUELS IMPACTS PEUVENT PRODUIRE L’INCONTINENCE ?

L’incontinence place aussi bien les malades que leurs proches aidants dans une situation délicate. Nous entrons dans la sphère intime d’autrui. Personne n’apprécie de parler de ses pertes involontaires et souvent la honte entre en ligne de compte.

À cela, s’ajoute la gêne à accepter l’aide d’autrui pour des soins qui sont d’ordinaire une affaire personnelle. Il faut aussi faire avec l’odeur associée aux excrétions. Du coup, l’incontinence perturbe la qualité de vie de toutes les personnes concernées.

 

QUELS IMPACTS PEUVENT AVOIR L’INCONTINENCE ?

 

– Une diminution de l’autonomie

– Une baisse d’estime de soi

– Une diminution de la vie sociale

– Une baisse d’activité sexuelle

 

Ces inconvénients peuvent mener à : de la honte, de l’isolement, et une dépression.

 

L’incontinence chez les malades Alzheimer s’explique par plusieurs facteurs directement liés aux effets de la maladie sur les capacités cognitives de la personne atteinte. À savoir :

 

– Des difficultés à identifier leurs besoins physiques

– L’oubli de l’emplacement des toilettes ou difficultés à les distinguer des autres pièces :

  • Une désorientation, surtout lorsque la personne se trouve dans un lieu qui n’est pas familier
  • Une perte d’autonomie physique rendant l’accès aux toilettes plus lentes
  • La prise de certains médicaments qui affaiblissent les sphincters ou à effet diurétique

Une difficulté à exprimer verbalement son besoin de se soulager à un aidant familial ou professionnel

 

III -CONSEILS AFIN DE GÉRER AU MIEUX L’INCONTINENCE

 

Lorsqu’une mésaventure se produit :

– Restez calme et surmonter vos propres sentiments de gêne ou de dégoût

– Ne montrez ni irritation ni exaspération. Rappelez-vous que ce qui arrive est dû à une maladie sur laquelle la personne atteinte n’a aucune emprise.

– Ne culpabilisez pas votre proche avec des commentaires

– Notez l’heure et les circonstances dans lesquelles le problème surgit. Cela vous donnera des indices sur sa cause possible et vous aidera à trouver quels sont les meilleurs moments pour lui proposer d’aller aux toilettes

Lorsque vous adoptez une routine de visites régulières aux toilettes, ne vous attendez pas néanmoins à ce que votre proche réussisse chaque fois à se soulager. Les sphincters ne sont pas si faciles à contrôler

Remarque : à l’inverse des croyances, diminuer sa quantité d’eau ne diminue pas la quantité de fuites. Cela cause plutôt une concentration des urines pouvant hériter la vessie et donc augmenter votre envie d’uriner.

QUELLES SONT LES QUESTIONS QUE VOUS DEVEZ VOUS POSER ?

– La personne trouve-t-elle les toilettes ? Voit-elle la cuvette des toilettes ?

– Le chemin pour accéder aux toilettes n’est-il pas trop long ?

– Il y a t’il des obstacles sur son chemin ?

– Peut-elle facilement voir et appuyer sur la poignée de la porte ?

– Le WC est-il suffisamment confortable ? Avez-vous des barres d’appui de part et d’autre de la cuvette ? Avez-vous mis en place un rehausseur de WC permettent de s’asseoir seul plus facilement sans aide ?

– La personne parvient-elle à se dévêtir à temps ?

– Laissez la porte des toilettes ouverte, ainsi elle sait que c’est libre

– Balisez le chemin pour s’y rendre

– Évitez les miroirs trop proches qui peuvent prêter à confusion

COMMENT RECONNAÎTRE UN BESOIN PRESSANT ?

Voici quelques signes qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille ?

– Un comportement inhabituel : agitation, bougeotte

– La personne rougit

– La personne tire sur ses habits

– La personne pose ses mains entre les cuisses, ou sur le bas-ventre.

UN PETIT POINT SUR L’HYGIÈNE

Même si cela paraît évident il est primordial d’assurer une hygiène impeccable. De plus, cela fait croitre le bien-être de tous, mais aussi évite l’augmentation des troubles.

– Lavez les vêtements ou draps souillés dès que possible.

En attendant la prochaine lessive, vous pouvez les mettre à tremper dans de l’eau froide.

Pour éliminer les odeurs et les bactéries, on peut utiliser un désinfectant du linge, disponible en droguerie ou sur internet.

– Utilisez de préférence des habits faciles d’entretien et sans repassage.

– Pour neutraliser les mauvaises odeurs au quotidien, vous pouvez utiliser un diffuseur d’arôme.

NB : Les sols en linoléum ou en carrelage sont plus faciles à nettoyer que les tapis et les moquettes et développent moins d’odeurs.

L’incontinence peut provoquer des problèmes cutanés. L’humidité favorise les irritations, inflammations et mycoses. C’est pourquoi, il est important qu’après un « accident » la personne se lave ou se fasse laver soigneusement à l’eau tiède avec un savon doux. Veiller ensuite à bien sécher et mettre des habits propres. Le talc est à proscrire ! Il crée la macération. Préférez une crème à base d’oxyde de zinc

AUTRES MOYENS EXISTANTS

– Si la personne a trop de difficultés à se déplacer, utilisez : une chaise percée, un bassin de nuit ou un urinal.

– Protégez le lit et le canapé avec des alèses imperméables ou absorbantes selon les cas. Cela existe également pour les duvets.

– Investissez dans des protèges- slips, culottes pull-ups ou protection spécialement conçus pour l’incontinence. La demande d’échantillon est souvent gratuite.

– Si vous êtes victime de l’arrachage de protection, achetez une grenouillère adaptée. : ces dernières ont une fermeture à l’arrière dans le dos ou encore une fermeture qui passe de pied à pied afin de permettre le changement de protection plus facilement.

– La sonde à demeure, ne doit être utilisée qu’en dernier recours, car il y a des risques d’infection et de blessure.

Certains équipements peuvent être loués ou achetés et pris en charge.

Les protections pour incontinences coûtent assez chères. Si votre médecin diagnostique une incontinence moyenne, sévère ou totale, l’assurance maladie obligatoire prend en charge les frais, à concurrence d’un montant maximum par patient et par année. Mais elle ne rembourse que les produits achetés en pharmacie ou auprès de certains fournisseurs agréés.

Il est également possible d’obtenir le remboursement des protections urinaires par l’État directement via des aides sociales destinées aux personnes âgées en état de dépendance avérée et aux handicapés, comme l’Allocation personnalisée pour l’autonomie (APA) ou la Prestation de compensation du handicap (PCH)

– Afin d’éviter l’incontinence, il faut éviter les boissons excitantes, et veiller à son alimentation

– Il est préférable de se rendre aux toilettes toutes les 2h. et d’avoir une chaise percée, ou bassin pour la nuit.

– Il est conseillé d’utiliser des protections spécialement conçues pour l’incontinence.

– En cas d’incontinence nocturne, il est recommandé de boire moins vers le soir (arrêter 3h avant le coucher). Mais la personne doit boire 1,5 litre par jour.

Alzy-declinaison-logo

Hortithérapie : la thérapie par le jardinage

HORTITHÉRAPIE : LA THÉRAPIE PAR LE JARDINAGE

hortitherapie alzheimer

Le domaine des Interventions Non-médicamenteuses (INM) est en plein essor depuis quelques décennies et leurs bienfaits ont été prouvés par des centaines d’études au niveau mondial. Les INM ont pour objectif de maintenir et/ou d’améliorer les capacités cognitives, physiques, psychologiques et sociales et plus globalement la qualité de vie des patients Alzheimer.

En parallèle, elles ont aussi pour objectifs d’améliorer la qualité de vie et le moral des aidants familiaux et la qualité du contexte de travail des professionnels.

Aujourd’hui, nous nous intéressons à la thérapie par le jardinage dite l’hortithérapie. Dans un premier temps, nous définirions l’hortithérapie et ses fondements. Puis, dans un second temps, nous étudierons les différents processus impliqués dans la pratique de cette thérapie. Et pour finir nous conclurons sur quelques conseils de bonnes pratiques.

I – QU’EST-CE QUE L’HORTITHÉRAPIE ?

DÉFINITION

L’hortithérapie est une intervention non médicamenteuse, au même titre que la médiation animale ou encore la zoothérapie ou l’activité physique adaptée, qui consiste à utiliser le jardinage et plus généralement la relation avec les plantes et les matériaux issus de la nature dans le but d’améliorer la santé physique, mentale et sociale.

Cette activité est très bien adaptée pour les personnes atteinte de la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée quel que soit le stade.

FONDEMENTS DE L’HORTITHÉRAPIE

L’humain est programmé pour interagir avec le milieu naturel dans lequel il évolue que cela soit biologiquement ou spirituellement.

La nature lui offre des émotions positives, une mobilisation de son corps, une diminution du stress, une augmentation de son attention et de sa concentration

Elle lui permet de s’évader et stimule sa créativité, sa sociabilité et renforce son estime de soi.

Ces rapports fondamentaux sont instinctifs. Ils demeurent longtemps conservés et peuvent être utilisés quelles que soient les pathologies.

hortitherapeute

II- QUELS SONT LES PROCESSUS IMPLIQUÉS DANS L’HORTITHÉRAPIE ?

Le rapport à la nature par l’hortithérapie peut apporter de nombreux bienfaits et à plusieurs niveaux en agissant en harmonie avec le corps et l’esprit.

Au niveau du processus physique :

Elle entretient l’appareil musculo-squelettique en agissant sur : son tonus, sa souplesse, sa force musculaire, sa coordination motrice, et sa motricité fine.

En ce qui concerne l’appareil cardio-vasculaire, elle régule le rythme cardiaque, la tension artérielle et le réseau veineux et permet la nutrition et la croissance des différentes cellules du tissu cutané.

Au niveau du processus sensoriel

L’hortithérapie mobilise : la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe, le toucher, l’orientation spatio-temporelle, l’équilibre et la perception du positionnement dans l’espace.

De plus, l’exposition à la lumière naturelle régule le rythme veille/sommeil, l’appétit, la vitamine D, l’humeur et renforce l’immunité naturelle.

Au niveau du processus cognitif

Le jardinage stimule la mémoire épisodique, la mémoire sémantique, la mémoire procédurale et la mémoire culturelle.

La pratique de ce dernier stimule les émotions, la mise en récit et l’imagination.

Au niveau du processus psychologique et comportemental

 

La thérapie par le jardinage amène l’autonomie corporelle, une meilleure estime de soi, et l’adaptation aux situations. Elle permet également l’expression des émotions et la communication avec les autres participants.

Au niveau du processus social

La pratique du jardinage permet une ouverture au monde et aux autres. Les participants sont à l’écoute d’eux-mêmes, des autres ainsi que de la nature. Ils sont plus disposés à échanger, car le cadre thérapeutique apporte une diminution du stress et engendre des interactions sociales. Et par rebond, ces dernières permettent l’amélioration de la qualité de vie, l’acceptation de la diversité et un maintien de la dignité des participants.

III- CONSEILS DE BONNES PRATIQUES

POUR QUI EST FAITE CETTE ACTIVITÉ ?

 

Cette activité est particulièrement adaptée aux personnes ayant la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Bien sûr, cette activité se base sur le volontariat et aura beaucoup plus d’impact sur les personnes qui aiment la nature et le jardinage.

QUELLES SONT SES INDICATIONS ?

Les séances d’hortithérapie peuvent être prescrites dans le cadre :

– d’une réhabilitation physique globale

– d’un entretien cognitif

– d’un moyen de réduire les troubles du comportement et les troubles psychiques.

QUELLES SONT SES CONTRE-INDICATIONS ?

Les participants doivent obligatoirement avoir une vaccination antitétanique à jour.

Et évidemment, le participant ne peut pas avoir d’asthme allergique sévère et non contrôlé.

QUI SONT LES DIFFÉRENTS INTERVENANTS ?

L’équipe est en général composée d’un hortithérapeute, d’un jardinier médiateur et de soignants sensibilisés à la pratique et ses enjeux.

DANS QUELS CADRES SE DÉROULENT UNE SÉANCE ?

La thérapie par le jardinage peut se dérouler au choix :

– en institution

– au domicile de la personne atteinte de troubles cognitifs

– chez le professionnel

– dans un jardin aménagé, une salle, une terrasse, un balcon ou encore une serre.

– au fauteuil, près d’une fenêtre ouverte.

À tout cela, il faut aussi penser en termes de sécurité (attention aux chutes possibles) et les soucis de confort.

Et bien évidemment, il est essentiel d’avoir les matériaux adaptés : outils, jardinières surélevées, table de rempotage,  plateaux, tabourets etc

activite motnessori jardinage

Alzy récapitule pour vous :  

– L’hortithérapie est une intervention non médicamenteuse aux bienfaits multifactoriels (physique, psychique, social, comportemental)

 

– Cette activité est particulièrement adaptée aux personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée et cela quel que soit le stade.

 

– Il n’existe en France actuellement aucun programme certifiant, mais on peut être sensibilisé par le biais de la formation continue.

Alzy-declinaison-logo