Incontinence et maladie d’Alzheimer

INCONTINENCE ET MALADIE D’ALZHEIMER

incontinence alzheimer

L’incontinence est un sujet sensible et qui est difficile à aborder. Les personnes atteintes de troubles cognitifs  sont parfois victimes de « petits accidents » d’urine et ne parviennent pas à se rendre aux toilettes à temps. Malheureusement, même si l’incontinence est rare en début de stade de la maladie d’Alzheimer, il augmente en même temps que les stades d’évolution de la maladie. Cependant, certaines personnes ne sont pas atteintes.

Dans un premier temps, nous étudierons les différentes causes possibles de l’incontinence. Puis, dans un second temps, quels impacts peuvent produire l’incontinence. Et, dans un dernier point nous vous donnerons quelques conseils afin de gérer au mieux ce sujet délicat.

I – LES DIFFÉRENTES CAUSES POSSIBLES DE L’INCONTINENCE

 

L’apparition de l’incontinence est en effet trois fois plus élevée et l’incontinence fécale quatre fois plus chez les sujets présentant une démence que chez les autres. Ce problème concerne autant la femme que l’homme.

 

LES DIFFÉRENTS TYPES D’INCONTINENCE

L’incontinence peut être classée dans 4 catégories :

À l’effort : c’est une perte d’urine involontaire lorsque vous faites un effort. Vous toussez, vous éternuez, ou vous riez et quelques gouttes qui sortent.

D’urgence : ce sont des fuites d’urine dues à une envie pressante. Généralement il s’agit de grosses fuites.

Par regorgement : ce sont des fuites d’urine associées à une vessie distendue, car trop pleine. Elle se produit soit en goutte-à-goutte soit en continu. Elles sont plus présentes chez les hommes qui ont un problème de cause prostate.

Fonctionnelle : ce sont des fuites d’urine qui se produit lorsque vous n’avez pas le temps d’aller aux toilettes à cause de douleurs, d’une faiblesse, ou de troubles cognitifs.

 

LES DIFFÉRENTES CAUSES POSSIBLES DE L’INCONTINENCE

NB : l’incontinence n’est pas liée au vieillissement normal. Vous ne devez pas accepter qu’on vous dise à votre âge, c’est normal.

L’incontinence peut être due à plusieurs facteurs, notamment :

– Des muscles du plancher pelvien devenu trop faible

– Une opération chirurgicale

– Des changements hormonaux

– Une maladie (AVC, diabète, Alzheimer, Parkinson)

– Une descente d’organes

– Une perte de poids

– Un mal de dos qui peut cacher une insuffisance rénale

Il faut aussi considérer :

– Les médicaments : antidépresseurs, sédatifs, diurétiques qui font uriner

– Les boissons dites « excitantes » : café, du thé, chocolat,)

– Les aliments : agrumes, plats épicés

Et en dernier point, il faut penser aussi à :

– La constipation

– L’infection urinaire

L’incontinence n’est pas à proprement parler un symptôme de la maladie d’Alzheimer. Mais, elle est fréquente chez les personnes âgées atteintes de démence.

senior honte

II – QUELS IMPACTS PEUVENT PRODUIRE L’INCONTINENCE ?

L’incontinence place aussi bien les malades que leurs proches aidants dans une situation délicate. Nous entrons dans la sphère intime d’autrui. Personne n’apprécie de parler de ses pertes involontaires et souvent la honte entre en ligne de compte.

À cela, s’ajoute la gêne à accepter l’aide d’autrui pour des soins qui sont d’ordinaire une affaire personnelle. Il faut aussi faire avec l’odeur associée aux excrétions. Du coup, l’incontinence perturbe la qualité de vie de toutes les personnes concernées.

 

QUELS IMPACTS PEUVENT AVOIR L’INCONTINENCE ?

 

– Une diminution de l’autonomie

– Une baisse d’estime de soi

– Une diminution de la vie sociale

– Une baisse d’activité sexuelle

 

Ces inconvénients peuvent mener à : de la honte, de l’isolement, et une dépression.

 

L’incontinence chez les malades Alzheimer s’explique par plusieurs facteurs directement liés aux effets de la maladie sur les capacités cognitives de la personne atteinte. À savoir :

 

– Des difficultés à identifier leurs besoins physiques

– L’oubli de l’emplacement des toilettes ou difficultés à les distinguer des autres pièces :

  • Une désorientation, surtout lorsque la personne se trouve dans un lieu qui n’est pas familier
  • Une perte d’autonomie physique rendant l’accès aux toilettes plus lentes
  • La prise de certains médicaments qui affaiblissent les sphincters ou à effet diurétique

Une difficulté à exprimer verbalement son besoin de se soulager à un aidant familial ou professionnel

 

III -CONSEILS AFIN DE GÉRER AU MIEUX L’INCONTINENCE

 

Lorsqu’une mésaventure se produit :

– Restez calme et surmonter vos propres sentiments de gêne ou de dégoût

– Ne montrez ni irritation ni exaspération. Rappelez-vous que ce qui arrive est dû à une maladie sur laquelle la personne atteinte n’a aucune emprise.

– Ne culpabilisez pas votre proche avec des commentaires

– Notez l’heure et les circonstances dans lesquelles le problème surgit. Cela vous donnera des indices sur sa cause possible et vous aidera à trouver quels sont les meilleurs moments pour lui proposer d’aller aux toilettes

Lorsque vous adoptez une routine de visites régulières aux toilettes, ne vous attendez pas néanmoins à ce que votre proche réussisse chaque fois à se soulager. Les sphincters ne sont pas si faciles à contrôler

Remarque : à l’inverse des croyances, diminuer sa quantité d’eau ne diminue pas la quantité de fuites. Cela cause plutôt une concentration des urines pouvant hériter la vessie et donc augmenter votre envie d’uriner.

QUELLES SONT LES QUESTIONS QUE VOUS DEVEZ VOUS POSER ?

– La personne trouve-t-elle les toilettes ? Voit-elle la cuvette des toilettes ?

– Le chemin pour accéder aux toilettes n’est-il pas trop long ?

– Il y a t’il des obstacles sur son chemin ?

– Peut-elle facilement voir et appuyer sur la poignée de la porte ?

– Le WC est-il suffisamment confortable ? Avez-vous des barres d’appui de part et d’autre de la cuvette ? Avez-vous mis en place un rehausseur de WC permettent de s’asseoir seul plus facilement sans aide ?

– La personne parvient-elle à se dévêtir à temps ?

– Laissez la porte des toilettes ouverte, ainsi elle sait que c’est libre

– Balisez le chemin pour s’y rendre

– Évitez les miroirs trop proches qui peuvent prêter à confusion

COMMENT RECONNAÎTRE UN BESOIN PRESSANT ?

Voici quelques signes qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille ?

– Un comportement inhabituel : agitation, bougeotte

– La personne rougit

– La personne tire sur ses habits

– La personne pose ses mains entre les cuisses, ou sur le bas-ventre.

UN PETIT POINT SUR L’HYGIÈNE

Même si cela paraît évident il est primordial d’assurer une hygiène impeccable. De plus, cela fait croitre le bien-être de tous, mais aussi évite l’augmentation des troubles.

– Lavez les vêtements ou draps souillés dès que possible.

En attendant la prochaine lessive, vous pouvez les mettre à tremper dans de l’eau froide.

Pour éliminer les odeurs et les bactéries, on peut utiliser un désinfectant du linge, disponible en droguerie ou sur internet.

– Utilisez de préférence des habits faciles d’entretien et sans repassage.

– Pour neutraliser les mauvaises odeurs au quotidien, vous pouvez utiliser un diffuseur d’arôme.

NB : Les sols en linoléum ou en carrelage sont plus faciles à nettoyer que les tapis et les moquettes et développent moins d’odeurs.

L’incontinence peut provoquer des problèmes cutanés. L’humidité favorise les irritations, inflammations et mycoses. C’est pourquoi, il est important qu’après un « accident » la personne se lave ou se fasse laver soigneusement à l’eau tiède avec un savon doux. Veiller ensuite à bien sécher et mettre des habits propres. Le talc est à proscrire ! Il crée la macération. Préférez une crème à base d’oxyde de zinc

AUTRES MOYENS EXISTANTS

– Si la personne a trop de difficultés à se déplacer, utilisez : une chaise percée, un bassin de nuit ou un urinal.

– Protégez le lit et le canapé avec des alèses imperméables ou absorbantes selon les cas. Cela existe également pour les duvets.

– Investissez dans des protèges- slips, culottes pull-ups ou protection spécialement conçus pour l’incontinence. La demande d’échantillon est souvent gratuite.

– Si vous êtes victime de l’arrachage de protection, achetez une grenouillère adaptée. : ces dernières ont une fermeture à l’arrière dans le dos ou encore une fermeture qui passe de pied à pied afin de permettre le changement de protection plus facilement.

– La sonde à demeure, ne doit être utilisée qu’en dernier recours, car il y a des risques d’infection et de blessure.

Certains équipements peuvent être loués ou achetés et pris en charge.

Les protections pour incontinences coûtent assez chères. Si votre médecin diagnostique une incontinence moyenne, sévère ou totale, l’assurance maladie obligatoire prend en charge les frais, à concurrence d’un montant maximum par patient et par année. Mais elle ne rembourse que les produits achetés en pharmacie ou auprès de certains fournisseurs agréés.

Il est également possible d’obtenir le remboursement des protections urinaires par l’État directement via des aides sociales destinées aux personnes âgées en état de dépendance avérée et aux handicapés, comme l’Allocation personnalisée pour l’autonomie (APA) ou la Prestation de compensation du handicap (PCH)

– Afin d’éviter l’incontinence, il faut éviter les boissons excitantes, et veiller à son alimentation

– Il est préférable de se rendre aux toilettes toutes les 2h. et d’avoir une chaise percée, ou bassin pour la nuit.

– Il est conseillé d’utiliser des protections spécialement conçues pour l’incontinence.

– En cas d’incontinence nocturne, il est recommandé de boire moins vers le soir (arrêter 3h avant le coucher). Mais la personne doit boire 1,5 litre par jour.

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Dénutrition et maladie d’Alzheimer

Dénutrition et maladie d’Alzheimer

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La maladie d’Alzheimer en France touche 3 % des personnes de plus de 65 ans et près de 20 % à partir de 75 ans.

Chez les seniors, une alimentation de qualité diminue le risque de mortalité et contribue à un bon maintien de l’état de santé.

À cause de la maladie d’Alzheimer, il faut constamment veiller au fait que l’alimentation soit suffisante, car les troubles interviennent tout au long de l’évolution de la maladie.

Dans un premier temps nous analyserons les conséquences de la dénutrition. Puis dans un deuxième point nous chercherons à prévenir la dénutrition. Et nous terminerons par quelques conseils afin de s’assurer d’une bonne prise alimentaire.

I – LES CONSÉQUENCES DE LA DÉNUTRITION

DÉFINITION

Selon le Larousse la dénutrition est un état pathologique dans lequel les besoins en énergie ou en protéines de l’organisme pour fonctionner correctement ne sont pas couverts.

Cette définition s’applique aussi aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les troubles du comportement alimentaire dans la maladie d’Alzheimer sont connus depuis la description de la maladie décrite par Aloïs Alzheimer. En effet, il avait remarqué un amaigrissement important des patients.

Il faut noter que les troubles nutritionnels surviennent très tôt et sont variables. Ils augmentent tout au long des stades de la maladie. Au commencement, les troubles sont plutôt défensifs, puis survient la difficulté à reconnaître les aliments, l’incapacité à s’alimenter de manière autonome que cela soit pour faire la préparation du repas ou manger ledit repas. Et par conséquent, la personne touchée devient entièrement dépendante de l’aidant qui prend soin d’elle.

LES CONSÉQUENCES DE LA DÉNUTRITION

La perte de poids est difficile à contrecarrer sur tous les seniors même sans pathologie. Alors, dans la maladie d’Alzheimer les conséquences sont considérables en termes de perte de poids, car cela entraine un effet en cascade.

La perte de force et de masse musculaire est plus accentuée qu’à la normale, ce qui augmente malheureusement le risque de chute.

De plus, l’état de santé général se dégrade et tend vers l’anorexie et cela augmente l’état apathique qui existe déjà comme facteur chez les Alzheimer.

Il faut aussi prendre en compte que la fonte des muscles et du tonus rend plus difficile la marche et c’est sans compter sur la déminéralisation osseuse qui est la conséquence de la dénutrition.

Cette dernière a également un effet négatif au niveau de la peau. La peau déjà fragile chez toute  personne âgée devient alors plus facilement sujette aux escarres de pression.

senior activites

II – COMMENT PRÉVENIR LA DÉNUTRITION ?

Il est essentiel de reconnaître les facteurs qui peuvent influencer l’appétit.

En voici, une petite liste non exhaustive :

 

– Le manque d’hydratation

– Les troubles intestinaux

– La présence de douleurs

– La fièvre

– Les difficultés à mastiquer les aliments

– Les difficultés de déglutition

– Des troubles de dentition ou gingivaux

– Une mauvaise installation…

 

Pourquoi votre proche a des difficultés à s’alimenter ?

 

À cause de la maladie d’Alzheimer, les goûts sont altérés et comme il y a un trouble de la communication et de repérage dans le temps, il ne parvient tout simplement plus à exprimer sa faim, sa soif (NB : un senior ne ressent pas la soif) ou encore s’il a mangé.

De plus, arrivé à un stade avancé il ne sait plus utiliser les couverts et doit se faire aider. C’est là, que le manger main peut devenir votre allié.

Il déambule et est distrait facilement. Et il peut manger soit très rapidement ou très lentement.

 

Comment reconnaître la malnutrition et la déshydratation ?

 

La malnutrition se caractérise par :

– Une diminution de l’appétit et des prises alimentaires

– Une importante perte de poids (apparition du creux des clavicules et le « flottage » dans les vêtements)

 

Les signes de déshydratation apparaissent tardivement, mais voilà ce que l’on peut observer :

 

– Une soif intense

– Une bouche et la langue sèche

– De la fièvre

– Des urines faibles, foncées et malodorantes

– Des troubles de l’orientation et des vertiges

– Des malaises, des étourdissements

– Des troubles du comportement (agitation, confusion, fatigue)

– Des vomissements

 

NB : C’est une urgence médicale. Contacter le SAMU sans attendre.

III – CONSEILS POUR S’ASSURER D’UNE BONNE PRISE ALIMENTAIRE

Il est important de préparer à l’avance ce qui fera un repas réussi. Un simple geste, ou encore une ambiance sonore forte peut perturber le repas et le rendre plus difficile. Donc, il vous faudra veiller aux points suivants :

– Une pièce tempérée, peu bruyante et avec un éclairage doux

– Une bonne installation. N’hésitez pas à utiliser des coussins ou des serviettes roulées s’il le faut.

– Utiliser des couverts adaptés à son stade de la maladie ou privilégier le manger main.

(NB : demandez à votre ergothérapeute de vous conseiller pour les couverts)

– Respecter des heures fixes afin de bien marquer les repas dans le temps

– Veiller à la bonne hygiène bucco-dentaire de votre proche

– Adapter les textures en cas de fausses routes (demander à votre orthophoniste ou médecin traitant)

– Soigner la présentation des assiettes, cela ouvre l’appétit

– Promenez-vous une demi-heure avant le repas cela donne faim

– Proposer une alimentation normale et variée pour éviter les carences (c’est que les textures qui doivent être adaptées : hachée, mixée, lisse, liquide)

– Fractionner et augmenter les repas si votre proche mange peu

– Changer l’ordre des plats. Si votre proche adore le dessert et bien commencez par celui-ci cela n’a pas d’importance. Vous devez juste veiller à un bon apport en protéines

– Laisser le choix entre plusieurs aliments. Ses gouts sont perturbés donc ne vous basez pas sur ce qu’il aimait avant. Il peut aimer le lundi midi et détester le lundi soir le même aliment et c’est normal. N’insistez pas et proposer autre chose

– S’il déambule, placez des aliments sur son parcours qu’il peut manger facilement

Et nous allons passer à l’élément indispensable

– Adapter votre propre prise alimentaire, votre comportement et votre langage à votre proche

tai chi senior

Alzy récapitule pour vous :

– La dénutrition peut avoir des conséquences désastreuses chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer

 

– La déshydratation est une urgence médicale absolue au même titre que le coup de chaleur

 

– Le manger-main peut être un précieux allié lorsque le stade devient très avancé.

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Hortithérapie : la thérapie par le jardinage

HORTITHÉRAPIE : LA THÉRAPIE PAR LE JARDINAGE

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Le domaine des Interventions Non-médicamenteuses (INM) est en plein essor depuis quelques décennies et leurs bienfaits ont été prouvés par des centaines d’études au niveau mondial. Les INM ont pour objectif de maintenir et/ou d’améliorer les capacités cognitives, physiques, psychologiques et sociales et plus globalement la qualité de vie des patients Alzheimer.

En parallèle, elles ont aussi pour objectifs d’améliorer la qualité de vie et le moral des aidants familiaux et la qualité du contexte de travail des professionnels.

Aujourd’hui, nous nous intéressons à la thérapie par le jardinage dite l’hortithérapie. Dans un premier temps, nous définirions l’hortithérapie et ses fondements. Puis, dans un second temps, nous étudierons les différents processus impliqués dans la pratique de cette thérapie. Et pour finir nous conclurons sur quelques conseils de bonnes pratiques.

I – QU’EST-CE QUE L’HORTITHÉRAPIE ?

DÉFINITION

L’hortithérapie est une intervention non médicamenteuse, au même titre que la médiation animale ou encore la zoothérapie ou l’activité physique adaptée, qui consiste à utiliser le jardinage et plus généralement la relation avec les plantes et les matériaux issus de la nature dans le but d’améliorer la santé physique, mentale et sociale.

Cette activité est très bien adaptée pour les personnes atteinte de la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée quel que soit le stade.

FONDEMENTS DE L’HORTITHÉRAPIE

L’humain est programmé pour interagir avec le milieu naturel dans lequel il évolue que cela soit biologiquement ou spirituellement.

La nature lui offre des émotions positives, une mobilisation de son corps, une diminution du stress, une augmentation de son attention et de sa concentration

Elle lui permet de s’évader et stimule sa créativité, sa sociabilité et renforce son estime de soi.

Ces rapports fondamentaux sont instinctifs. Ils demeurent longtemps conservés et peuvent être utilisés quelles que soient les pathologies.

hortitherapeute

II- QUELS SONT LES PROCESSUS IMPLIQUÉS DANS L’HORTITHÉRAPIE ?

Le rapport à la nature par l’hortithérapie peut apporter de nombreux bienfaits et à plusieurs niveaux en agissant en harmonie avec le corps et l’esprit.

Au niveau du processus physique :

Elle entretient l’appareil musculo-squelettique en agissant sur : son tonus, sa souplesse, sa force musculaire, sa coordination motrice, et sa motricité fine.

En ce qui concerne l’appareil cardio-vasculaire, elle régule le rythme cardiaque, la tension artérielle et le réseau veineux et permet la nutrition et la croissance des différentes cellules du tissu cutané.

Au niveau du processus sensoriel

L’hortithérapie mobilise : la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe, le toucher, l’orientation spatio-temporelle, l’équilibre et la perception du positionnement dans l’espace.

De plus, l’exposition à la lumière naturelle régule le rythme veille/sommeil, l’appétit, la vitamine D, l’humeur et renforce l’immunité naturelle.

Au niveau du processus cognitif

Le jardinage stimule la mémoire épisodique, la mémoire sémantique, la mémoire procédurale et la mémoire culturelle.

La pratique de ce dernier stimule les émotions, la mise en récit et l’imagination.

Au niveau du processus psychologique et comportemental

 

La thérapie par le jardinage amène l’autonomie corporelle, une meilleure estime de soi, et l’adaptation aux situations. Elle permet également l’expression des émotions et la communication avec les autres participants.

Au niveau du processus social

La pratique du jardinage permet une ouverture au monde et aux autres. Les participants sont à l’écoute d’eux-mêmes, des autres ainsi que de la nature. Ils sont plus disposés à échanger, car le cadre thérapeutique apporte une diminution du stress et engendre des interactions sociales. Et par rebond, ces dernières permettent l’amélioration de la qualité de vie, l’acceptation de la diversité et un maintien de la dignité des participants.

III- CONSEILS DE BONNES PRATIQUES

POUR QUI EST FAITE CETTE ACTIVITÉ ?

 

Cette activité est particulièrement adaptée aux personnes ayant la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Bien sûr, cette activité se base sur le volontariat et aura beaucoup plus d’impact sur les personnes qui aiment la nature et le jardinage.

QUELLES SONT SES INDICATIONS ?

Les séances d’hortithérapie peuvent être prescrites dans le cadre :

– d’une réhabilitation physique globale

– d’un entretien cognitif

– d’un moyen de réduire les troubles du comportement et les troubles psychiques.

QUELLES SONT SES CONTRE-INDICATIONS ?

Les participants doivent obligatoirement avoir une vaccination antitétanique à jour.

Et évidemment, le participant ne peut pas avoir d’asthme allergique sévère et non contrôlé.

QUI SONT LES DIFFÉRENTS INTERVENANTS ?

L’équipe est en général composée d’un hortithérapeute, d’un jardinier médiateur et de soignants sensibilisés à la pratique et ses enjeux.

DANS QUELS CADRES SE DÉROULENT UNE SÉANCE ?

La thérapie par le jardinage peut se dérouler au choix :

– en institution

– au domicile de la personne atteinte de troubles cognitifs

– chez le professionnel

– dans un jardin aménagé, une salle, une terrasse, un balcon ou encore une serre.

– au fauteuil, près d’une fenêtre ouverte.

À tout cela, il faut aussi penser en termes de sécurité (attention aux chutes possibles) et les soucis de confort.

Et bien évidemment, il est essentiel d’avoir les matériaux adaptés : outils, jardinières surélevées, table de rempotage,  plateaux, tabourets etc

activite motnessori jardinage

Alzy récapitule pour vous :  

– L’hortithérapie est une intervention non médicamenteuse aux bienfaits multifactoriels (physique, psychique, social, comportemental)

 

– Cette activité est particulièrement adaptée aux personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée et cela quel que soit le stade.

 

– Il n’existe en France actuellement aucun programme certifiant, mais on peut être sensibilisé par le biais de la formation continue.

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Qu’est ce qu’une Maia ?

QU’EST-CE QUE C’EST UNE MAIA ?

homme en consultation

Être un aidant est un parcours du combattant quotidien. La dépendance d’un proche n’est déjà pas facile à gérer alors quand c’est le couperet du verdict de la maladie d’Alzheimer qui tombe, c’est toute la vie de la personne atteinte et de son entourage qui est touché.

En face d’un tel bouleversement qui ira crescendo avec la progression de la maladie, les questions fusent plus vite que le nombre d’heures dans la journée. Pourtant, une abréviation de 4 lettres peut grandement vous faciliter la tâche. La Maia soit (Maison pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer). Mais qu’est-ce que c’est concrètement une Maia ?  Quel est son rôle ? Comment contacter une Maia ?

I – QU’EST-CE QUE C’EST UNE MAIA ?

 

La création des Maia a été prévue dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012. Actuellement, 98 % du territoire français est couvert par 352 dispositifs MAIA. Dans le cadre de la loi sur l’organisation et la transformation du système de santé du 14 juillet 2019, les équipes MAIA sont intégrées aux dispositifs d’appui à la coordination (DAC), des services dédiés à l’appui aux parcours de santé pour les personnes en situation complexe.

 

DÉFINITION

Les MAIA sont des établissements qui coordonnent la prise en charge des personnes atteinte de la maladie d’Alzheimer tout en accompagnant également l’entourage de la personne atteinte de troubles cognitifs.

 

NB : D’autres maladies similaires sont également prises en compte, comme les DFT ou la maladie à corps de Lewy :

– La dégénérescence fronto-temporale (DFT). Il s’agit d’une maladie neurologique qui entraîne « la mort progressive des neurones dans les lobes frontaux ». Elle a pour conséquences des difficultés de raisonnement, des troubles comportementaux ou du langage.

– La maladie à corps de Lewy. C’est une maladie neuro-cognitive qui affaiblit la capacité de concentration et peut générer des tremblements ou une rigidité des membres.

 

 

À QUOI SERT UNE MAIA ?

 

Les Maia sont au cœur de plusieurs missions. Elles sont tout d’abord :

– Un lieu d’accueil, d’échange et d’évaluation pluridisciplinaire de la vie actuelle de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, mais aussi de son entourage.

– Elles vous mettent en relation avec la mise en place de recrutement de personnel social, médical paramédical et administratif.

– Elle élabore avec une équipe pluridisciplinaire, la personne atteinte de troubles cognitifs et aussi son entourage, un plan de soins adaptés avec :

        Des actions de formations pour les intervenants auprès de la personne atteinte de démence

        Des actions de soutien aux aidants

        Des évaluations de pratiques des intervenants

– Elle met en place un système de référent et de coordinateurs uniques pour les cas complexes.

soutien

II – QUEL EST LE RÔLE D’UNE MAIA ?

Cette structure associe tous les acteurs engagés dans l’accompagnement des personnes âgées de 60 ans et plus en perte d’autonomie et de leurs aidants grâce à une démarche novatrice : l’intégration des services d’aide et de soins

 

Les principaux enjeux de la méthode MAIA sont :

– La continuité des parcours des personnes âgées – autrement dit, éviter les ruptures de prise en charge – dans un environnement complexe qui mobilise de nombreux professionnels de disciplines différentes (secteur social, médico-social et sanitaire)

 

– La prise en charge des situations complexes par un professionnel formé et dédié : le gestionnaire de cas.

 

– Le soutien à domicile des publics concernés, aussi longtemps que possible et dans les meilleures conditions.

 

MISSIONS PRINCIPALES

 

Une MAIA  regroupe l’activité de plusieurs professionnels issus de formations différentes selon les structures (Assistant de service social, infirmier, psychologues, etc.)

 

Ces équipes ont trois missions principales :

 

La gestion de cas complexe: Il s’agit d’un accompagnement de proximité de la personne âgée dépendante à domicile, par un gestionnaire de cas. Le gestionnaire de cas est un professionnel formé pour accompagner de façon soutenue les personnes âgées en perte d’autonomie. Interlocuteur direct de la personne et du médecin traitant, sa mission consiste à suivre et coordonner les interventions adaptées aux besoins des personnes en situation complexe.

Il s’implique dans le soutien et l’accompagnement de ces personnes et de leurs aidants familiaux et développe un partenariat avec les professionnels sanitaires, médico-sociaux et sociaux concernés.

Il évalue les situations et définit un plan de services individualisé basé sur les besoins identifiés dans lequel s’inscrit chacun des professionnels. Il planifie le recours aux services adéquats et fait les démarches pour l’admission des personnes. Il assure son suivi individualisé et réévalue régulièrement la pertinence du plan de services.

 

La concertation des différents acteurs et secteurs intervenant de près ou de loin dans le champ de la prise en charge de la perte d’autonomie. Il s’agit alors pour la MAIA d’engager un dialogue entre chaque acteur afin de construire un projet commun pour l’accompagnement de la dépendance. Pour cela, la MAIA dispose d’une grande mission de maillage du territoire en recensant les professionnels et acteurs ressources.

 

Le guichet intégré : Il s’agit pour les MAIA –en connaissance des ressources du territoire- d’apporter les réponses adaptées aux personnes âgées et à leurs besoins.

 

QUELS OUTILS UTLISENT LES MAIA ?

 

3 outils sont mis à disposition des professionnels pour leur permettre d’observer l’écart entre la demande de la personne âgée et les ressources existantes et de s’assurer que l’ensemble des besoins sont couverts :

 

– Le formulaire d’analyse multidimensionnelle (utilisé par les professionnels des guichets intégrés) et l’outil d’évaluation multidimensionnelle – le Resident Assessment Instrument-Home Care (RAI-HC) (utilisé par les gestionnaires de cas)

 

– Le plan de service individualisé (PSI), outil de gestion de cas qui sert à définir, à planifier et à suivre l’ensemble des interventions assurées auprès d’une personne âgée en situation complexe.

 

– Le système d’informations partageables entre les professionnels du territoire dans un objectif de continuité des parcours de vie des personnes.

La loi d’adaptation relative à l’adaptation de la société au vieillissement a conforté les dispositifs MAIA, notamment en autorisant les professionnels qui interviennent dans le cadre d’une équipe de soins à échanger des informations relatives à la santé, à la situation sociale et à l’autonomie des personnes âgées afin de faciliter leur parcours.

III – COMMENT CONTACTER UNE MAIA ?

par un des professionnels intervenants auprès de la personne malade (du médecin au service d’aide à domicile), il n’est à priori pas possible de faire appel à l’intervention d’un gestionnaire de cas directement. Nous vous conseillons du coup de passer par un Clic de votre département ou encore la MDPH pour accélérer le processus de prise en charge.

 

Vous pouvez cependant retrouver les coordonnées des Maia en passant sur cet annuaire.

 

https://annuaire.aide-sociale.fr

tai chi senior

Alzy récapitule pour vous :

 

– Une Maia permet de faire un accompagnement personnalisé de soin pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade complexe

– Ces structures travaillent en partenariat avec tous les collaborateurs du système de soin fin d’assurer la continuité des soins en fonction des besoins

 

– L’intervention d’une Maia est gratuite, confidentielle et personnalisée.

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Qu’est-ce que le CLIC ?

QU’EST-CE QUE LE CLIC ?

concertation docteur

Un jour, il est inutile de se voiler la face, votre proche est en perte d’autonomie et devient comme le dit les professionnels, une personne dépendante. Une pluie de questions vous tombe en trombe sur la tête parmi lesquelles : qui va pouvoir m’aider à gérer ce qu’il se passe ? Et une partie de votre réponse peut être le Centre Local d’Information et de Coordination soit clic. Dans une première partie nous définirons le clic. Puis, dans une seconde partie nous nous pencherons sur ses missions. Et, nous conclurons sur les moyens d’entrer en contact avec eux.

I – QU’EST-CE QUE LE CLIC ?

DÉFINITION

Le centre local d’information et de coordination dit (clic) est un lieu d’accueil et d’infirmation pour les personnes âgées et leur famille.

Il est conçu comme un service de proximité aux usagers.

Son accueil est gratuit, personnalisé et confidentiel que la demande vienne de la personne âgée elle-même, de sa famille, des assistantes sociales, des structures hospitalières ou encore du médecin traitant.

L’équipe d’un CLIC est composée d’un chargé d’accueil, d’un coordonnateur et de professionnels de santé et du secteur social. Les CLIC permettent de mettre en réseau des acteurs très divers, afin de proposer une aide la plus complète possible.

AUTRE NOM DU CLIC

On peut aussi retrouver le clic sous d’autres appellations comme :

– Pôle autonomie

– Service territorial personne âgée

– Maison départementale de l’autonomie

– Pôle autonomie territorial

– Pôle info seniors

 

soutien aide soignant

II- QUELLES SONT LES MISSIONS DU CLIC ?

 

But principal

Le but principal des Clics est de centraliser l’ensemble des informations concernant toutes les démarches à effectuer lorsqu’un senior devient dépendant et qu’il faut l’assister dans ses actes de la vie quotidienne, ou financièrement ou encore lui trouver un nouveau lieu de vie.

 

Les clics sont aussi des endroits d’échange, d’écoute et de solidarité. Ils s’inscrivent dans le cadre des politiques publiques en faveur des personnes âgées qui visent entre autres à développer le maintien à domicile.

 

Missions

Ils peuvent vous aider pour une multitude de démarches relatives à la perte d’autonomie et la dépendance. Ils vous proposent

– De l’écoute

– Des conseils pratiques d’ordre général

– Du soutien psychologique

– De l’aide dans les démarches administratives :

demande d’aide financière et technique,

portage de repas,

service d’aide à domicile,

solutions de maintien à domicile

– solution de placement en hébergement :

entrer en EHPAD

entrer en EHPA

accueil temporaire ou de jour

– Soins infirmier à domicile

– La mise sous protection juridique

– Évaluation des besoins de la personne âgée

– Orientation vers les solutions les plus adaptées à la personne âgée concernée

– Coordination des interventions professionnelles en fonction des besoins de la personne âgée

– Proposition d’ateliers nutrition, mémoire ou encore équilibre, utiles aux seniors

 

NIVEAUX

Les missions des CLIC varient en fonction du niveau de leur label, attribué par un comité de pilotage composé du Préfet, du Président du Conseil Général, des représentants des CCAS et d’un représentant de la CPAM. 

Il existe ainsi 3 niveaux de labels possibles, avec pour chacun d’entre eux des attributions bien précises :

 

CLIC de niveau 1 : missions de base d’un CLIC (accueil, information, écoute et soutien aux familles)

 

CLIC de niveau 2 : mêmes objectifs que le niveau 1 avec en plus l’organisation de missions d’évaluation des besoins et élaboration d’un plan d’aide personnalisé

 

CLIC de niveau 3 : en plus des missions présentes dans les deux premiers niveaux, le CLIC de niveau 3 met en œuvre les plans d’aide et le suivi

 

NB : pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer c’est les MAIA qui assurent la plupart des démarches.

III- COMMENT CONTACTER UN CLIC ?

Présents sur la France depuis 2001 et en amélioration constante, le clic ou une autre appellation est implanté dans chaque département.

Pour trouver le vôtre, il suffit de consulter l’annuaire en ligne ou de demander l’adresse au ccas de votre mairie.

Sur ce lien vous pourrez :

– Saisir le type de structure que vous recherchez

– Votre code postal

– Un rayon kilométrique

NB : vous pouvez avoir plusieurs clics au sein du même département. Ne vous en faites pas, leurs actions sont coordonnées.

Alzy récapitule pour vous :  

– Le clic est présent dans chaque département et est indispensable pour vous aider quand vous avez un proche dépendant. Y compris si vous souhaitez le rapprocher de votre domicile.

 

– Le rôle du clic en plus de vous informer et vous accueillir est la coordination et l’expertise de vos besoins grâce à une équipe de professionnels dans laquelle nous avons : des médecins, des infirmiers, des assistants sociaux ou encore des ergothérapeutes

 

– Le clic est gratuit, confidentiel et personnalisé.

 

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