Comment faire face à l’agressivité d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer : approches classiques et approches Montessori

COMMENT FAIRE FACE À L’AGRESSIVITÉ D’UN PROCHE ATTEINT DE LA MALADIE D’ALZHEIMER : APPROCHES CLASSIQUES ET APPROCHES MONTESSORI

L’agressivité est un symptôme chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, souvent déroutant et épuisant pour les aidants. Comprendre ses causes et savoir comment y répondre efficacement peut grandement améliorer la qualité de vie de tous. Explorons ensemble les solutions classiques et les approches Montessori pour faire face à cette agressivité, ainsi que les ressources disponibles pour les aidants.

I – QUELLES PEUVENT ÊTRE LES CAUSES DE L’AGRESSIVITÉ D’UN PROCHE VIVANT AVEC LA MALADIE D’ALZHEIMER ?

 

 

Les causes de l’agressivité peuvent être variées et complexes. Comprendre ces causes peut aider les aidants à mieux gérer et prévenir ces comportements.

Voici quelques-unes des principales causes :

 

  1. La confusion et la désorientation

La personne peut se sentir perdue ou désorientée et ne pas reconnaître son environnement ou les personnes autour d’elle.

Par exemple : se réveiller dans un lieu que la personne ne reconnaît pas, peut engendrer de la panique, qui peut entraîner des réactions agressives.

 

  1. La frustration et l’impuissance

C’est l’incapacité à accomplir des tâches quotidiennes, perdre des compétences ou encore avoir des difficultés à communiquer efficacement.

Par exemple : ne pas réussir à ouvrir un bocal ou à exprimer un besoin peut provoquer de la frustration, manifestée par de l’agressivité.

 

  1. La douleur ou l’inconfort physique

La personne peut éprouver des douleurs physiques ou être inconfortable, mais ne pas être capable de le communiquer clairement.

Par exemple :une infection urinaire non diagnostiquée ou des douleurs articulaires peuvent être à l’origine d’une irritabilité accrue et d’un comportement agressif.

 

  1. Les changements environnementaux

Un changement dans la routine, comme un déménagement, ou la présence de nouveaux visages dans leur espace peuvent déclencher des comportements agressifs.

Par exemple : l’arrivée d’un nouvel aide-soignant ou un déménagement dans une nouvelle résidence peuvent causer du stress et de l’agressivité.

 

  1. La sensation de menace ou de la peur

La personne peut percevoir certaines actions ou intentions comme menaçantes, même si elles ne le sont pas.

Par exemple : se faire approcher brusquement ou être touché sans préavis peut provoquer une réaction défensive agressive.

 

  1. La sur-stimulation ou la sous-stimulation

Trop de stimuli (bruits, lumières vives, activité constante) ou pas assez de stimulation peuvent entraîner de l’agressivité.

Par exemple : une fête de famille un peu bruyante ou, à l’inverse, une journée monotone sans activité, peuvent toutes les deux provoquer de l’agitation et de l’agressivité.

 

  1. Les effets secondaires des médicaments

Certains médicaments peuvent avoir des effets secondaires qui incluent des changements de comportement, notamment l’agressivité.

Par exemple : un nouveau traitement médicamenteux peut provoquer des réactions inattendues, y compris des comportements agressifs.

 

  1. Les problèmes psychologiques

Des troubles psychologiques, comme la dépression ou l’anxiété, peuvent exacerber l’agressivité.

Par exemple : une personne ayant la maladie d’Alzheimer souffrant également de dépression peut montrer une irritabilité accrue et des comportements agressifs.

 

Identifier les causes sous-jacentes de l’agressivité peut être une étape cruciale pour gérer et atténuer ces comportements. En restant attentif aux signes avant-coureurs et en prenant des mesures pour répondre aux besoins spécifiques de votre proche, vous pouvez réduire l’occurrence et l’intensité des épisodes agressifs.

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II-  QUELLE ATTITUDE DOIT ADOPTER L’AIDANT FACE À LA CRISE D’AGRESSIVITÉ DE SON PROCHE ALZHEIMER ?

Lorsqu’un proche manifeste des comportements agressifs, il est crucial pour l’aidant d’adopter une attitude appropriée pour désamorcer la situation et prévenir l’escalade.

Voici quelques conseils pratiques pour gérer ces crises de manière efficace.

 

Attitudes et comportements à adopter

  1. Rester calme et positif

Comportement : gardez une voix douce et un ton apaisant. Rester calme peut aider à apaiser l’agitation de votre proche.

Exemple : respirez profondément et parlez lentement en utilisant des phrases simples et rassurantes.

 

  1. Respecter l’espace personnel

Comportement : donnez de l’espace à votre proche pour éviter de le faire se sentir acculé ou menacé.

Exemple : reculez légèrement si vous remarquez des signes d’inconfort ou de tension.

 

  1. Utiliser la validation et l’empathie

Comportement : validez les émotions de votre proche sans les contester ou les minimiser.

Exemple : dites des choses comme « Je vois que tu es très contrarié, je suis là pour t’aider. »

 

  1. Rediriger l’attention

Comportement : essayez de détourner l’attention de votre proche vers une activité ou un sujet agréable.

Exemple : proposez de regarder des photos familiales ou d’aller faire une petite promenade.

 

  1. Assurer un environnement sûr

Comportement : éloignez les objets dangereux et créez un environnement sécurisant et familier.

Exemple : assurez-vous que la pièce est bien éclairée et sans encombrement.

 

Quels sont les mots, gestes ou postures à éviter ?

  1. Éviter les confrontations

Comportement : ne vous opposez pas frontalement à votre proche ou ne tentez pas de le raisonner.

Exemple : évitez de dire « Tu te trompes » ou « Calme-toi maintenant ».

Préférez plutôt : « Je comprends que tu sois contrarié. Peux-tu me dire ce qui ne va pas ? »

 

  1. Ne pas le toucher brutalement

Comportement : évitez les gestes brusques ou les contacts physiques forcés.

Exemple : ne tirez pas sur le bras de votre proche pour le déplacer ou l’immobiliser.

Préférez plutôt: « Puis-je te tenir la main ? » ou « Suivons ce chemin ensemble. »

Gestuelle appropriée : approchez-vous doucement, tendez la main paume ouverte vers le haut en signe de demande de contact, accompagnez votre proche sans le forcer.

 

  1. Ne pas montrer de frustration ou de colère

Comportement : gardez votre propre frustration ou colère sous contrôle.

Exemple : ne haussez pas le ton ou n’exprimez pas d’impatience.

Préférez plutôt : « prenons une grande respiration ensemble. Nous allons trouver une solution. »

Gestuelle appropriée : souriez doucement, respirez lentement pour montrer l’exemple, gardez une posture ouverte et relaxée.

 

  1. Ne pas utiliser de langage complexe ou confus

Comportement : évitez les phrases longues ou les explications compliquées.

Exemple : ne dites pas « Tu devrais comprendre que ce n’est pas logique de te mettre en colère pour ça. »

Préférez plutôt: « Je vois que cela te dérange. Dis-moi ce que je peux faire pour t’aider. »

Gestuelle appropriée : utilisez des gestes simples pour illustrer vos propos, comme pointer doucement vers une chaise pour suggérer de s’asseoir, garder vos mouvements lents et prévisibles.

 

  1. Ne pas ignorer les signes précurseurs

Comportement : soyez attentif aux signes de stress ou d’agitation avant qu’ils n’escaladent.

Exemple : si votre proche commence à montrer des signes de nervosité, intervenez tôt avec des techniques apaisantes.

Préférez plutôt: « Tu sembles inquiet. Veux-tu qu’on s’asseye un moment et qu’on parle ? »

Gestuelle appropriée : posez doucement une main sur votre cœur ou sur votre propre épaule pour montrer de l’empathie, invitez votre proche à s’asseoir en pointant doucement vers une chaise ou un canapé.

 

Adapter son langage et sa gestuelle en réponse aux comportements agressifs d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer peut faire une grande différence.

III- COMPRENDRE L’AGRESSIVITÉ : APPROCHES CLASSIQUES ET APPROCHES MONTESSORI

Les comportements agressifs chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent prendre différentes formes :

Verbale : cris, insultes, menaces.

Physique : coups, griffures, gestes violents.

 

Quelles sont les approches classiques pour gérer l’agressivité ?

 

  1. Communication apaisante : parler calmement, utiliser un ton doux et rassurant peut aider à réduire l’agitation.

Si votre proche crie, approchez-vous doucement, établissez un contact visuel et parlez-lui lentement, en utilisant des phrases simples.

 

  1. Environnement sécurisant : créer un espace calme et familier peut minimiser les déclencheurs d’agressivité.

Assurez-vous que la pièce est bien éclairée et débarrassée d’objets potentiellement dangereux ou stressants.

 

  1. Médication : dans certains cas, des médicaments peuvent être prescrits pour aider à gérer les comportements agressifs. Cependant, cela doit toujours être une dernière option et sous la supervision d’un professionnel de santé.

 

Quelles sont les approches Montessori pour gérer l’agressivité ?

L’approche Montessori adaptée aux personnes met l’accent sur la dignité, l’autonomie et le respect des capacités de l’individu.

  1. Activités significatives : impliquer votre proche dans des activités qui ont du sens pour lui peut réduire l’ennui et l’agitation.

Si votre proche aimait jardiner, proposez-lui de vous aider à arroser des plantes, rempoter ou encore trier des graines.

 

  1. Stimuli sensoriels apaisants : utiliser des objets sensoriels pour apaiser et détourner l’attention.

Offrir un tissu doux à toucher ou un objet à manipuler peut détourner l’attention de l’agitation.

 

  1. Routines structurées : maintenir une routine quotidienne prévisible peut réduire la confusion et l’anxiété.

Avoir des heures fixes pour les repas, les promenades et le coucher.

 

Le cas échéant, où trouver de l’aide ?

  1. Groupes de soutien : rejoindre des groupes de soutien pour aidants permet de partager des expériences et de recevoir des conseils pratiques.
  2. Professionnels de santé : consulter un gériatre ou un neurologue peut aider à obtenir des conseils médicaux appropriés.
  3. Services de répit : utiliser des services de répit pour prendre du temps pour soi et éviter l’épuisement.
  4. Formations et ressources : participer à des formations spécifiques pour les aidants afin d’apprendre des techniques de gestion des comportements agressifs.

 

Faire face à l’agressivité d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer est un défi majeur, mais en combinant des approches classiques avec les principes Montessori, il est possible de créer un environnement plus serein et respectueux. Il est essentiel de chercher du soutien et des ressources pour ne pas affronter cette situation, seul. En prenant soin de vous et de votre proche, vous pouvez être plus serein pour traverser ces moments délicats.

Alzy récapitule pour vous :

Les causes de l’agressivité peuvent être variées et complexes.

Adapter son langage et sa gestuelle en réponse aux comportements agressifs d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer peut faire une grande différence

– Il est essentiel de chercher du soutien et des ressources pour ne pas affronter cette situation, seul

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Comment éviter le « chantage affectif » de mon proche Alzheimer ? Conseils et stratégies

COMMENT ÉVITER LE « CHANTAGE AFFECTIF » DE MON PROCHE ALZHEIMER ? CONSEILS ET STRATÉGIES

Lorsque l’on s’occupe d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer, il est fréquent de faire face à des comportements difficiles à comprendre et à gérer. Le « chantage affectif » en est un exemple délicat, car cela n’en est pas un, votre proche exprime seulement à sa manière des besoins non satisfaits. Ce phénomène peut être source de stress et de confusion pour les aidants, mais il existe des approches et des techniques basées sur les principes Montessori adaptées spécifiquement pour gérer cette situation.

I – COMPRENDRE LE CHANTAGE AFFECTIF DANS LE CONTEXTE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER

 

 

Le « chantage affectif » chez les personnes ayant la maladie d’Alzheimer est souvent une réponse à la confusion, à la frustration ou à la perte d’autonomie ressenties. Les personnes touchées peuvent exprimer leur détresse par des moyens qui semblent manipulatifs, comme la culpabilisation, l’agressivité ou l’isolement émotionnel des aidants.

Selon l’Association Alzheimer Europe, il est crucial de reconnaître que ces comportements ne sont pas intentionnellement malveillants, mais plutôt des manifestations de la maladie elle-même, affectant le comportement et les capacités cognitives de la personne touchée.

 

Quelles sont les causes du « chantage affectif » ?

 

Le chantage affectif peut avoir plusieurs causes sous-jacentes, qui varient selon le contexte et la situation spécifique.

Voici quelques causes courantes :

  1. Besoin de contrôle : la personne peut utiliser le chantage affectif pour influencer ou contrôler les actions ou les décisions des autres, souvent par peur de perdre leur influence ou leur pouvoir.

  1. Peur de l’abandon : la personne peut exprimer des sentiments de peur ou d’anxiété liés à l’abandon, cherchant à obtenir la réassurance ou l’engagement des autres par le chantage affectif.

  1. Dépendance émotionnelle : une dépendance excessive aux autres peut conduire à utiliser le chantage affectif comme un moyen d’obtenir du soutien émotionnel ou d’attirer l’attention.

  1. Besoin de validation : le chantage affectif peut être utilisé pour obtenir la reconnaissance ou la validation de ses sentiments ou de ses opinions, même au détriment des autres.

  1. Manque de compétences en communication : l’incapacité à exprimer ses besoins de manière claire et directe peut conduire une personne à recourir au chantage affectif comme une méthode indirecte pour obtenir ce qu’elle veut.

  1. Modèle comportemental appris : les personnes peuvent avoir appris à utiliser le chantage affectif comme une stratégie efficace pour obtenir ce dont elles ont besoin ou veulent dans leurs interactions précédentes.

  1. Besoin de manipuler : Certaines personnes peuvent utiliser le chantage affectif comme une stratégie manipulatrice pour atteindre des objectifs personnels ou pour contrôler les autres.

Il est important de noter que ces causes peuvent être exacerbées ou influencées par des facteurs tels que des troubles émotionnels ou psychologiques sous-jacents, des expériences passées, des dynamiques relationnelles complexes, ou même des conditions médicales telles que la démence ou d’autres maladies neurologiques qui affectent le comportement et la cognition.

 

Pourquoi mon proche me fait du chantage affectif ?

Lorsqu’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer s’engage dans ce qu’on perçoit comme du chantage affectif, il est crucial de considérer plusieurs facteurs spécifiques à la maladie qui peuvent influencer ce comportement. Voici quelques raisons possibles :

  1. Altérations cognitives : la maladie d’Alzheimer affecte le fonctionnement cognitif, y compris la mémoire, la capacité de raisonnement et la compréhension des conséquences de ses actions. Ce qui peut conduire à une communication altérée, incluant des comportements qui peuvent être interprétés comme du chantage affectif.

  1. Difficultés émotionnelles : les personnes atteintes d’Alzheimer peuvent éprouver des émotions intenses telles que la peur, l’anxiété, la frustration ou la confusion. Ces émotions peuvent être exprimées de manière inadaptée, incluant des comportements qui semblent manipulatifs.

  1. Perte d’autonomie : la dépendance croissante et la perte d’autonomie peuvent entraîner des sentiments de vulnérabilité et de frustration chez la personne atteinte, qui peut chercher à influencer son environnement pour répondre à ses besoins non satisfaits.

  1. Communications altérées : les difficultés à trouver les mots justes ou à exprimer correctement les besoins peuvent conduire à des comportements de communication non verbaux ou des phrases ambiguës qui peuvent être mal interprétées comme du chantage affectif.

  1. Stratégies d’adaptation : parfois, la personne atteinte utilise des comportements qu’elle a utilisés par le passé pour gérer les relations ou obtenir de l’aide. Ces stratégies peuvent ne plus être adaptées ou efficaces à mesure que la maladie progresse.

Il est essentiel pour les aidants de comprendre que ces comportements ne sont pas intentionnellement malveillants. Ils sont souvent le résultat des défis cognitifs et émotionnels que la maladie d’Alzheimer impose à la personne. Une approche empathique et adaptée, telle que celle basée sur les principes Montessori, peut aider à réduire ces comportements en répondant aux besoins non-exprimés et en créant un environnement sécurisé et prévisible pour la personne atteinte.

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II- QUELS SONT LES BESOINS NON EXPRIMES QUE MON PROCHE A VOULU EXPRIMER ?

Certaines manifestations de chantage affectif chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent en réalité être des expressions de besoins non satisfaits ou mal exprimés.

Voici quelques exemples de besoins sous-jacents qui pourraient être exprimés de manière indirecte :

1. Besoin de sécurité :

Exemple : vouloir que vous restiez à proximité en permanence, exprimé par des phrases comme « Tu ne m’abandonneras pas, n’est-ce pas ? »

 

2. Besoin de connexion sociale :

Exemple : se sentir isolé et exprimer cela par des commentaires comme « Personne ne vient me rendre visite. »

 

3. Besoin de contrôle et d’autonomie :

Exemple : résister aux activités quotidiennes comme se laver ou s’habiller, cherchant ainsi à conserver un sentiment de contrôle sur sa vie.

 

4. Besoin de confort physique :

Exemple : se plaindre de douleurs ou de gênes, même si ces sensations ne peuvent pas être clairement définies.

 

5. Besoin d’attention et d’affection :

Exemple : demander constamment des câlins ou des marques d’affection pour se sentir rassuré et aimé.

 

6. Besoin de stimulation cognitive :

Exemple : rechercher des activités qui stimulent l’esprit pour éviter l’ennui et la frustration.

 

7. Besoin de structure et de routine :

Exemple : se sentir perturbé ou anxieux lorsque la routine quotidienne est modifiée, cherchant ainsi à maintenir un environnement prévisible.

 

8. Besoin de reconnaissance et d’identité :

Exemple : vouloir être perçu comme une personne compétente et capable malgré les défis de la maladie, ce qui peut se manifester par des commentaires défensifs ou critiques.

 

En identifiant ces besoins sous-jacents derrière les comportements que vous pourriez percevoir comme du chantage affectif, vous pouvez mieux répondre de manière empathique et constructive. Cela peut inclure l’adaptation des activités et des interactions pour répondre à ces besoins, tout en établissant des limites claires et en prenant soin de votre propre bien-être en tant qu’aidant.

III- QUELLES PHRASES RÉCURRENTES PEUVENT FAIRE PENSER AU CHANTAGE AFFECTIF ? COMMENT Y RÉPONDRE ?

Certaines phrases courantes chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent effectivement sembler constituer du chantage affectif.

Voici quelques exemples de phrases récurrentes qui pourraient être interprétées de cette manière :

  1. « Si tu m’aimais vraiment, tu ferais cela pour moi. »

Cette déclaration peut être perçue comme une tentative de manipulation émotionnelle pour obtenir quelque chose.

  1. « Tu ne me comprends jamais. »

Utilisée fréquemment lorsqu’il y a un désaccord ou une frustration, cette phrase peut faire culpabiliser l’aidant.

  1. « Personne ne se soucie de moi ici. »

Une expression souvent utilisée pour exprimer un sentiment d’isolement et pour attirer l’attention.

  1. « Je ne peux pas croire que tu ferais ça. »

Utilisée pour exprimer la déception ou l’incompréhension face à une action ou une décision de l’aidant.

  1. « Tu n’es jamais là quand j’ai besoin de toi. »

Cette phrase est souvent employée pour exprimer un besoin non satisfait et pour attirer l’attention.

 

Comment répondre à ces phrases ?

Pour répondre aux phrases mentionnées précédemment de manière efficace et compatissante, voici des exemples de réponses qui visent à comprendre et à répondre aux besoins sous-jacents plutôt qu’à renforcer le sentiment de chantage affectif :

  1. « Si tu m’aimais vraiment, tu ferais cela pour moi. »

Réponse : « Je t’aime profondément et je veux faire ce qui est le mieux pour toi. Explique-moi ce que tu ressens et comment je peux t’aider. »

  1. « Tu ne me comprends jamais. »

Réponse : « Je suis là pour toi et je veux comprendre. Peux-tu m’expliquer ce que tu traverses en ce moment ? »

  1. « Personne ne se soucie de moi ici. »

Réponse : « Je suis ici avec toi maintenant, et je me soucie de toi. Parle-moi de ce qui te fait sentir ainsi. »

  1. « Je ne peux pas croire que tu ferais ça. »

Réponse : « Je veux comprendre pourquoi tu ressens cela. Parle-moi de ce qui te préoccupe. »

  1. « Tu n’es jamais là quand j’ai besoin de toi. »

Réponse : « Je suis désolé que tu te sentes ainsi. Comment puis-je être là pour toi maintenant ? »

 

Ces réponses montrent une écoute active et une validation des émotions exprimées. Elles encouragent la communication ouverte et empathique, aidant ainsi à désamorcer la tension potentielle et à répondre aux besoins réels de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

IV- COMMENT L’APPROCHE MONTESSORI ADAPTÉE PEUT VOUS AIDER À GÉRER CE PROBLÈME ?

L’approche Montessori, bien connue pour son efficacité dans le cadre de la démence, offre des outils précieux pour atténuer le chantage affectif :

1. Comprendre les besoins non-exprimés : souvent, le chantage affectif est un moyen pour la personne atteinte d’exprimer un besoin non satisfait. Utiliser la méthode Montessori implique d’observer attentivement les signaux et les comportements pour identifier ces besoins sous-jacents.

2. Validation des émotions : au lieu de rejeter ou de nier les émotions exprimées, les accepter et les valider peut réduire l’intensité du chantage affectif. Cela peut inclure des techniques de communication empathique et non directive.

3. Maintenir la routine et la prévisibilité : un environnement stable et prévisible peut contribuer à réduire l’anxiété et les comportements défensifs qui peuvent conduire au chantage affectif. La méthode Montessori encourage la création d’un cadre structuré qui répond aux besoins de la personne tout en favorisant l’autonomie dans les limites du possible.

4. Utilisation d’activités significatives : les activités thérapeutiques Montessori adaptées peuvent aider à canaliser l’énergie et à stimuler l’intérêt de la personne, réduisant ainsi la frustration qui peut mener au chantage affectif.

 

Approches psychologiques et conseils pratiques

En complément des approches Montessori, plusieurs conseils pratiques peuvent aider les aidants à faire face au chantage affectif :

Prendre soin de soi : l’épuisement émotionnel peut augmenter la sensibilité aux comportements difficiles. Prendre régulièrement du temps pour se ressourcer est essentiel.

Formation et soutien : participer à des groupes de soutien ou suivre des formations spécialisées peut fournir des compétences supplémentaires et un soutien émotionnel.

Consulter des professionnels de santé : les professionnels de la santé spécialisés en démence peuvent offrir des conseils personnalisés et des stratégies adaptées à la situation spécifique de chaque personne atteinte.

 

En résumé, gérer le chantage affectif chez un proche atteint de la maladie d’Alzheimer nécessite une approche compassionnelle, structurée et adaptée.

L’approche Montessori, en favorisant l’autonomie et en répondant aux besoins non-exprimés, constitue une méthode efficace et respectueuse pour aider à surmonter cette difficulté. En intégrant ces stratégies dans votre quotidien d’aidant, vous pouvez contribuer à améliorer la qualité de vie de votre proche tout en préservant votre bien-être.

Pour plus d’informations et de ressources, n’hésitez pas à consulter des organisations spécialisées comme l’Association France Alzheimer et maladies apparentées et les travaux récents en neurologie et en psychologie des maladies neurodégénératives.

Alzy récapitule pour vous :

– Le chantage affectif de votre proche exprime la plupart du temps des besoins non satisfaits

– Il est important de s’informer sur la maladie et de se former pour gérer ce type de situations

– Valider les émotions de votre proche et apprendre à lui répondre de manière appropriée, vous permettra de limiter ce désagrément

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La bienveillance dans le soin

La bienveillance dans le soin

soutien aide soignant

Cœur du métier du monde médical et paramédical, la bienveillance est une notion primordiale, notamment dans la prise en soin d’une personne vulnérable. Ce concept n’est ni un effet de mode ni seulement un ensemble de gestes techniques, mais bien une relation de communication essentielle dans les échanges soignant-soigné.

Dans un premier temps, nous analyserons ce qui se cache derrière le terme de bienveillance. Ensuite, dans un second temps nous décortiquerons les points fondamentaux de la charte de la personne hospitalisée. Et pour finir comment être bienveillant dans la prise en soin d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

I – QU’EST-CE QUE LA BIENVEILLANCE ?

Définition

Sous ce terme que l’on entend à cor et à cri se cache beaucoup de choses. Le mot « bienveillant » vient du latin « bene volens » : qui veut du bien.

Pour le dictionnaire Larousse, il s’agit d’une : « Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, et à l’indulgence envers autrui. »

Donc, être bienveillant n’est pas qu’une question d’état d’esprit, il faut se placer dans une posture d’investigateur-observateur afin que la communication se passe le mieux possible. Comme le disait mon mentor scolaire, n’oubliez jamais qu’en face de vous se tient un être humain. Ce n’est pas juste un ensemble de gestes techniques. Votre « côté soignant » peut être anxiogène et considéré comme de la supériorité.

Par conséquent, la bienveillance se doit de devenir votre crédo au quotidien. Vous faites de la prise en soin et non de la prise en charge. C’est un être humain en face de vous, ce n’est pas un carton de livraison.

En tant que soignant, nous sommes responsables de nos actes vis-à-vis de la personne vulnérable dont nous prenons soin. Il est essentiel en plus des soins techniques de garder nos sens à l’affût, avoir de la patience et essayer de respecter le rythme de chaque soigné afin de perturber ses habitudes le moins possible. 

Cette posture n’est pas simple, car le soignant ne sait pas ce qui peut arriver. S’il peut anticiper grâce à son expérience, il ne peut pas prédire.

ange soignant

II – QU’EST-CE QU’UNE CHARTE DE BIENVEILLANCE ?

Définition

Une charte est « un texte de lois ou une règle fondamentale, censée s’appliquer à tous, ayant pour but de garantir des libertés, des droits ou des devoirs. »

 

Charte de la personne hospitalisée.

NB : je choisis celle-ci, car elle représente bien notre sujet.

Cette charte est la plus répandue et concerne onze points fondamentaux. Elle a pour but d’informer les patients sur leurs droits tels qu’ils sont décrits dans la loi du 4 mars 2002.

 

Respect des règles générales d’intimité et de courtoisie

 

Lors de la prise en soin d’une personne vulnérable, on entre irrémédiablement dans sa zone d’intimité. Du coup des règles de base s’imposent comme par exemple toquer avant d’entrer et de le saluer.

 

Respect individualisé

 

Le mot clé c’est : l’adaptation. Les soins doivent être faits au maximum dans le respect des habitudes de la personne que vous prenez en soin tout en essayant de caler aux exigences de votre journée.

Certes, cela est plus facile à dire qu’à faire, mais plus vous allez garder à l’esprit les habitudes de vie de la personne dont vous vous occupez, plus vous pourrez négocier des compromis dans ses habitudes.

 

Reconnaissance de ce qui est exprimé

 

L’individu pris en soin doit pouvoir exprimer sans crainte sa pensée et ses besoins. Cela passe par la communication verbale et non verbale. Vous devez prendre en compte ses demandes et ses attentes ainsi que celles de son entourage. Le fait d’agir de cette façon va grandement faciliter les soins.

 

Qualité de la vie sociale

 

Une personne placée ou hospitalisée laisse derrière elle tout un pan de sa vie et perd donc ses repères. Cependant, cela ne signifie en aucun cas que sa vie sociale doit s’interrompre. Vous devez au maximum lui permettre de s’approprier son nouveau chez soi. Et lorsque cette personne se sentira bien, elle voudra plus facilement recevoir ses invités.

 

Autonomie

 

L’autonomie c’est : « La capacité à se gouverner soi-même ; elle présuppose la capacité de jugement, c’est-à-dire prévoir et choisir, liberté d’agir, d’accepter ou de refuser en fonction du jugement.

 

Selon moi c’est le facteur primordial qu’il ne faut jamais oublier après la bienveillance qui va de soi. Une personne considérée comme telle avec ses capacités et ses handicaps permettent une confiance mutuelle  tout d’abord et maintenir l’autonomie d’une personne est la base du soin. Cela fait partie des quatorze besoins fondamentaux décrits par Virginia Henderson.

 

La vulnérabilité

 

Dans la majorité ce terme entraine surtout un sentiment négatif et d’infériorité. Notre monde va très vite et la société pousse à l’individualisme. Cela va se traduire par une perte des capacités de la personne qui doit être prise en soin.

Par exemple, une toilette devant deux soignants alors qu’auparavant, il ou elle faisait sa toilette seul(e) dans sa propre salle de bain, peut s’avérer très douloureux psychologiquement. Du coup, la bienveillance et la bientraitance vont de mise.

Ne faites pas à cette personne ce que vous ne pourriez pas tolérer, vous-même.

 

III- COMMENT ÊTRE BIENVEILLANT DANS LA PRISE EN SOIN D’UNE PERSONNE ATTEINTE DE LA MALADIE D’ALZHEIMER ?

La notion de vulnérabilité concerne tous les êtres vivants. Si l’on se base sur les quatorze besoins fondamentaux de Virginia Henderson, au-delà du soin, l’estime de soi demeure vitale à tout individu. C’est aussi ce qui se passe dans la pyramide de Maslow et donc, en y réfléchissant si les bases ne sont pas solides tout peut s’écrouler dans le temps. Cependant, quels sont les points essentiels à retenir  dans la prise en soin d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

 

Après l’observation et les 14 besoins analysés, toute la réussite de la prise en soin va se reposer essentiellement sur la communication. Il va donc falloir veiller à :

communication alzheimer hop la vie

Alzy récapitule pour vous :  

– Être bienveillant ce n’est pas uniquement satisfaire les besoins d’autrui, mais prioriser les valeurs et les habitudes de la personne prise en soin.

 

– Il est primordial de se placer dans la peau de l’observateur investigateur afin de bien veiller sur la personne dont on s’occupe.

 

– La communication verbale et non verbale en plus de la connaissance d’autrui est la clé dans la prise en soin d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.

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