Comment aider une personne atteinte d’Alzheimer à s’endormir ?

Comment aider une personne atteinte d’Alzheimer à s’endormir ?

femme assoupie

La maladie d’Alzheimer représente 60 à 70 % des cas de démence. Elle correspond surtout à des troubles de mémoire et des troubles cognitifs qui vont croissants au fur et à mesure que la maladie évolue.

On pourrait se dire que le sommeil n’est qu’un facteur mineur, mais des études ont prouvé l’importance du sommeil dans la fixation de l’apprentissage de la mémoire épisodique correspondant aux événements vécus et leur contexte. C’est cette mémoire qui est touchée en premier dans le cadre de la maladie d’Alzheimer.

Toute la finalité de cet article va être de savoir comment on peut aider une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer à s’endormir. Pour cela dans un premier temps nous analyserons ce qu’est le sommeil ? Ensuite, nous nous pencherons sur ses modifications dans un cycle naturel et un cycle pathologique. Et pour finir, nous vous donnerons quelques conseils afin d’aider une personne atteinte d’Alzheimer a trouvé le sommeil.

I – QU’EST-CE QUE LE SOMMEIL ?

Définition

Selon l’INSERM le sommeil correspond à une baisse de l’état de conscience qui sépare deux périodes d’éveil. Il est caractérisé par une perte de la vigilance, une diminution du tonus musculaire et une conservation partielle de la perception sensitive.

Le mécanisme journalier de vingt-quatre heures définit le sommeil et l’éveil. Ce déroulement contrôle le besoin journalier de sommeil. L’horloge biologique de l’homme se synchronise avec la baisse de la lumière et l’augmentation de mélatonine.

L’état de vigilance, la température corporelle et les fonctions cognitives sont aussi régit par ce processus et par conséquent un dysfonctionnement peut engendrer des altérations.

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II – QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES PHASES DE SOMMEIL ?

Déroulement des phases dans un cycle de sommeil normal

Il faut déjà savoir que la durée d’un cycle se situe entre quatre-vingt-dix et cent-vingt minutes. Au cours d’une nuit notre cerveau génère entre trois et cinq cycles de sommeil. Ces derniers sont divisés en stades dénommés respectivement N1, N2 et N3 et le sommeil paradoxal.

 

Architecture du sommeil

 

Équivalent à cinq pour cent d’un cycle, le stade N1 est la transition entre l’état de veille et l’endormissement.

 

Le stade N2 quant à lui représente cinquante pour cent du sommeil total. En terme de quantité, c’est le stade le plus important. Il marque l’entrée dans le sommeil.

 

Le stade N3 représente vingt pour cent du sommeil total (sommeil lent profond). C’est ce stade que l’on nomme le sommeil réparateur. Il est aussi celui qui joue un rôle important dans la consolidation de la mémoire épisodique. Une quantité insuffisante de celui-ci et souvent à l’origine de la somnolence en journée.

 

Le sommeil paradoxal constitue vingt-cinq pour cent du sommeil total  et fait toujours suite à une phase de sommeil lent. C’est durant ce stade que les rêves se produisent. Ce stade joue un rôle très important dans la récupération psychique et la régulation émotionnelle.

 

Évolution du cycle de sommeil au cours de la vie

 

Comme tout le monde le sait, la quantité de sommeil varie en fonctionne de l’âge de l’individu. En effet, un nourrisson aura besoin de davantage de sommeil (environ dix-huit heures) qu’un individu adulte (environ huit heures) ou d’un senior où la durée est inférieure à sept heures. Cependant, ce n’est qu’une statistique, le sommeil étant propre à chacun.

 

Altération du sommeil dans le vieillissement normal

 

Avec l’avancée dans l’âge des modifications du sommeil intervient. Nous notons plusieurs facteurs et notamment :

 

– Une diminution du temps de sommeil nocturne

– Une diminution du sommeil lent profond, compensée par une augmentation du sommeil lent léger

– La durée moyenne des épisodes de sommeil paradoxal reste constante au cours de la nuit

– Une diminution de la latence d’apparition du sommeil paradoxal (il apparaît après soixante minutes environ après le début du sommeil

– Une fragmentation excessive du sommeil accompagnée d’éveils fréquents

– Une diminution de l’efficacité du sommeil entre le temps passé à dormir rapporté au temps passé au lit

 

La fréquence trop importante de sieste et de trop longue durée a un effet significatif sur la qualité du sommeil nocturne.

Altération du sommeil dans la maladie d’Alzheimer

Les difficultés du sommeil chez une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer sont similaires à l’individu sain, mais ils sont beaucoup plus marqués. Plus les troubles cognitifs progressent et plus le nombre de siestes diurnes et d’éveils nocturnes augmentent.

On peut noter :

– Une diminution importante du sommeil lent profond au profit du sommeil lent léger

– Une diminution des phases du sommeil paradoxal entraînant une diminution de son taux dans les formes légères à modérées

– Un allongement de la latence d’apparition du sommeil paradoxal (contrairement au sujet âgé où il s’agit d’une diminution)

– Une augmentation du nombre et de la durée des éveils intra-sommeil corrélée avec une baisse du temps du sommeil total et de l’index d’efficacité du sommeil.

– Un réveil matinal précoce associé à une agitation nocturne qui va être contrastée avec un ralentissement psychomoteur et une somnolence diurnes

 

Les traitements médicamenteux

 

De plus, les comportements inappropriés qui sont associés à la maladie d’Alzheimer peuvent faire l’objet d’un traitement médicamenteux. Ces derniers peuvent altérer l’entrée dans le sommeil d’une demi-heure à une heure et demie.

De plus, les effets secondaires de ces derniers  peuvent également entrainer des d’états de dépendance et donc une perte d’efficacité. Du coup, le sommeil se retrouve altérer et donc agit par répercussion sur les performances cognitives.

III- COMMENT AIDER UNE PERSONNE ATTEINTE D’ALZHEIMER À S’ENDORMIR ?

Le Syndrome du « Sundowning »

 

Pour la plupart d’entre nous, le coucher est un moment bien mérité après une longue journée. Cependant, ce n’est pas le cas pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer qui sont plutôt confrontées à l’angoisse de ce moment. C’est ce que l’on nomme le syndrome du coucher de soleil ou sundowning.

Nous ne savons pas encore quelles peuvent être les causes de ce souci, mais certains facteurs ont déjà été trouvés parmi lesquels :

La fatigue physique : les personnes actives pendant la journée ont une fatigue physique à la fin de celle-ci. Cette dernière semble réduire les fonctionnalités du cerveau.

L’éclairage : les éclairages tamisés peuvent entraîner des problèmes de perception et d’interprétation des éléments de son environnement.

L’horloge biologique : certaines personnes âgées ont une horloge biologique asynchrone. Il y a une confusion entre le jour et la nuit.

Changement de rythme dans la journée : pour les personnes ayant des habitudes quotidiennes, une période d’accalmie peut entraîner un vide. La personne peut s’ennuyer et être par conséquent agitée.

Le sundowning entraîne :

– Une baisse de l’attention

– Des troubles du raisonnement

– Une agitation motrice

– Des illusions et des hallucinations

– Des troubles émotionnels comme l’anxiété, la colère, l’angoisse…

Quels sont les facteurs auxquels vous devez penser en cas de troubles du sommeil ?

– La personne est-elle bien installée ?

– La pièce est-elle à la bonne température ?

– Il y a t’il une présence de douleurs ou de gène ?

– Quel est son rythme de veille et de sommeil ?

– Combien de réveils nocturnes a-t-elle ?

– Quelles sont les causes des réveils ?

– À quelle fréquence se produisent ses réveils ?

– Quelle est la durée de sommeil habituel ?

– La durée de sommeil a t’elle changé ?

– Les heures de coucher sont-elles fixes ?

– Combien d’épisode de somnolence a t’elle eu dans la journée ?

– Combien de temps ont duré les siestes ?

– À quels moments les états de somnolence se produisent ?

Quelles astuces mettre en place pour une bonne nuit de sommeil ?

Mettre en place une Hygiène de sommeil

– Le lever matinal doit être à heure fixe

– Idem pour les repas

NB : n’hésitez pas à utiliser un planning cela aidera également la personne ayant Alzheimer à se repérer dans le temps

– Éviter les siestes excédant 20-30 minutes

– Faites une exposition lumineuse le matin pendant une demi-heure ou de la luminothérapie si ce n’est pas possible

– Excluez les produits dits excitants le soir (thé, café…)

– Soyez actif pendant la journée

Les activités vont l’empêcher de somnoler de trop. Par exemple : promenade au grand air ou activité extérieure dans le jardin : lecture, bouquet floraux, couture, jeux de société…

– Mettez en place un rituel de coucher

 

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Alzy récapitule pour vous :  

– Le sommeil est propre à chaque individu, mais il est indispensable dans la consolidation de l’apprentissage.

 

– Les troubles du sommeil de la personne démente majorent le déclin cognitif et sont source de stress pour l’entourage familial.

 

– Les réveils nocturnes sont présents chez 34% des patients atteints de la maladie d’Alzheimer selon des études.

 

– Il est indispensable d’être actifs et de mettre en place des rituels afin de permettre des repères dans le temps ainsi que de permettre la détente de tous.

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