Pourquoi mon proche senior a souvent froid ?

POURQUOI MON PROCHE SENIOR A SOUVENT FROID ?

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Il vous ait déjà probablement arrivé que votre proche atteint de trouble neurocognitifs vous dise qu’il a très froid alors qu’il fait chaud. Peut-être, même qu’il s’est déjà plaint d’être gelé alors qu’il transpirait.

 

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (ou apparentées) à un stade moyen ou avancé ont souvent froid. Cela dit, c’est aussi assez courant chez les seniors en général. La question à se poser est plutôt pourquoi votre proche a froid ? Quels sont les risques engendrés par le froid ? Et comment pouvez-vous l’aider à se réchauffer ?

I – POURQUOI MON PROCHE A SOUVENT FROID ?

 

 

CAUSES NATURELLES ET PATHOLOGIQUES

Plus nous vieillissons, plus notre organisme peine à s’adapter au froid, car c’est l’ensemble de l’organisme qui prend de l’âge.

Tout d’abord, l’hypothalamus régule la température corporelle, mais avec l’âge elle devient moins performante et donc cela engendre des dysfonctionnements.

Ensuite, la vasoconstriction (diminution du calibre des vaisseaux sanguins par contraction de leurs cellules musculaires) s’altère aussi et il est plus difficile de garder le sang près des organes vitaux, d’où les extrémités des membres qui sont froides chez beaucoup de seniors.

Il y a également la perte de masse musculaire et graisseuse (sarcopénie) qui diminue alors qu’elle joue un rôle de protection contre le froid.

On peut aussi noter des causes pathologiques comme les troubles cardiovasculaires, l’hypothyroïdie et toutes les maladies qui affectent la mobilité comme : l’arthrose, les rhumatismes ou encore la paralysie à la suite d’un AVC.

Dernier facteur possible, un souci d’hygiène de vie due à la déshydratation. Une bonne hydratation permet une meilleure circulation sanguine et donc un bon maintien de la température corporelle.

Remarque : on peut aussi prendre en compte la prise de certains médicaments (les antihypertenseurs, les antipsychotiques, les benzodiazépines…), la consommation d’alcool, et évidemment les vêtements non adaptés, le dysfonctionnement de chauffage ou sa diminution pour des raisons économiques et le manque d’activité physique.

En général, la température basale corporelle oscille entre 36,5° et 37°, chez un senior elle tourne en moyenne à 36°. Ils ne ressentent pas le froid de la même manière malgré ce tout petit décalage. Le corps va donc pomper le sang des extrémités pour protéger les organes vitaux d’où la sensation de froid et mettre un pull ne changera rien vu que c’est les mains et les jambes jusqu’aux pieds qu’il faut réchauffer.

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II- QUELS SONT LES RISQUES ENGENDRÉS PAR LE FROID ?

Même si en principe le froid est bon pour la santé comme on dit, il peut quand même poser quelques désagréments qui peuvent devenir graves.

Il faut donc savoir que le froid augmente la pression artérielle  et peut entraîner des troubles cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral…) puisque votre cœur va tenter de protéger les organes vitaux, il va donc pomper plus vite.

Le froid impacte les maladies respiratoires tels que l’asthme, la bronchite chronique ou l’emphysème et peut provoquer des hospitalisations.

Le froid rend plus difficile la lutte contre les virus et bactéries. Il faut savoir qu’une différence de température de 5° pendant un quart d’heure entraine une baisse de 42 % des défenses des muqueuses nasales.

Le froid provoque des engelures (rougeurs similaires à des brûlures) et ces dernières sont localisées surtout au niveau des extrémités. C’est très douloureux et peut créer des engourdissements et par conséquent cela augmente le risque de chutes.

Conséquence la plus grave du froid : l’hypothermie. La température basale d’un senior est déjà plus basse que la normale. Il n’y a qu’un seul degré entre un début d’hypothermie et leur température corporelle.

 

POURQUOI IL EST IMPORTANT DE LUTTER CONTRE LE FROID CHEZ VOTRE PROCHE ALZHEIMER ?

 

Tout d’abord pour une question de bien-être et de confort. Personne n’aime avoir froid en permanence et cela affecterait son moral, la fatigue et donc sa santé. Votre proche vivant avec la maladie ayant des soucis de communication avec vous se sentira mal et comme il ne parviendra pas à vous en donner la raison, il aura des troubles du comportement pour tenter de se faire comprendre.

Certes, la chaleur peut être très dangereuse pour un senior, mais le froid aussi. Par exemple votre proche ayant froid peut se recroqueviller pour lutter contre ce dernier, et cette posture peut provoquer des chutes. De plus, à force de serrer ses mains, il peut avoir des contractures et il aura mal lorsqu’il les ouvrira.

III – COMMENT DÉCELER L’HYPOTHERMIE CHEZ UN SENIOR ?

 

Il y a quelques signes qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille :

Dans les premiers temps, la peau de votre proche est froide, les extrémités des doigts et les lèvres sont bleutées. Il y a également une baisse de vivacité, une légère confusion, la parole est également affectée. Il est aussi possible que la personne ne tremble pas donc n’attendez pas forcément ce facteur pour agir.

En cas de doute, appelez immédiatement le SAMU. Mettez votre proche au chaud, couvrez-le et faites-lui boire des boissons chaudes. L’hypothermie est une urgence médicale.

IV- COMMENT AIDER MON PROCHE À SE RÉCHAUFFER ?

Prendre rendez-vous chez le médecin

Oui, il est courant que les seniors ou les personnes vivant avec une maladie neurodégénérative aient froids, mais cela peut aussi cacher une pathologie pas encore décelée alors autant faire un bilan complet. Le médecin vérifiera la circulation sanguine, les carences alimentaires ou les effets secondaires médicamenteux.

 

Prendre ses mains dans les vôtres

Parfois, sentir la chaleur de vos mains sur les siennes suffiront à le réchauffer. Et puis, c’est un toucher d’amour et de tendresse, cela fait du bien. Vous pouvez aussi lui donner une boisson chaude, tenir la tasse entre ses mains pourra également le réchauffer, bien que cela soit que temporaire.

 

Bouger son corps

L’activité physique aide l’organisme à se réchauffer. Il est important de se mouvoir tous les jours. Même quelques mouvements simples pratiqués à la maison auront leur utilité. Habillés correctement et avec des gants, laissez libres vos bras et faites en sorte de les balancer régulièrement. Ces mouvements simples permettent d’améliorer la circulation du sang et ainsi de produire naturellement de la chaleur corporelle. Grâce à ce truc tout simple, fini les doigts engourdis par le froid ! Oubliez les mains dans les poches en permanence.

A défaut d’une petite marche, proposez à votre proche de remuer régulièrement les orteils ou de serrer une balle anti-stress, cela favorisera sa circulation sanguine.

 

Une bouillotte

Plusieurs choix s’offre à vous :

 

– la simple chaufferette à mains, (celle que vous glisser dans vos poches de manteau en période froid)

 

– la bouillotte classique remplie de graines de lin qui se chauffe au micro-onde. Attention au temps de chauffe cela peut être très chaud, cependant c’est moins dur et moins dangereux à manipuler que de l’eau pour remplir la bouillotte.

 

– la bouillotte chauffe-pieds qui fonctionne sur le même principe que la classique. Cette dernière possède dans son revêtement un emplacement pour glisser vos pieds.

 

Les chaussons chauffants

Il existe une gamme de chaussons qui passent au micro-onde et maintiennent la chaleur assez longtemps. Si vous optez pour ceux en graine de lin, ne marchez pas avec, ce n’est pas stable et cela n’est pas agréable de sentir les petites graines sous la plante des pieds.

 

Le linge chaud

Vous pouvez opter pour un linge sortant du sèche-linge ou un linge humide que vous avez passé au micro-onde (testez-le sur vous-même avant) la peau de votre proche est très fine.

 

La couverture chauffante ou la couvermanche

Il existe des couvertures chauffantes électriques ou la couvertmanche qui est un plaid à fermeture éclair qui englobe l’ensemble du corps et qui est muni de manches pour le passage des bras. Cela ressemble à une gigoteuse taille adulte. Mais elles sont peu pratiques.

 

Des bonnes chaussettes et des chaussons fourrés

Avez-vous remarqué que 95% des seniors, surtout les femmes, ne portent jamais de chaussettes ? Elles se contentent de bas. Difficile de ne pas avoir froid dans de telles conditions. Optez pour des chaussettes doublées en polaire, laine de mouton ou encore des chaussettes thermiques.

Et pour les plus frileux pensez aux chaussettes conçues pour le ski, ou les chaussons chaussettes qui a des antidérapants sur la semelle.

Il existe aussi les chaussettes auto-chauffantes avec des billes de tourmaline, mais il faut supporter le petit côté réflexologie plantaire et donc ce n’est pas adapté pour tout le monde.

 

Une alimentation équilibrée

Elle est indispensable pour avoir un bon métabolisme. Les repas doivent être de préférence chauds Une bonne hydratation (8 à 10 verres par jours) est également cruciale. L’alcool ne réchauffe pas contrairement aux idées reçues.

Il existe aussi des aliments et des épices qui augmentent la température corporelle naturellement comme : la soupe, le piment, le poivre, l’ail, les champignons, le fromage à raclette, la moutarde, la cannelle, le potiron, les plats mijotés, les fruits de mer, le gingembre, le pain d’épice ou encore les flocons d’avoine.

Passez les fenêtres de la maison en mode hiver

Peu de personnes connaissent cette astuce, mais quasiment toutes les fenêtres actuelles en PVC ont un mode hiver et pour faire ce petit réglage vous avez besoin que d’un tournevis.

Une température adéquate

La température idéale d’un logement doit se situer entre 19 et 22. Essayez de maintenir une température constante de 20°. Ps : oui, je sais que la loi a dit 19°, mais c’est trop juste pour un senior.

Je vous rappelle est qu’il est formellement interdit d’utiliser des chauffages à combustion (pétrole), car ils entraînent des émanations d’oxyde de carbone susceptible de causer une perte de connaissance.

Des vêtements confortables et adaptés pour l’hiver 

Privilégiez certaines matières comme : la laine mérinos, le mohair, l’alpaga, le cachemire, la soie, le velours, le duvet, le polyester technique, la viscose, la flanelle ou encore le polaire.

Attention certaines matières ne supportent pas le nettoyage industriel.

De plus, adoptez la technique de l’oignon soit plusieurs couches de vêtements. Grâce à ces différentes épaisseurs, des couches d’air se forment entre les vêtements avec pour effet d’isoler du froid. C’est encore plus efficace si vous optez pour des textiles en coton ou composés d’autres matières qui absorbent la transpiration, car la sueur a pour effet de refroidir la peau surtout pour ceux qui touchent votre peau en premier.

Chaussettes de nuit et draps adaptés

N’oubliez pas d’adapter les vêtements de nuit à la température hivernale, ne faites pas l’impasse sur les chaussettes avec antidérapants et utiliser des draps en flanelle qui gardent mieux la chaleur

Alzy récapitule pour vous :

– Il est très important de garder à l’esprit que la température basale d’un senior est plus basse que celles des adultes, il est donc plus sujet au froid.

– En cas de plainte constante de votre proche, demandez au médecin traitant de faire un petit bilan de santé afin d’écarter toutes les maladies sous-jacentes

– Il existe de nombreuses astuces pour maintenir votre proche au chaud.

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Qu’est-ce que la démence sénile ?

QU’EST-CE QUE LA DÉMENCE SÉNILE ?

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Bien que je n’apprécie pas du tout ce terme, je vais quand même vous en parler. Cependant, je vous précise que je ne l’utilise pas dans mes accompagnements au quotidien des aidants tout simplement parce que cela n’a pas de sens réel pour eux, qui préfèrent définir les troubles neurocognitifs de leurs proches directement par le nom de la maladie, ce que je trouve parfaitement normal.

Des aidants me questionnent sur la définition du terme de démence ou démence sénile, les symptômes qui lui sont associés, comment la reconnaître ?, est-ce que leur proche en est conscient ? Et comment bien accompagner leur proche au quotidien, donc je vais répondre à l’ensemble de ces questions.

I – QU’EST-CE QUE LA DÉMENCE SÉNILE ?

 

 

DÉFINITION

La démence est un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement, du langage, de l’apprentissage, de l’orientation et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes. On retrouve aussi des troubles émotionnels.

Remarque : c’est un processus de vieillissement pathologique et non un processus de vieillissement normal comme on l’a longtemps pensé.

 

Les spécialistes supposent qu’environ la moitié des cas de démence dans le monde sont liés à des facteurs de risques liés au mode de vie : cigarette, manque d’activité physique, alimentation non saine, surpoids, diabète, hypertension et la consommation d’alcool, drogues…

 

LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉMENCES

– La démence dégénérative où l’on retrouve :

D’une part la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées dues à une atrophie cérébrale et d’autre part les démences vasculaires liées à un accident.

la démence secondaire que l’on nomme aussi le syndrome confusionnel

Dans ce cas, il s’agit d’une confusion entraînée par un autre facteur comme par exemple : les effets secondaires médicamenteux, l’infection urinaire, l’alcool, les drogues, la déshydratation, la dépression, les problèmes de thyroïde ….

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II- QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE LA DÉMENCE ?

Voici une liste des symptômes que l’on rencontre généralement :

 – La perte de mémoire, le mauvais jugement et la confusion

– Des difficultés à parler, à comprendre et à exprimer des pensées, ou à lire et à écrire 

– L’errance et la tendance à se perdre dans un quartier familier 

– La difficulté à tenir un budget et à payer les factures 

– Les questions répétitives

– L’utilisation de mots inhabituels pour désigner des objets familiers 

– Des délais d’accomplissement qui s’allongent pour effectuer des tâches de la vie quotidienne 

– Une perte d’intérêt pour les activités ou les événements quotidiens normaux 

– Des hallucinations, des délires ou de la paranoïa 

– Un manque d’empathie 

– Des troubles du sommeil 

– La perte d’équilibre, de mauvaise coordination et de troubles moteurs 

– Des troubles du comportement

 NB: le type de symptômes dépend de la maladie qui touche la personne atteinte. Par exemple dans le cadre de la maladie d’Alzheimer cela sera les troubles de mémoire qui seront dominants alors que dans la maladie à corps de Lewy cela sera les hallucinations.

 Il existe aussi ce qu’on appelle la démence mixte qui correspond à la maladie d’Alzheimer sur laquelle s’est greffée une démence vasculaire.

III – MON PROCHE EST-IL CONSCIENT DE SA MALADIE ?

 

La démence n’est pas toujours facile à détecter surtout en début de stade. Et pour beaucoup de personnes (j’ai moi-même fait l’erreur au début de mon parcours d’aidante) je pensais que ce que je remarquais était un signe normal de vieillissement. Ce qui m’a fait changer d’avis c’était la fréquence des situations et j’ai du bataillé un petit peu pour que mes parents acceptent de faire les examens, mais j’ai réussi.

 

Dans les signes qui peuvent mettre la puce à l’oreille, on peut trouver plusieurs éléments parmi lesquels :

 

– Le refus à la participation d’une activité

Ma mère adorait les jeux de société. Puis, elle est entrée dans une phase de répétition de : « non, je n’ai pas envie. Tu verras quand tu auras mon âge. » Jusqu’au jour où elle a fait des erreurs dans l’addition de la liste de courses et elle a fondu en larmes quand je lui ai fait gentiment remarquer. Elle m’a répondu : « mon cerveau a un truc qui ne tourne pas rond, c’est pour cela que j’utilise l’excuse je n’ai plus 20 ans »

 

– Le / la conjointe ou un des enfants sert d’alibi

Quand une personne qu’on aime a des difficultés à faire quelque chose qu’elle faisait parfaitement avant, il arrive que quelqu’un d’autre finisse la tâche à exécuter afin que l’on ne perçoive rien. Et on trouve souvent des excuses pour expliquer nos gestes comme : je n’avais rien d’autre à faire, ou comme ça il peut faire autre chose de plus intéressant.

 

– Le déni du trouble chez votre proche

C’est très difficile d’admettre que quelque chose ne va pas. Donc, le nier ou rejeter la faute sur autrui est normal. Je me souviens d’une conversation avec ma mère où lorsque le diagnostic a été posé m’a regardé pleine de peur dans le regard en me disant : il va falloir que je quitte ma maison maintenant ? Mais c’est toute ma vie cet endroit.

Je l’ai rassuré et j’ai accompagné ma mère à son domicile jusqu’à son décès. C’était dur et j’étais très jeune au commencement, mais je ne regrette rien, car si aujourd’hui je fais de mon métier l’accompagnement aux aidants et aux professionnels, c’est grâce à tout ce que j’ai vécu.

 

– L’anosognosie

Contrairement au déni qui est un moyen de défense psychologique naturel, l’anosognosie est une maladie qui correspond à une absence de conscience de la maladie. Elle touche environ 80% des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer.

 

– Votre propre déni

Parfois, lorsque l’on est aidant, on préfère se voiler la face. Il est difficile de se dire que malgré tous nos bons soins quotidiens, on ne peut plus assumer tout seul cette responsabilité et qu’on va devoir la partager avec des professionnels qualifiés. Il est difficile d’admettre que notre proche est différent en raison de la maladie et c’est sans compter le sentiment d’injustice.

De plus, on peut créer des conflits avec l’entourage qui lui n’est peut-être pas dans le déni et ce climat est malsain pour votre proche, car il va provoquer des troubles du comportement

 

– Le refus d’assistance des professionnels

Parfois, la personne vivant avec la démence va refuser catégoriquement que quelqu’un d’autre que son/sa conjointe ou un enfant de la famille s’occupe de lui. Je peux comprendre cette envie, car oui au départ quand on est aidant on peut gérer le quotidien, mais la maladie progressant, le quotidien devient de plus en plus dur à gérer et la santé de l’aidant en prend un sacré coup. Et en ce qui concerne votre proche, je vous donne dans cet article les différentes causes possibles de son refus.

 

– Une possible solitude

Lorsqu’on est un aidant dans le déni, voir notre proche décliner peut être extrêmement difficile et on peut, la mort dans l’âme bien sûr, espacer nos visites avec lui. Or, il a été prouvé scientifiquement que le maintien du lien social ralentit le déclin cognitif. Cette solution est donc à bannir. S’il est difficile pour vous d’accepter cette situation n’hésitez pas à me contacter ou à rejoindre des groupes d’aidants qui vous épauleront.

 

IV- COMMENT BIEN ACCOMPAGNER MON PROCHE AU QUOTIDIEN ?

Voici quelques conseils judicieux pour accompagner votre proche le plus sereinement possible

 

  • Informez-vous sur sa maladie

Plus vous saurez à quoi vous attendre, plus cela sera facile pour vous pour comprendre les défis quotidiens que vous aurez à relever et comprendre les défis de votre proche.

 

  • Soyez réaliste envers votre proche

Certes, votre proche savait faire toute une tâche, mais désormais il va falloir penser à adapter le quotidien à ses capacités préservées et faire des ajustements au fil de la progression de la maladie. Évitez de le mettre en échec sinon, il finira par ne plus vouloir s’engager dans quoi que ce soit.

 

  • Pensez à le stimuler

Je sais que l’emploi du temps est déjà compliqué à gérer surtout lorsqu’on est un aidant qui a aussi un travail et une vie de famille. Cependant, essayez de mettre 1 h par semaine de stimulation dans le planning. Pensez également au physique. Il n’y a pas que la cognition à prendre en compte. Par exemple, une bonne condition physique permet de maintenir l’équilibre et éviter les chutes.

 

  • Voyez le tel qu’il ou elle est à l’instant présent

Je comprends que cela soit difficile de se dire que votre proche change que cela soit dans son autonomie, son écoute ou sa personnalité, mais il en demeure pas moins votre proche que vous aimez et il a besoin de vous. Ce que la maladie prend, elle ne le rend pas. Par contre, en vous basant sur ce qu’il sait toujours faire, il reste autonome et se sent valorisé. Sa qualité de vie doit demeurer au plus proche de ses habitudes.

 

  • Votre vie personnelle ne doit pas être sacrifiée

Je ne vous juge absolument pas, je l’ai fait jusqu’à m’enfermer dans une routine ou il n’existait que mes parents. Et j’ai tout perdu : amis, amour, loisirs, travail et aussi ma santé. Je vous demande juste d’être doux envers vous-même et de ne pas oublier que votre proche n’est pas le centre de votre monde. Il faut aussi prendre du temps pour vous-même et votre propre foyer.

Ps : n’agissez pas non plus comme un professionnel de santé en bloquant toutes vos émotions, ce n’est pas bon pour votre santé mentale. ( ps : je ne dis pas que les professionnels n’ont pas de cœur, j’en suis une) Vous êtes un membre de la famille, pas un étranger. Restez un aidant aimant qui est heureux des petites choses comme un sourire, de la tendresse ou un simple merci que votre proche pourrait vous offrir.

 

  • Ne cherchez pas à le contredire

Si votre proche se trompe en racontant un souvenir, ne lui faites pas remarquer, car ce n’est pas important en soit. De plus, il risque de se braquer en vous disant qu’il n’est pas « fou » et qu’il sait parfaitement ce qu’il a vécu. Et mettez-vous à sa place, c’est très dur d’admettre qu’on a perdu un souvenir si précieux à notre cœur.

 

  • Mettez en place des routines

Ancrez votre poche dans le temps et l’espace lui permettra de mémoriser des informations et maintiendra son autonomie. Vous êtes un aidant qui doit faciliter son quotidien, mais ne faites pas à sa place qu’il peut faire seul. Toutes les étapes qu’il est apte à faire dans une tâche, il doit continuer à les faire. La méthode Montessori pour les seniors repose sur « Aide-moi à faire seul » Votre proche doit se sentir utile. L’important n’est pas que cela soit aussi parfait que si vous l’aviez fait à sa place

 

  • Soyez réaliste envers vous-même

Quand il s’agit d’un proche notamment de nos parents, en tant qu’aidant on a tendance à vouloir les surprotéger. On veut absolument leur offrir tout ce qu’ils ont pu faire pour nous et c’est normal. Excepté que là, il y a une maladie neuroévolutive en plus comme facteur et même si vous êtes un super aidant, il va arriver un moment où il y aura des choses que vous ne pourrez plus faire. D’ailleurs, avez-vous vraiment envie de faire tout ce que vous faites pour votre proche ? Peut-être que vous faites certaines tâches à contrecœur en disant : il faut bien, personne ne le fera à ma place. Êtes-vous certain qu’il n’existe vraiment aucune autre solution ?

 

  • On demande de l’aide

Vous allez me dire, mais je veux bien, mais qui va prendre soin de mon proche si je m’absente. Je vais vous paraître dure, mais vous n’êtes pas irremplaçable lorsqu’il s’agit de gestes techniques. Beaucoup de tâches peuvent être faites par quelqu’un d’autre : courses, préparer et donner le repas, ménage, hygiène, traitement, papier administratifs…

Supposons, deux minutes que vous pouvez calculer le temps que cela vous prend par semaine d’effectuer tout cela, et que ce temps désormais ou appartient, cela ne serait pas chouette ?

 

Finalement, que votre proche tente ou non de cacher sa maladie, vous pouvez suspecter une démence si vous constatez qu’il a des difficultés avec les actes du quotidien et ses différentes responsabilités, une fois toutes les autres causes écartées. En de doute, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin traitant.

Alzy récapitule pour vous :

– La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées font partie de ce qu’on appelle les démences

– La démence sénile n’est pas un vieillissement naturel, mais un vieillissement pathologique

– Il est important que faire poser un diagnostic en cas de doute.

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Pourquoi mon proche répète toujours les mêmes questions ?

POURQUOI MON PROCHE RÉPÈTE TOUJOURS LES MÊMES QUESTIONS ?

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Cela fait partie des situations courantes auxquelles doivent faire face les aidants ou les professionnelles à savoir : les questions répétitives ou persévérance. Cela peut être lassant de devoir répéter cent fois.

Parfois, nous faisons comme ci nous n’avons pas entendu, nous ignorons la demande ou bien on finit par répondre sèchement et la personne atteinte de troubles neurocognitifs ne nous comprend pas et la boucle continue.

La question primordiale à se poser est plutôt pourquoi cela se produit et comment réagir pour ne pas craquer face à la boucle répétitive.

I-POURQUOI VOTRE PROCHE POSE DES QUESTIONS RÉPÉTITIVES ?

 

 

Tout d’abord, mettons une petite chose au point : votre proche ne fait pas cela pour vous rendre la vie impossible et vous faire sortir de vos gonds. Il ne sait tout simplement pas si c’est la première fois qu’il vous pose la dite question ou si c’est la trentième fois de la journée. Il faut également faire la part des choses entre les questions classiques et les répétitives, car elles ne signifient pas la même chose.

 

Par exemple si votre proche vous demande où est votre enfant quand vous venez le voir, cela sera différent de s’il vous demande plusieurs fois lors de votre rencontre si vous êtes l’infirmier.

Dans le premier cas, votre proche est simplement surpris de vous voir seul.

 

Les questionnements répétitifs expriment de l’angoisse. On reconnaît ces questions par le fait que la réponse importe peu. Quoi que vous disiez, votre proche posera la question à nouveau. Il n’y a pas de bonne réponse.

 

Votre proche vivant avec des troubles neurocognitifs sera de moins en moins à l’aise dans l’expression orale et ses émotions au fur et à mesure de la progression de la maladie. Ainsi, certaines questions peuvent prêter à plusieurs interprétations.

 

Prenons un exemple concret : «  Tu rentres quand ? »

 

Au-delà de l’interprétation littérale cela peut vouloir dire :

 

J’ai peur tout seul :

 

La maladie faisant qu’il confond le temps et l’espace, votre proche peut penser qu’il n’est pas chez lui et que vous le laissez chez un étranger.

Si c’est souvent vous qui répondez au téléphone, peut-être qu’il angoisse à l’idée de devoir répondre, car la communication est difficile pour lui.

Il peut également recevoir de la visite pendant votre absence et ne pas reconnaître la personne qui vient le voir et donc se sentir honteux de l’avoir oublié ou même pensé que ce visiteur est une personne mal intentionnée.

 

Est-ce que tu vas revenir ?:

Bien que votre proche vive avec la maladie, il a conscience que son entourage social rétréci de plus en plus. Cela peut être angoissant.

Si le stade de votre proche n’est pas trop avancé, il peut penser que vous partez, car il devient une charge pour vous.

Si le stade est plus sévère, votre proche peut vous considérer comme son dernier repère et donc cela est normal qu’il s’accroche, car il ne veut pas vous perdre.

 

Est-ce que je peux encore compter sur toi pour … ?

La perte d’autonomie grandissante, votre proche se rend compte qu’il a de plus en plus besoin de vous, par exemple pour manger. Et dans ce cas-là, «  tu rentres quand » signifie seras-tu rentré pour me faire à manger ?

 

Je ressens de l’inconfort

Parfois, la réponse peut être aussi complètement différente de la question posée. Votre proche ayant du mal à analyser ce qui se passe en lui et à le formuler pour se faire comprendre, il peut utiliser cette phrase pour vous dire qu’il souffre de troubles digestifs ou ne se sent pas en forme, par exemple.

 

Parmi les autres causes possibles de la persévérance on peut aussi citer : la sous ou sur-stimulation qui peut se traduire parfois par des gestes répétitifs.

 

Remarque : ce ne sont pas les seules explications possibles, car cela dépend de la personne touchée par la maladie et aussi de sa vie. Les questions répétitives viennent du fait que votre proche parvient à formuler cette phrase plus facilement que les autres, car son cerveau est entrainé et qu’il vient de prononcer cette phrase, même s’il en est pas conscient. Son cerveau fonctionne un peu comme une voiture qui a calée et pour régler le problème il utilise la question répétitive comme démarreur.

 

Pour pourvoir comprendre le besoin de votre proche, il vous faudra analyser son comportement et faire preuve d’un grand sens de l’observation et de la déduction. Vous êtes une sorte de Sherlock Holmes. Évidemment, il va vous falloir tester un certain nombre d’hypothèse, vous n’aurez peut-être pas la bonne solution dès le début. Pour vous aider, je vous ai fait une petite vidéo sur comment analyser un comportement.

 

N’oubliez pas non plus d’analyser le comportement non verbal de votre proche. Si la cause peut être une douleur éventuelle.

 

II- COMMENT RÉAGIR EN FACE DES QUESTIONS RÉPÉTITIVES ?

La maladie neurodégénérative est une maladie de l’oubli et cela inclut la persévérance. En plus, de savoir analyser ce qui déclenche le trouble, je vais vous donner quelques petits conseils.

 

Conseil N 1: restez zen

Je sais que la chose n’est pas facile et que vous vous sentez harcelé, sauf que votre proche lui il n’en a pas conscience. Si vous vous énervez, il ne comprendra pas pourquoi, cela et l’angoissera. L’angoisse génère des troubles du comportement. Par conséquent, la situation se répètera encore et encore.

 

Ps : je ne vous juge en aucun cas, j’ai vécu ce problème très souvent avant de trouver des parades. Avant d’être une professionnelle aux services des aidants et professionnels, j’ai été aidante pendant 20 ans de mes deux parents. Si malgré tout vous craquez, ne culpabilisez pas. Vous êtes humain.

 

Conseil N°2 : communiquer émotionnellement

Essayez toujours de deviner ce que votre proche cherche à exprimer sur le plan émotif plutôt qu’en vous focalisant sur les mots. Il peut être anxieux et lui répondre calmement en le touchant (câlin, prendre la main, caresser la joue) peut suffire à le réassurer.

 

Conseil N 3: soyez bref dans vos réponses

Si vous vous engagez à répondre à votre proche soyez aussi bref que possible. C’est ce qui a tendance à mieux fonctionner, car l’information est rapide et précise.

 

Conseil N°4 : la diversion

Il faut un peu de temps parfois pour devenir expert dans ce conseil, mais il est d’un grand secours. Tentez de distraire votre proche avec quelque chose qu’il aime (musique, collation, album photo…)

Vous pouvez également orienter la discussion sur un autre sujet : souvenir d’enfance, météo, programme télé, lecture, fête à venir…. Lui demandez de vous aider : préparer le repas, plier le linge, ranger la maison, faire le ménage, trier des couverts…

 

Conseil N° 5 : une pause s’impose

Accompagner un proche vivant avec des troubles neurocognitifs, c’est de nombreux défis à relever au quotidien. Il faut aussi jongler avec son emploi du temps professionnel ou sa vie de famille. La charge mentale devient énorme.

Si vous vous sentez craquer, je vous conseille de prendre des petites pauses dans la journée, ne serait-ce que 5 minutes par exemple pour faire de la cohérence cardiaque, ou sortir prendre l’air, ou encore vous répétez des affirmations positives.  

Alzy récapitule pour vous :

– Les questions répétitives sont souvent le signe d’un bouleversement, d’une douleur, d’un stress, ou d’une incompréhension

 

– Analyser la situation qui déclenche les questions répétitives. N’oubliez pas de penser à son histoire de vie : parfois sur les trajets, le souci de votre proche c’est qu’il se pense en retard au travail

 

– Essayez de vous ménager des pauses. Vous faites de votre mieux.

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Comment accompagner un proche vivant avec Alzheimer dans la gestion de son budget ?

COMMENT ACCOMPAGNER UN PROCHE VIVANT AVEC ALZHEIMER DANS LA GESTION DE SON BUDGET ?

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C’est un des signes d’alerte de la maladie d’Alzheimer et ce dernier peut survenir relativement tôt, j’ai nommé : la gestion budgétaire. En effet, une personne vivant avec des troubles neurocognitifs (tnc) perd progressivement son aptitude à la gestion budgétaire et administrative.

Assez vite des erreurs de calcul surviennent, ou encore l’oubli de payer certaines factures, voir apparaît un endettement. Et tout cela, c’est compter le fait que votre proche peut être une proie facile pour des personnes mal attentionnées. Cela génère beaucoup d’angoisse chez les aidants.

Dans une première partie, je vous vous expliquerais comment détecter si votre proche est encore apte à gérer son budget. Puis, dans une seconde partie, je vous dirais comment aborder ce sujet avec votre proche. Et pour conclure, je vous dirais tout ce que vous pouvez anticiper à cause de l’évolution de la maladie.

I – COMMENT DÉTECTER SI MON PROCHE EST APTE À TENIR SON BUDGET ?

 

 

C’est une activité indispensable afin de ne pas se retrouver en mauvaise posture et votre proche vivant avec la maladie d’Alzheimer va rencontrer rapidement des difficultés dans la tenue de ses comptes, parfois dès le début de la maladie. Voici, quelques signes d’alerte pouvant vous mettre la puce à l’oreille :

– Votre proche fait des achats impulsifs et coûteux qui ne sont pas des dépenses habituelles

– Le porte-monnaie, portefeuille, les cartes de crédits et les chéquiers ont été perdus de nombreuses fois

– Votre proche ne se souvient pas ou rarement du code confidentiel de ses cartes bancaires

– La valeur de l’argent est altérée et votre proche ne se rend plus compte des différents montants

– Votre proche a des soucis pour additionner et payer en monnaie

– Votre proche a payé des réparations qui ne sont pas des coûts habituels

– Les factures ont reçu plusieurs rappels et  s’amoncellent sur un coin de meuble

– Le banquier a déjà appelé pour signaler des mouvements suspects sur le compte

– Votre proche vous demande d’aller au distributeur de plus en plus souvent

– Votre proche délaisse la monnaie au profit des billets

– Votre proche achète ou s’abonne régulièrement des choses dont il n’a pas besoin et ne s’en souvient pas

– Votre proche parle de nouveaux en francs ou anciens francs. De manière générale, il compte avec la valeur de la monnaie qu’il a connue plus jeune

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II- COMMENT ABORDER LE SOUCI DE GESTION BUDGÉTAIRE AVEC VOTRE PROCHE ?

Aborder le sujet des finances avec son proche n’est pas facile et, cela peu importe son état de santé, car cela va le mettre en face de ses difficultés et vous êtes l’enfant, c’est à lui de prendre soin de vous et pas l’inverse. Cependant, il est possible de parler de finances si vous respectez quelques points :

 

-Attention aux demandes multiples

 

Votre échange va être riche en émotion des deux côtés et le but c’est que cela se passe au mieux, donc ne bombardez pas votre proche de multiples questions ou demandes sur le pourquoi du comment dans la même conversation. Sa concentration est limitée et il n’est pas conscient de sa maladie.

 

– Du tact et de la douceur

 

Aborder le sujet le plus tôt possible. Vous aurez plusieurs échanges, car le déclin cognitif fera que vous devrez répéter les informations plusieurs fois. N’oubliez pas que le but n’est pas de l’accabler, mais de l’aider avec tout l’amour qui caractérise votre relation.  Dites-lui que vous savez qu’il a travaillé très dur tout au long de sa vie pour avoir son argent et que vous voulez juste être certain qu’il ne manquera de rien.

Rappelez-lui aussi que vous ne voulez pas tirer un quelconque profit de la situation.

 

– Impliquez-le, si c’est encore possible

Avoir un sentiment de contrôle sur sa vie, c’est primordial à tout être humain y compris votre proche. S’il en a encore les capacités, impliquez –le dans le processus de gestion. Dès que bien sûr vous, aurez réussi à faire le tour pour avoir une bonne vision de la situation. La règle à retenir est la suivante : ne faites rien pour lui, sans lui.

 

III – QUE METTRE EN PLACE POUR AIDER VOTRE PROCHE AU QUOTIDIEN ?

– De l’organisation

Proposez à votre proche de ranger l’ensemble de ses papiers dans un endroit spécifique. Ainsi, il serait plus facile de les trouver.

Optez pour des pochettes ou classeurs de différentes couleurs pour classer les documents par type. N’oubliez pas de noter sur le recto du contenant et sur sa tranche de quoi il s’agit.

Utilisez des majuscules simples et sans fioritures.

Faites des photocopies ou des scans de chaque document. Ainsi lorsque la maladie évoluera vous pourrez transmettre les documents nécessaires à la personne qui gérera le budget.

Demandez à votre proche de mettre de côté, chaque nouveau document qu’il reçoit afin de le ranger avec lui et vous pourrez jeter un coup d’œil aux incohérences éventuelles

 

Voici une petite liste des documents à rassembler :

– Papiers d’identités

– Titre de propriété

– Relevés bancaire

– Les différents contrats et leurs conditions

– Les identifiants des comptes bancaires

– Les bulletins de paie, rente, pensions, impôts…

– Les factures diverses : téléphone, eau, électricité, loyer, matériels techniques, électroménager, objets sous garantie…

 

– Des documents faciles d’accès chez vous

Garder toujours à portée de main tout ce dont vous pourrez avoir besoin, je pense notamment au numéro d’opposition pour les cartes bancaires, le chéquier ou le récépissé du passeport ou de la carte nationale d’identité afin de les faire refaire facilement.

 

– Appel à la banque

Mettez en place, ou vérifier que votre proche possède un mandataire sur son compte. Assurez-vous que la personne est digne de confiance, évidemment. Et votre banquier est obligé de tenir le secret professionnel, n’hésitez pas à le prévenir de la maladie de votre proche ainsi en cas de problème, il sera plus souple. Il veillera également à la gestion du compte plus étroitement

 

– Mettez en place des paiements de factures automatiques

La gestion financière va devenir de plus en plus compliquée au fil du temps pour votre proche et donc, il y aura forcément des oublis de facture, ou il peut aussi payer deux fois la même facture. Si vous optez pour le paiement automatique, cela facilitera sa vie et votre gestion à distance. Bien entendu, parlez-en d’abord avec lui.

 

Remarque : N’oubliez pas que votre proche ne vit pas forcément en harmonie avec le monde « connecté » et utilisent les anciens moyens de paiements traditionnels. De plus, avec l’avancée en âge arrive la perte de mobilité, la baisse de la vue, la perte de sensibilité des mains et les tremblements.

 

Attention aux fraudes

C’est ce qu’on redoute le plus lorsque l’on est un aidant, que notre proche soit victime d’une arnaque financière. Soyez attentif aux stratagèmes fréquents : renouvellement carte vitale, jeux-concours divers, gagnant de loterie, phishing divers en boite mail, démarchage téléphonique ou  à domicile par exemple : vente de calendrier ou dons à des associations en faveur des enfants. Toutes les banques peuvent mettre en lace un contrôle et configurer le compte bancaire pour le protéger des fraudes.

Remarque : gardez à l’esprit que votre proche peut accepter une signature à l’oral et ne pas s’en rendre compte. Donc, n’hésitez pas à mettre votre proche sur Bloctel, liste rouge ou tout autre organisme agréé par le gouvernement pour éviter le démarchage téléphonique.

 

– Allouer un budget

Vous pouvez calculer ce qu’il doit laisser sur son compte pour payer les différentes factures et répartir le reste de l’argent pour ses courses et ses sorties. Attention ce système fonctionne que dans les stades légers et il peut penser que vous l’infantilisez.

 

– De l’anticipation

Si vous avez la chance d’avoir un proche encore relativement autonome. Voyez avec lui pour établir un mandat de protection future pour déterminer qui sera responsable de ses intérêts lorsque la maladie aura trop évoluée.

Cela peut être également une habilitation familiale, une curatelle ou une tutelle. Rapprochez-vous d’une maison du droit, d’un tribunal qui sera déterminé avec vous la formule qui sera la plus adéquate.

 

– Attention aux chèques

De plus en plus de magasins pour faire face à la fraude refusent les chèques et n’aident plus à les remplir vu que c’est automatique. Les caractères imprimés sont très petits et peu lisibles en raison de leur plein et déliés, votre proche acquiescera sans pouvoir réellement lire le montant

 

– Entourez-vous

Être aidant c’est compliqué et lorsque la maladie progresse, on se décourage encore plus vite. N’hésitez pas à vous entourer de personnes qui sont capables de comprendre ce que vous traversez au quotidien. N’oubliez pas que je vous partage ce que j’ai vécu moi-même en tant qu’aidante. Vous pouvez me contacter en cas de besoin.

 

Comment l’aider à payer ses achats ?

– En cas de difficultés avec le distributeur automatique, votre proche a le droit de faire sa demande au guichet avec son numéro de compte ou de demander à être accompagner pour son retrait par un agent de la banque

– Vous pouvez également faire le retrait avec lui chaque semaine ainsi vous avez l’œil sur son budget et votre proche n’a plus à se souvenir de son code de carte bancaire.

– Si votre proche a l’habitude d’aller à la supérette de proximité chercher son repas au jour le jour, changer la carte bancaire par une simple care de paiement avec l’option sans contact

 

Alzy récapitule pour vous :

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’aborder la planification financière lorsqu’on vit avec des troubles neurocognitifs. Il faut de la confiance des deux côtés

– Il est important d’aborder le sujet de la gestion financière le plus précocement possible

– Il existe de nombreux moyens à votre portée, afin d’aider votre proche au quotidien dans sa gestion budgétaire.

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Alzheimer, hypersexualité et troubles du comportement

ALZHEIMER, HYPERSEXUALITÉ
ET TROUBLES DU COMPORTEMENT

soutien affectif fin de vie

Lorsqu’une maladie neurodégénérative évolue des troubles du comportement surviennent. Ces manifestations peuvent faire peur aux aidants et c’est souvent à cause de la façon dont la société les perçoit. À savoir si leurs proches à ce type de comportement c’est parce qu’ils sont de mauvais aidants.

Le trouble du comportement le plus redouté est l’hypersexualité ou le comportement inadapté en société qui peut manifester par des avances sexuelles inappropriées avec ou sans agressivité, le déshabillage en public ou encore un comportement évocateur.

Il faut savoir que l’amour, la sexualité et le besoin de tendresse  perdure bien qu’il y ait une maladie. Chez une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer ces besoins non satisfaits s’expriment de manière inhabituelle, mais il faut garder à l’esprit que c’est parce que votre proche ne sait plus comment communiquer ses émotions et ses besoins. Parvenir à le comprendre et veiller à son confort peut diminuer les troubles du comportement.

Dans une première partie, nous déterminerons les causes des troubles du comportement. Puis, dans une seconde partie nous vous donnerons quelques astuces afin de pouvoir faire face.

I – QUELLES SONT LES CAUSES DU TROUBLE DU COMPORTEMENT ?

 

 

Si vous souhaitez en tant qu’aidant pouvoir agir sur ce type de trouble, vous devez d’abord repérer ce qui peut engendrer le problème. Votre proche vivant avec la maladie d’Alzheimer n’est pas toujours apte à formuler ces ressentis ou sa manière de réfléchir. Du coup, la meilleure parade c’est l’analyse de l’environnement.

Les causes de déshabillage en public peuvent être multiples, voici quelques explications possibles :

– L’heure de la journée.

Votre proche peut être fatigué et donc se déshabille pour se préparer à aller se coucher tout bonnement.

Par conséquent, évitez les sorties tardives ou au moment de la sieste. Essayez de repérer les heures qui engendrent le trouble afin de pouvoir analyser ce qui se passe

– Des vêtements inconfortables.

Cela peut paraître idiot, mais votre proche ayant du mal à communiquer avec vous, il ne sait pas forcément comment vous faire comprendre que ses vêtements le gènent. Et les causes peuvent être multiples : gain ou perte de poids, élastique qui gratte, bouton qui rentre dans la peau ou juste une couleur qu’il n’aime pas.

– La météo

C’est quelque chose à laquelle on ne pense pas, mais qu’on fait tous. Lorsque l’on a trop chaud, on enlève des couches de vêtements. Ce n’est pas différent pour votre proche.

– Assouvissement des besoins naturels ou dessous souillés

Quasiment toute sa vie votre proche allait aux toilettes en toute autonomie, il reproduit donc ce comportement, mais il peut également le faire dans le désordre, à cause de la maladie. Votre proche a pu aussi avoir un accident de souillage et donc vouloir se changer.

Veillez à accompagner votre proche régulièrement aux toilettes, idéalement toutes les 3 heures.

Prenez attention aux vêtements que vous choisissez pour votre proche. Il doit pouvoir se rendre aux toilettes facilement donc on évite au maximum les ceintures, bretelles, salopette grenouillère et autre.

– Une démangeaison ou une infection urinaire.

Toutes atteintes des muqueuses est gênante et par conséquent votre proche va chercher à se soulager et donc toucher ses parties intimes.

Veillez à ce que votre proche s’hydrate bien (NB : s’il boude l’eau, un yaourt c’est composé à 80% d’eau) et surveiller l’intégrité de sa peau et la couleur de ses urines

– Incapacité à reconnaître son conjoint / sa conjointe

Il est assez fréquent qu’une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer s’imagine avoir une relation avec une personne plus jeune, car elle peut ressembler à son/sa conjoint(e) dans ses jeunes années. Parfois, cela vient juste de la coupe ou de la couleur de cheveux. Les troubles dans le temps et l’espace ainsi que le jugement altéré peuvent générer ce type de confusion.

– Démonstration d’affection

Votre proche peut avoir l’impression qu’il ne fait que montrer son affection envers ceux ou celles qu’il aime. Dans ce cas, utilisez des mots simples et dites-lui qu’il vaut mieux qu’il tienne la main ou fasse un bisou sur la joue.

– Agression sexuelle du/ de la partenaire de vie

Le désir chez une personne atteinte de troubles neurodégénératifs est difficile à contrôler. Cependant, d’autres types de touchers au cours de la journée peuvent le tempérer : bise, caresse sur la main, massage, tape sur l’épaule

– Attention sans filtre

Votre proche peut se mettre à parler sans filtre et dire donc tout ce qui lui passe par la tête ou encore ressentir le besoin de toucher autrui pour assouvir sa frustration. Donc, vous pouvez vous retrouver confronté : aux injures, aux délires de jalousie ou encore au langage sexuel explicite

 

– Douleur, fièvre, déshydratation

Ce type de problème peut engendrer un trouble du comportement

– Attention aux effets secondaires médicamenteux

Certains antiparkisoniens, psychotropes ou antidépresseurs peuvent créer des troubles des comportements

Remarque : Si les troubles de votre proche évoluent et reviennent trop souvent, il est préférable d’en discuter avec le médecin traitant. Certes, le sujet est délicat, mais la gène n’a pas sa place lorsqu’il s’agit de santé. De plus, votre médecin est un professionnel, il sait que cela peut vous arriver. Il n’est pas là pour vous juger.

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II- COMMENT RÉAGIR EN FACE D’UN COMPORTEMENT INADAPTÉ ?

– On reste calme

Si votre proche n’est pas à un stade trop avancé, il peut comprendre ce que vous lui dites. Faites des phrases courtes et claires. Expliquez-lui pourquoi les avances sont refusées.

 

– Pas de sur-réaction

Oui, la situation est perturbante, mais essayez de ne pas vous montrer choquée. Il sera déjà assez difficile pour votre proche de réaliser qu’il vous confond ou confond autrui avec son/sa conjoint(e). De plus, votre façon d’agir peut lui donner l’impression de s’être ridiculisé ou il peut aussi se sentir mal de vous avoir embarrassé. Dédramatisez toujours la situation

 

– Une pirouette

Détournez l’attention de votre proche en lui donnant un objet à manipuler pour concentrer son attention sur autre chose. Pensez aux activités qu’il aime faire

 

– Changer de lieu.

Si le comportement inapproprié est dans un lieu public accompagnez votre proche dans un autre endroit le temps qu’il se calme.

 

– Douceur et réassurance

La peur ou la colère peuvent aggraver le trouble du comportement. Restez sensible et rassurant pour votre proche

 

– Des routines de toucher

Votre proche peut avoir besoin de preuves d’amour. Alors, n’hésitez pas à le masser, lui tenir la main, le prendre dans vos bras. Rappelez-vous que c’est la maladie qui s’exprime, ce n’est pas une forme de méchanceté de votre proche

 

– Ne restez pas seul

Vivre avec un proche atteint d’hypersexualité est une épreuve fatigante. N’hésitez pas à vous confier à des professionnels ou d’échanger avec d’autres aidants. Pensez également à prendre du répit pour vous. Être aidant ce n’est pas être un super-héro, c’est faire de son mieux jour après jour.

Alzy récapitule pour vous :

– L’hypersexualité correspond à un besoin non satisfait de votre proche. Cela touche environ 3 à 9% des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer

– Il est important lorsque vous faites face à ce type de situation de rester calme et rassurant. Dites-vous que c’est la maladie qui s’exprime et non votre proche qui a décidé de vous mettre mal à l’aise

– Si toutes les approches non médicamenteuses échouent, votre médecin traitant peut prescrire des médicaments.

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